Aller au contenu principal

Amérique du Sud
« Le retard pris en maïs au Brésil pourrait se solder par un échec »

L’analyste argentin Sebastián Gavalda, directeur du cabinet de conseil Globaltecnos, nous donne sa vision de la campagne de production de soja et de maïs en Amérique du Sud.

La Dépêche-Le Petit Meunier : Dans la perspective des prochains semis de maïs en Argentine (septembre-novembre), est-il possible que la sole de maïs continue sa progression jusqu’à devenir équivalente à celle du soja ?

Sebastián Gavalda : C’est improbable. La production de maïs en Argentine croît presque continuellement depuis des années suite à la réduction de la taxe sur les exportations de céréales et à l’élimination du système de quotas d’export, deux mesures qui ont pris effet en 2016. Actuellement, cette taxe s’élève à 12 % du prix FOB en céréales et à 33 % en soja. Auparavant, le barème était de 23 % pour le maïs et de 35 % pour le soja. Ce différentiel fiscal favorable aux céréales se ressent sur la marge brute par hectare espérée par les agriculteurs. Malgré cet avantage, la sole argentine de maïs grain 2020/2021 a représenté de 6,3 millions d’hectares (Mha) à 7,1 Mha selon les sources officielles, et la surface emblavée en soja 17 Mha, dont 5 Mha en deuxième culture. Le coût d’implantation du protéagineux reste bien inférieur à celui du maïs. Et le prix du fret routier joue en faveur du soja par rapport au maïs à mesure que les champs sont éloignés des ports d’exportation.

LD-LPM : Quel impact a eu sur le marché mondial le retard de la récolte de soja au Brésil dû à des conditions climatiques adverses ?

S. G. : En février dernier, le Brésil a exporté la moitié des volumes de soja qu’il envoie habituellement. Cela a créé une tension sur les disponibilités de fèves à court terme, dont la Chine est le principal acquéreur. La question est désormais de savoir si cette récolte de soja record sera effectivement de 134 à 135 millions de tonnes (Mt) comme le prévoient l’USDA et la Conabe brésilienne. Certains analystes brésiliens parlent de 130 Mt… Je penche plutôt pour le pronostic de l’USDA. Mais la préoccupation majeure concerne les semis de maïs de seconde culture, dit maïs safrinha, qui apportent le gros du solde exportable du Brésil, car ils ont également été retardés à cause des pluies excessives. La campagne de maïs brésilienne pourrait se solder par un échec.

LD-LPM : Quelle est la place sur le marché mondial du Paraguay, ce pays agricole qui reste dans l’ombre des géants brésilien et argentin ?

S. G. : Le Paraguay a conforté sa place de quatrième exportateur mondial de soja et il n’est pas en reste sur les marchés de maïs et du blé. En 2018 et en 2019, il a exporté respectivement 6,8 Mt et 4,9 Mt de fèves de soja, dont les deux tiers par voie fluviale, vers les usines de trituration de l’Argentine, et le reste vers l’UE et la Russie. Les exportations paraguayennes de maïs ont été de 3,1 Mt en 2019, essentiellement vers les pays limitrophes.

Les plus lus

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés…

Carte de la mer noire avec des flèches qui représentent les échanges de blé en mer Noire avec un graphique des cours du blé et le logo du CME Group
Le CME relance un contrat blé en mer Noire avec un indice Argus Media

CME Group, leader des marchés dérivés, lance un nouveau contrat à terme sur le blé de la mer Noire, effectif en juin. Ce…

Photo d'un champ d'orge en gros plan
Orge 2025-2026 : Agreste annonce des surfaces en baisse malgré des conditions de semis favorables au printemps

Après des conditions de semis difficiles et humides pendant l’automne, les cultures d’orges d’hiver bénéficient d'une météo…

De gauche à droite, Christophe Michaut, market manager acidifiant et aquaculture de Vitalac Biotech, et Jean-Baptiste Leménager, responsable d’exploitation de Sea Invest à Montoir-de-Bretagne.
Nutrition animale : comment éviter les surcoûts liés à la contamination aux salmonelles dans les silos portuaires ?

Quelque 64 centimes d’euro par tonne de tourteau de soja : c'est le coût de la maîtrise des contaminations en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne