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Exportation de céréales - Le port de Rouen a enregistré de belles performances en 2021-2022

Haropa Port/Rouen réalise sa troisième meilleure campagne commerciale de la décennie. La Chine reste le principal client céréalier du port de Rouen.

Le groupe BZ est l'un des quatre opérateurs céréaliers du port de Rouen.
© Haropa Port

Haropa Port/Rouen et les opérateurs céréaliers (groupe BZ, Simarex, Sénalia et Soufflet-Socomac) ont réalisé une bonne campagne 2021-2022, avec un trafic de grains de 7,7 Mt contre 6,5 Mt en 2020-2021 (caractérisée par une faible récolte nationale), soit une hausse de 17,8 % d’une campagne sur l’autre. « Nous avons performé, le tonnage réalisé étant supérieure à la moyenne de ces dix dernières années [7,1 Mt] », se réjouit Manual Gaborieau, responsable de la filière agroalimentaire – branche industrie d’Haropa Port.

Des exportations record en orge de brasserie

Dans le détail, les exportations de blé tendre s’élèvent à 5,3 Mt sur la campagne qui vient de s’achever (contre 4,6 Mt en 2021/2022). En orge fourragère, elles comptabilisent 1,55 Mt (contre 1,25 Mt), 750 000 t en orge de brasserie (contre 630 000 t) – « le meilleur tonnage jamais réalisé par le port de Rouen », selon Haropa Port – ainsi que 78 000 t en colza (28 000 t) et 70 000 t en blé dur (contre 30 000 t).

« La part de marché de Haropa Port /Rouen pour les exportations maritimes françaises s’élève à 50 % pour le blé tendre et 60 % sur les orges », précise le grand port fluvio-maritime de l'axe Seine. Quant aux importations, elles se chiffrent à 430 000 t de colza (contre 630 000 t) et 33 000 t de blé dur (contre 30 000 t).

Chine, Maroc et Algérie sur le podium des pays tiers

En termes d’export, trois pays tiers se distinguent. La Chine a importé 2,6 Mt de blé tendre (1,28 Mt) et d’orge françaises (1,34 Mt) au départ du port de Rouen, « un record absolu », commente Manuel Gaborieau. Le Maroc, qui a connu une bonne récolte en 2021 mais une sécheresse historique durant l’hiver 2022, en a réceptionné 1,6 Mt de céréales à paille (1,3 Mt de blé tendre et 300 000 t d’orge fourragère) et l’Algérie 1,4 Mt de blé meunier, en début et fin de campagne. « Ces trois nations représentent à elles seules 70 % des exportations du port de Rouen », précise le responsable.

Parmi les destinations inhabituelles, voire exceptionnelles, on peut citer du blé sur les Etats-Unis et les Philippines, du blé et de l’orge sur le Mexique, de l’orge de brasserie sur la Turquie, la Colombie et le Canada.

Durant la campagne, ce sont 69 grands navires céréaliers (panamax et autres) qui ont chargé des grains à destination, principalement, de la Chine, de l’Egypte et des Philippines. On notera un volume record de 54 200 t de blé en février, qui représente le deuxième plus fort tonnage jamais réalisé à Rouen.

Espagne, Allemagne et Pays-Bas sur le podium européen

Sur l’Union européenne, ce sont plus de 900 000 t de grains qui ont été chargées, contre 300 000 t en 2020/2021 et 2019/2020, et 600 000 t en 2018-2019. Les principaux Etats membres importateurs sont l’Espagne pour 360 000 t de blé (en lien avec la sécheresse nationale), l’Allemagne et les Pays-Bas, en raison de la faible récolte d’orge de brasserie en 2021 dans le nord du continent.  

Au vu de ces résultats, « Haropa Port maintient sa position de leader français et ouest-européen », avec des chargements de navires qui « n’ont pas connu de temps mort », indique l’établissement portuaire.

L'Afrique de l'Ouest inscrite aux abonnés absents

Les faits marquants de la campagne 2021/2022 sont au nombre de quatre : la Chine comme principale pays importateur, l’arrêt des importations de grains français par l’Algérie entre novembre et mars, la guerre en Ukraine avec le retour de certains pays (l’Egypte et la Tunisie, notamment) en fin de campagne et la moindre qualité de la récolte 2021, en raison d’un été pluvieux, qui a rendu l’accès difficile à certains marchés, comme l’Afrique de l’Ouest (400 000 t en 2021/2022, contre 1 Mt en moyenne).

Quid de la campagne 2022/2023 ?

La moisson de céréales à paille est précoce, avec des coupes qui avaient déjà débuté semaine 27. Les premiers échos des champs font état d’une grande hétérogénéité des volumes récoltés, en termes de qualité et de rendement.

S’agissant des marchés en ce début de campagne 2022-2023, le blé français est bien demandé, en raison de sa compétitivité sur la scène internationale. « Pour preuve, les achats égyptiens de blé français sur la période septembre-décembre, ces deux dernières semaines », rapporte Manuel Gaborieau. En revanche, aucun bateau n’est pour l’heure prévu sur la Chine. « Et ce, alors que l’an dernier à la même période, les silos portuaires rouennais avaient déjà enregistré sur leurs carnets de commande deux chargements de blé et d’orge », s’inquiète le responsable d’Haropa Port.

 

Les opérateurs poursuivent leurs investissements

Durant la campagne 2021-2022, les terminaux céréaliers rouennais ont poursuivi leurs investissements :

  • Le Groupe BZ a entrepris plusieurs opérations de maintenance sur ses installations et équipements ;

  • Sénalia a rénové les portiques du terminal de la presqu’île Elie pour un montant de 7,3 M€ et a finalisé la construction de son nouveau siège social pour le même montant de 7,3 M€. Deux chargeuses sur pneus ont également été acquises par l’entreprise ;

  • Simarex a aménagé un nouveau parking pour fluidifier l’accueil des poids lourds. Le silo a également installé une nouvelle passerelle pour l’accès aux navires ;

  • Socomac (groupe Invivo-Soufflet) a achevé la remise en état d’un de ses portiques et a rallongé la bande de roulement des portiques de 20 mètres, permettant ainsi d’avoir un nouveau linéaire de quai de 145 m de long.

Source : Haropa Port, 7 juillet 2022.

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