Dijon Céréales se recentre sur son territoire après une difficile campagne 2024-2025
Une collecte en baisse, des coûts de production en hausse et un marché sous tensions… Fort d’une nouvelle gouvernance, Dijon Céréales compte se rapprocher des coopératives agricoles voisines pour faire front dans un environnement en plein évolution, climatiques comme géopolitiques.
Une collecte en baisse, des coûts de production en hausse et un marché sous tensions… Fort d’une nouvelle gouvernance, Dijon Céréales compte se rapprocher des coopératives agricoles voisines pour faire front dans un environnement en plein évolution, climatiques comme géopolitiques.
« À l’occasion des assemblées générales de section 2025, Dijon Céréales […] a annoncé l’ouverture d’une nouvelle phase stratégique fondée sur un recentrage territorial et sur un renforcement des synergies locales, tout en engageant une transition de gouvernance préparée et sereine », a indiqué le groupe coopératif dans un communiqué de presse en date du 25 décembre. Et ce, alors que « la moisson 2024 restera l’une des plus longues et des plus coûteuses de ces dernières décennies ».
Ce sont Simon Bilbot et Benoît Collardot, respectivement les nouveaux directeur général et président de Dijon Céréales, qui sont en charge de mener à bien cette nouvelle feuille de route.
Des résultats financiers en baisse
La campagne 2024-2025 a été qualifiée d’« éprouvante » par Didier Lenoir, le président sortant de Dijon Céréales, selon Agra, et de « mauvaise » par Benoît Collardot, son successeur, selon le média Le bien public.
Selon ce dernier, la collecte 2024 s’est élevée à seulement 716 000 t, contre environ 800 000 t habituellement. Les Echos ont quant à eux précisé que la récolte 2024 a été « historiquement basse et de mauvaise qualité » et caractérisée par « des charges d'énergie en hausse pour sécher le grain », le tout dans un marché mondial marqué par « la fermeture de marchés extérieurs comme ceux de l’Algérie ou de la Chine ».
Il en résulte des résultats financiers en baisse. Le chiffre d’affaires 2024-2025, clos au 30 juin 2025, s’élève, selon Les Echos, à 506 millions d’euros (M€), en repli de 5 % d’une campagne sur l’autre (530,7 M€ en 2023-2024, selon le rapport d’activité annuel de Dijon Céréales). Selon le média, le groupe coopératif « accuse une perte de 17,5 M€ » en cette campagne de commercialisation 2024-2025 « qui n’a épargné aucune coopérative céréalière agricole française ». Ce chiffre est à comparer au résultat courant de Dijon céréales 2023-2024, qui s’est établi à -0,5 M€, pour un résultat d’exploitation de 1,4 M€, selon le rapport d’activité annuel du groupe coopératif.
Un rapprochement avec les coopératives voisines
Forte de ses 33 M€ de fonds propres, Dijon Céréales demeure « solvable », selon les propos de Benoît Collardot rapportés par Le bien public, mais doit se montrer plus résiliente à l’avenir. Pour ce faire, le groupe coopératif a décidé d’« orienter une partie de son action vers un recentrage pragmatique sur son socle agricole et son ancrage territorial », mais « sans renoncer à son ambition d’innovation et de diversification », explique le communiqué de presse.
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Cette nouvelle stratégie passe par « des synergies pertinentes, adaptées au terrain » avec « les coopératives voisines, structures cousines avec lesquelles Dijon Céréales partage déjà de nombreuses unions techniques », indique le communiqué de presse. Et d’insister : « Il ne s’agit ni d’une fusion ni d’une union, mais d’une démarche réfléchie, concertée, qui s’inscrit dans une dynamique régionale cohérente, dans la continuité des travaux menés au sein de l’Alliance BFC ». Cette structure fédère Dijon Céréales, Bourgogne du Sud et Terre comtoise autour de projets partagés à l’échelle pertinente du territoire, pour améliorer les performances économiques des trois groupes coopératifs.
C’est pourquoi Dijon céréales a, dans un premier temps, « privilégié un rapprochement avec la coopérative Bourgogne du Sud (basée en Saône-et-Loire), plutôt qu'avec Vivescia (à Reims) ou Oxyane (à Lyon), deux gros groupes coopératifs agricoles avec lesquels Dijon Céréales affiche aussi des zones de continuité », précise Les Echos. En plus des unions techniques et logistiques déjà effectives avec Bourgogne du Sud, dans le cadre de l’Alliance BFC, Dijon céréales explore « des convergences organisationnelles et économiques », afin de « gagner en efficacité, optimiser les flux du grain et créer de la valeur pour nos adhérents », explique Benoît Collardot, dans le communiqué de presse.
Une nouvelle gouvernance
Agriculteur en grandes cultures à Flagey-Echézeaux, Benoît Collardot, le nouveau président de Dijon Céréales, et Simon Bilbot, son nouveau directeur général, « ont tenu à souligner publiquement qu’il n’existe aucune crise politique : leur décision d’anticiper la transition vise à donner toutes les chances au nouveau projet territorialement recentré », indique le communiqué de presse.
En cohérence avec les statuts de la coopérative limitant l’âge des élus, Didier Lenoir, président sortant de Dijon Céréales, a quitté ses fonctions à l’issue de l’assemblée Générale du 9 décembre. Benoît Collardot, précédemment vice-président du groupe coopératif agricole et « candidat naturel » à la succession de Didier Lenoir, a pris la tête de Dijon Céréales. Didier Lenoir va l’accompagner pour mener à son terme la transition, et ce, « dans un esprit de responsabilité, de confiance et de continuité », précise le communiqué de presse.
Christophe Richardot, directeur général de Dijon Céréales depuis huit ans, quittera ses fonctions le 31 décembre 2025, « dans le cadre d’un accord serein fondé sur une divergence d’orientation stratégique », souligne le communiqué de presse. Il sera remplacé, dès le 1er janvier, par Simon Bilbot qui pilotait, depuis 2021, le pôle distribution du groupe coopératif agricole.