Aller au contenu principal

Maïs 2023 : un début de campagne culturale difficile mais rien n’est joué

Arvalis-Institut du végétal estime une baisse de la sole hexagonale 2023 de maïs grain de 8 % par rapport à l'an dernier.

© Skitterphoto-Pixabay

Le démarrage de la campagne culturale française de maïs 2023 ne s'est pas déroulé sous les meilleurs auspices. Dans l'ensemble, les travaux de semis, terminés ou presque concernant le maïs grain, ont pris du retard, en raison d'une météo capricieuse : un temps plus frais et plus humide qu'à l'accoutumée au printemps. Toutefois, « rien est joué quant au profil de la récolte 2023. C'est le mois de juillet qui sera déterminant », rassure Thomas Joly, responsable de la filière maïs au sein d'Arvalis-Institut du végétal.

L'expert confirme que le rythme des travaux de semis s'avère cette année inférieur à la moyenne quinquennale. Mais ce retard s'avère variable selon les régions. « En Alsace et dans la Beauce par exemple, il est réduit. En revanche, il est plus marqué sur la façade ouest : Bretagne, Poitou-Charentes, Occitanie, etc. », indique-t-il. 

Le temps plus froid ralentit le développement des plantes, ce qui allonge leur période de sensibilité aux ravageurs (insectes, corvidés...). « Pour le moment, nous n'avons pas de remontées de dégâts plus importants que d'habitude, mais c'est une source d'inquiétude », précise Thomas Joly. 

Un début de campagne similaire en 2021

Toutefois, le spécialiste n'est pas alarmiste, rappelant que la campagne 2021 avait également débuté dans des conditions adverses, semblables à 2023. La récolte avait ensuite été excellente. « Il faut de l'eau pendant la floraison. Le maïs dispose de bonnes capacités de récupération », commente-t-il. Un bémol à signaler : le retard des semis peut engendrer des récoltes de grains plus humides, et donc augmenter les frais de séchage, alerte l'expert de l'institut technique.

Certes, le bas niveau des nappes phréatiques peut inquiéter et a pu influer sur le choix des assolements des agriculteurs, la réglementation pouvant pousser à des restrictions de l'irrigation. En France, 25 % des surfaces sont irriguées, dont 35 % pour le maïs grain et 5-7 % pour le maïs ensilage. Mais Thomas Joly rappelle que toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Certaines disposent de réserve d'eau, d'autres moins. 

Arvalis-Institut du végétal estime un recul des assolements hexagonaux de maïs de 8 % entre 2022 et 2023, soit un chiffre un peu plus pessimiste que celui d'Agreste, qui table de son côté sur un repli de 7 %, à 1,330 Mha (1,439 Mha en 2022). « Il y a cinq mois, je tablais plutôt sur 10 % de repli. Mais 8 % reste un chiffre élevé. Les raisons sont multiples : hausse du coût des intrants (azote), de l'électricité nécessaire à l'irrigation, et du gaz, engendrant une hausse des frais de séchage. Tout cela augmente les coûts de production et a pu refroidir certains agriculteurs à semer. Ensuite, la fenêtre de semis des cultures d'hiver s'est avérée favorable, laissant moins de place à celle de printemps », détaille l'expert.

Les plus lus

Champ de blé tendre.
Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais…

Canal Seine-Nord Europe : les travaux vont entraîner la fermeture du canal du Nord pendant de nombreux mois

Outre le problème du financement et de la construction des plateformes multimodales, la construction du canal Seine-Nord…

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

Une moissonneuse batteuse en action pour la moisson 2025 dans un champ de blé avec les drapeaux de l'Ukraine et de l'UE en arrière plan.
Droits de douanes sur le blé ukrainien : quel effet pour le blé français ?

Depuis le 6 juin 2025, l’Union européenne a rétabli des quotas et des droits de douane sur les importations de céréales…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne