La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier
Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la règlementation sur la non déforestation importée. L’impact n’est pas si important pour l’instant sur les approvisionnements de la nutrition animale française même si le cours du soja a baissé après l’annonce.
Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la règlementation sur la non déforestation importée. L’impact n’est pas si important pour l’instant sur les approvisionnements de la nutrition animale française même si le cours du soja a baissé après l’annonce.

Depuis le 23 septembre, les marchés des matières premières ont acté le fait que la Commission propose de reporter d’un an, une nouvelle fois, l’entrée en application du RDUE, la règlementation sur la non déforestation importée. La commissaire européenne chargée de l’environnement, Jessika Roswall l’a en effet annoncé devant les journalistes bruxellois. Cette fois ci, la filière soja est assez silencieuse, les plus fervents défenseurs de ce nouveau report étant plutôt à trouver dans d’autres secteurs comme le bois ou le café. L’annonce est tombée après les négociations entre l’UE et les Etats Unis puis entre l’UE et l’Indonésie. Dans les procédures européennes, il faut toutefois que le Parlement européen valide ce nouveau report. Mais les observateurs n’attendent pas de blocage des députés européens en raison de l’évolution de la composition du Parlement européen.
Les acteurs de l’amont agricole considèrent donc le report comme quasi acté.
Les acteurs de l’amont agricole considèrent donc le report comme quasi acté. Et, comme l’indiquait la Coopération agricole dans sa première réaction sur le réseau social Linkedin, l’annonce a été accueillie « positivement par les acteurs de la filière, qui y voient une opportunité à saisir : celle de rendre le texte plus opérationnel, plus juste, plus réaliste. Car en l’état, seuls 73 % des flux européens de soja pourraient se conformer au règlement, avec un risque économique estimé à un milliard d’euros pour l’élevage européen dès le premier semestre 2026 ».
La grande majorité du soja mondial serait aujourd’hui conforme au RDUE.
Si l’un des risques de la RDUE reste le manque de matières premières compatibles avec le texte, Sofiprotéol et Terres Univia, dans leur « point Eco » de septembre 2025, estiment que la grande majorité du soja mondial serait pourtant aujourd’hui conforme au texte si l’on en croit les images satellite. Mais certains opérateurs peineraient à le démontrer, notamment les pays d’Afrique et d’Asie dont viennent, notamment, une bonne part de nos sojas non OGM.
Les professionnels profitent du report d'un an pour réclamer une simplification de la règlementation.
L’un des arguments avancés par la Commissaire européenne le 23 septembre pour justifier le report du RDUE d'un an portait sur des difficultés informatiques avec la plateforme Trace. Les professionnels en profitent donc pour réclamer une simplification de la règlementation.
Plus qu'un simple délai, ce report doit permettre entre autres l’acceptation du mass balance pour éviter des surcoûts logistiques majeurs, selon LCA NA.
Pour Valérie Bris, directrice de La Coopération agricole Nutrition animale : « Ce report ne doit pas être un simple délai. Il doit permettre la reconnaissance des schémas de certification privés comme ceux qui sont compatibles avec le guide de la Fefac, l’acceptation du mass balance pour éviter des surcoûts logistiques majeurs mais aussi une simplification des obligations pour les zones à risque négligeable et enfin, une réduction de la charge administrative. Cette simplification pourrait ainsi permettre à l’UE d’atteindre ses objectifs de non déforestation importée sans pour autant fragiliser ses filières ».