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« La fraise rotative est devenue l’outil clé sur l’exploitation »

Agriculteur bio dans le Gers, Vincent Deluppé apprécie la fraise rotative pour sa capacité à détruire les adventices. Il considère également que cet outil participe à la protection de la structure du sol.

Agriculteur bio depuis 2010 à Encausse dans le Gers, Vincent Deluppé ne tarit pas d’éloges envers sa fraise rotative. Depuis un an qu’il a investi en copropriété avec un voisin dans cette machine repliable Alpego Poker PF-500 de cinq mètres de large (prix tarif mai 2022 avec rouleau packer de 520 mm de diamètre : 44 500 euros HT), il rencontre moins de difficultés à lutter contre les adventices. « Au déchaumage, en un seul passage de fraise, j’obtiens un scalpage uniforme de toute la surface du sol et j’arrive notamment à éliminer tous les pieds de Xanthium. Auparavant, j’effectuais jusqu’à quatre passages d’outils à dents sans atteindre un aussi bon résultat, car certaines plantes restaient enracinées. » L’exploitant valorise également la fraise pour détruire les couverts. Il en apprécie l’efficacité à hacher et mélanger les débris végétaux à la terre. « J’effectuais cette opération en combinant deux déchaumeurs à disques (un sur le relevage avant du tracteur et l’autre à l’arrière), mais le hachage des tiges n’était pas assez fin. Par conséquent, je rencontrais des problèmes de bourrage lors des opérations de binage. »

Travailler une terre bien ressuyée

Après la destruction du couvert à la fraise rotative, l’agriculteur attend une semaine et passe avec la herse rotative ou le vibroculteur avant de semer, afin de supprimer mécaniquement les radicelles des mauvaises herbes. « Le hachage fin réalisé par la fraise améliore la décomposition de la matière organique, précise Vincent Deluppé. Mais attention, cet outil n’est pas à utiliser en présence de chiendent, sous peine de multiplier les rhizomes. » L’agriculteur apporte une grande attention à intervenir sur un sol bien ressuyé, afin de ne pas créer de semelle de labour, même s’il considère que la forme des lames en L d’Alpego limite l’effet de lissage. « En cas de doute après un fraisage sur un terrain trop frais, il m’arrive de passer un coup de vibroculteur pour casser l’éventuelle semelle de labour. »

La structure du sol mieux respectée

L’utilisation de la fraise rotative demande de la patience, car la vitesse d’avancement idéale se situe entre 4 et 5,5 km/h, selon les conditions de sol. « Comme notre machine prend cinq mètres de large, à 5 km/h nous arrivons quand même à travailler vingt-cinq hectares par jour. » La puissance absorbée et la consommation de carburant sont des points souvent reprochés à ce type d’équipement. Vincent Deluppé utilise un tracteur de 330 chevaux absorbant 15 à 20 l/ha de GNR. « Ces valeurs sont toutefois à relativiser, car nous effectuons désormais un seul passage contre deux au minimum auparavant avec les outils non animés, qui engendraient une consommation de 12 à 13 l/ha. Ainsi, en divisant par deux le nombre d’interventions, cela s’équilibre presque sur le plan du carburant. En revanche, en ne passant qu’une seule fois, on assèche moins le sol et on respecte davantage sa structure. Le gain économique est difficile à chiffrer, mais à long terme ce sont des heures de décompacteur économisées et de meilleures conditions de développement pour les cultures. »

Pas de différence de rendement

Pour juger ses modifications de pratiques, Vincent Deluppé a réalisé l’an dernier un test comparant trois itinéraires techniques pour implanter du tournesol : fraise rotative seule ; déchaumeur à disques + fraise rotative ; déchaumeur à disques + herse rotative. Cet essai n’a pas révélé de différence de rendement entre les trois procédés. Il a en revanche mis en exergue que l’action de la fraise rotative est perturbée par le déchaumage préalable. « Dans le sol ameubli, les lames perdent leur effet tranchant et les débris végétaux sont par conséquent moins bien hachés. »

Chiffres clés

•90 ha de SAU

•150 ha travaillés avec la fraise rotative (achat en copropriété)

•5 m de largeur de travail

•25 ha travaillés par jour à 5 km/h

Deux types de lames selon les objectifs

 

 
Les lames hélicoïdales limitent les risques de créer une semelle de labour.
Les lames hélicoïdales limitent les risques de créer une semelle de labour. © Alpego

 

Vincent Deluppé utilise des lames en L de forme hélicoïdale sur sa fraise rotative Poker 500 d’Alpego. Ces variantes coupent, hachent, mélangent et affinent tout en limitant le lissage du sol, pour ne pas créer de semelle de labour. Le constructeur italien propose aussi des lames équerres recommandées pour la destruction des prairies, qui se montent sur les mêmes supports. Ce second type de pièce travaillante se révèle le mieux adapté pour le scalpage très superficiel (2 cm). Il nécessite une bonne corrélation entre la vitesse d’avancement et le régime de rotation du rotor, afin d’éviter tout phénomène de lissage. Les lames équerres équipent aussi la fraise FG Bio d’Alpego de 3 m de large, qui se caractérise par son double châssis avant et son système de contrôle de profondeur s’appuyant sur des patins latéraux et deux paires de roues avant. L’absence sur cette machine d’un rouleau arrière permet de laisser les racines en surface sans les rappuyer, afin de favoriser leur dessèchement.

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