Aller au contenu principal

Guerre en Ukraine - Inauguration du Centre de coordination conjointe pour l'export de grains ukrainiens via la mer Noire

Suite à la signature des accords pour sécuriser les exportations de grains ukrainiens au départ de la mer Noire, le Centre de coordination conjointe est désormais opérationnel et travaille sur les premiers chargements. Néanmoins des incertitudes demeurent.

© WikiImages (Pixabay)

Prévu dans les accords, le Centre de coordination conjointe (CCC), en charge du contrôle des exportations de grains ukrainiens par la mer Noire, a été officiellement inauguré ce mercredi à Istanbul. Dirigé par « cinq représentants de la Russie, de l'Ukraine et de l'ONU, ainsi que de la Turquie, tant militaires que civils », selon le ministre turc de la Défense Hulusi Akar le 27 juillet lors de son inauguration, le CCC devra conduire les inspections de navires au départ et à l'arrivée à Istanbul afin de garantir qu'ils ne transportent rien d'autre que des céréales, d’après l’Agence France Presse.
Quelques 25 Mt de grains seraient actuellement bloquées dans les ports ukrainiens, mais difficile d’en savoir davantage.  « Actuellement, personne ne sait exactement quel est le réel niveau d’offre en Ukraine et pour quel type de grains ; Il reste encore beaucoup d’inceritudes », estime Jean-Jacques Hervé qui préside l’Académie d’Agriculture de France et qui a travaillé pour le Crédit agricole en Ukraine de 2009 à 2016.

La question du déminage en suspens

Conformément aux accords signés le 22 juillet, les ports d'Odessa, de Tchernomorsk et de Yuzni seront les premiers à accueillir les convois. Ces derniers auraient déjà « repris le travail » a annoncé la marine ukrainienne. « Aucune présence militaire » autour des convois n’est attendue selon M Akar. Les missions du CCC consisteront à immatriculer les navires marchands participant aux convois, les suivre grâce à internet et par des satellites, et vérifier les bateaux « par des équipes d'inspection conjointes aux endroits appropriés" au moment du chargement dans les ports ukrainiens et à leur arrivée dans les ports turcs.

Si les accords ne prévoyaient pas d’opérations de déminage, s’il est nécessaire, il sera décidé et organisé par les « parties », tout en précisant qu’il n’y en a « pas besoin à ce stade » a déclaré M Ankar. 

Pour rappel les accords de sécurisation des exportations de grains ukrainiens via la mer Noire sont prévus pour une durée de 4 mois à compter de leur signature. Deux textes ont été ratifiés d’une part par l’Ukraine, la Turquie et les Nations Unies et de l’autre par la Russie et ces deux dernières, l’Ukraine refusant de pactiser avec la Russie.

Notons aussi que Moscou a obtenu que les sanctions occidentales ne s'appliqueront pas, ni directement ni indirectement, à ses propres exportations de produits agricoles et d'engrais. Une condition importante pour la Russie qui s’apprête à commercialiser une importante quantité de céréales en 2022/2023, la récolte de grains y étant attendue à un niveau record.

Bombardements russes sur la zone portuaire d’Odessa

A peine signés, les accords du 22 juillet (impliquant l’Ukraine, la Russie, la Turquie et l’Onu) pour la sécurisation des exportations de grains ukrainiens au départ de la mer Noire ont bien failli voler en éclat suite aux bombardements intervenus le lendemain sur une installation ukrainienne dans le port d’Odessa, l’une des trois zones visées par les textes signés par les parties la veille.

Des attaques dénoncées le jour même, samedi 23 juillet, par les autorités ukrainiennes et européennes notamment, mais qui n’ont pas entamé la volonté de mettre en application le plus vite possible. « Nous nous attendons à ce que l'accord commence à fonctionner dans les prochains jours et nous prévoyons qu'un centre de coordination sera mis en place à Istanbul dans les prochains jours. Nous préparons tout pour commencer dès cette semaine", a déclaré le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le 25 juillet lors d'une conférence de presse. Tout en précisant que « si les parties ne garantissent pas la sécurité, cela ne marchera pas ».
Côté russe, le pouvoir a démenti avoir tiré sur des installations céréalières, comme l’ont assuré les Ukrainiens, mais confirment des bombardements, dirigés vers des cibles militaires. « Rien dans les engagements que la Russie a pris, y compris dans le cadre des accords d’Istanbul du 22 juillet, ne nous interdit de poursuivre notre opération militaire spéciale et de détruire des infrastructures et autres cibles militaires », a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.

Quoi qu’il en soit, c’est un mauvais signal qui a été envoyé à la communauté internationale qui avait salué dans son ensemble les accords signés le 22 juillet à Istanbul. Et la preuve que les accords signés à Istanbul ne sont pas un signe de pacification concernant la guerre en Ukraine, loin de là.

Les plus lus

Prix du blé : un marché attendu très lourd en 2025-2026, qui risque de peser sur les cours

Pour Maxence Devillers, analyste agriculture chez Argus Media, il faut s’attendre à un bilan français de blé tendre…

Champ de céréales aux environs de Mateur, Tunisie en avril 2025
Moisson 2025 en Afrique du Nord : malgré la progression de la production de céréales, une hausse des importations à prévoir en 2025-2026

En Algérie, en Égypte, au Maroc et en Tunisie, la production de blé et d’orge devrait progresser de 12 % en 2025-2026. En…

Philippe Heusele, secrétaire général et Éric Thirouin, président de l'AGPB, lors de la conférence de presse de rentrée le 16 septembre 2025
Prix du blé : les producteurs demandent une revalorisation des prix d’intervention

Lors de la conférence de presse de rentrée de l’AGPB le 16 septembre, les représentants de la profession ont fait part de leur…

Champ de maïs, Isère, août 2025.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché peu actif avant la rentrée

Le marché des grains bio tourne au ralenti en cette fin août. 

participants à la bourse décentralisée organisée par AgroParisBourse au Casino barrière de Deauville le 12 septembre 2025
Bourse décentralisée de Deauville : incertitudes sur les destinations du blé français

La Bourse décentralisée organisée par AgroParisBourse à Deauville le 12 septembre a réuni 160 participants. Les opérateurs…

Marché des oléagineux du 26 août 2025 - Négociations en vue entre la Chine et les États-Unis sur le commerce du soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 25 et le 26 août 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne