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Bien choisir son broyeur de pierres en 6 points

Pour faire face à des problèmes de pierres en densité importante, certains céréaliers investissent dans un broyeur de pierres. Voici les principaux critères à prendre en compte avant de se lancer.

Quel tracteur est disponible sur l’exploitation ?

Lors de l’achat d’un broyeur de pierres, la première question concerne le ou les tracteurs disponibles sur l’exploitation. Quelle est la puissance disponible sur le tracteur ? Celle-ci va restreindre la liste des appareils qui lui seront attelés en fonction de l’objectif recherché. Les broyeurs sont en effet donnés pour une puissance minimale, mais aussi maximale.

La disposition des marteaux sur le rotor intervient aussi dans la demande de puissance, comme l’affirme Cédric de Bourayne, directeur général de Kirpy : « les broyeurs BPN, dont les marteaux sont positionnés en double spire, ne nécessitent que 120-130 chevaux pour 2,50 m de largeur de travail, alors que les BPS, à quatre rangées de marteaux exigent 200 chevaux, car les sollicitations sont plus discontinues, avec des pics de couple ».

PDG de la société éponyme, Éric Bugnot propose d’exploiter la présence de plusieurs régimes de prise de force sur les tracteurs pour réduire la puissance nécessaire. « Quand on a les régimes de 1 000 et 750 tr/min disponibles sur les tracteurs et que l’on n’est pas pointilleux sur la granulométrie, on peut se permettre de réduire la vitesse de rotation du broyeur, explique le PDG. Les besoins de puissance, donc la consommation, seront diminués et l’usure, qui est proportionnelle au carré de la vitesse, sera également fortement réduite. »

Sur les appareils haut rendement, Bugnot optimise la transmission de puissance par une transmission à cascades de pignons (à sécurité sur amortisseurs), au rendement plus élevé que les courroies.

La transmission du tracteur figure aussi parmi les critères déterminants. Sur les boîtes de vitesses mécaniques ou semi-powershift, la présence de gammes rampantes est nécessaire pour travailler à une vitesse suffisamment lente avec le broyeur de pierres. Les transmissions à variation continue offrent quant à elles une plage de vitesses compatible avec l’usage des broyeurs de pierres.

Un usage 100 % agricole ?

Le champ d’action du broyeur de pierres est aussi à prendre en compte. « S’il ne fait que du broyage dans les champs, à une profondeur de 10-15 cm, le besoin de puissance et le type d’appareils que l’on conseillera seront différents que si le client veut réaliser de la réfection de chemins, développer une petite activité annexe dans le TP », précise Éric Bugnot. En effet, 150 chevaux suffisent pour un appareil pur agricole de 2,50 m de large, quand 350 chevaux sont nécessaires pour piocher à 40 cm avec un outil typé travaux publics de même largeur. Dans certaines régions, comme les Causses, la profondeur de travail peut même se limiter à 5 cm, avant le semis d’une prairie : l’objectif est surtout de plus retrouver de pierres dans le fourrage et limiter ainsi l’usure des matériels de récolte.

Quel niveau de granulométrie souhaité ?

La taille des résidus de broyat est un critère plus ou moins important selon le type de travail souhaité. « Pour la réfection d’un chemin par exemple, on réalise un premier passage avec les enclumes ouvertes et la vitesse de rotor réduite pour avoir une granulométrie assurant la portance du chemin à 40-45 cm de profondeur. Ensuite, nous repassons avec les enclumes fermées et la vitesse du rotor maximale entre 5 et 10 cm de profondeur pour broyer fin et assurer une bande de roulement optimum. » Avec l’ouverture de la porte, la vitesse d’avancement est le critère prédominant de la finesse des résidus. Moins vite on avance, plus fins seront les résidus. Et plus on ouvre la porte, plus il y aura de gros morceaux. Les constructeurs intégrant une enclume à réglage hydraulique promettent en plus de cribler précisément la taille maximale des résidus en gérant la distance entre marteaux et enclumes. Le public agricole se montre toutefois moins exigeant en ce qui concerne le calibre des broyats. « En outre, si on broie trop fin, on va tendre à asphyxier le sol, ce qui n’est pas l’objectif », ajoute Patrick Culy, commercial sédentaire pour Plaisance équipements.

Y a-t-il des résidus végétaux ?

Certains agriculteurs veulent pouvoir intervenir sans avoir à travailler le sol en amont. Tous les appareils ne sont pas adaptés pour évoluer directement sur les chaumes. « Les appareils à marteaux mobiles ne conviennent pas à ces conditions », explique Cédric de Bourayne, qui constate une tendance vers les broyeurs à marteaux fixes. Outre les chaumes de culture, il existe d’autres résidus végétaux, comme des souches dans le cadre d’un défrichage. Les principaux constructeurs proposent des appareils spécifiques ou mixtes, intégrant des marteaux prévus à cet usage.

Quels marteaux choisir ?

Il existe une large gamme de marteaux que l’on peut monter sur les broyeurs de pierres. « Nous n’avons pas moins de vingt références », cite pour exemple Éric Bugnot. La largeur et la forme sont à corréler à l’appareil et à son usage. Qui plus est, il existe différentes natures pour ces pièces d’usure. « Plus économiques, les marteaux Eko conviennent pour la majorité des sols calcaires, explique Cédric de Bourayne. Les marteaux HD marqueront une longévité plus grande dans les granits, quand les HD TP et leur double renfort au carbure de tungstène sont dédiés aux usages intensifs et aux pierres les plus dures. »

Faut-il andainer avant de broyer ?

Afin de gagner du temps au broyage, bon nombre d’agriculteurs ou de Cuma s’équipent d’andaineurs de pierres, afin d’aligner les pierres et de ne passer le broyeur qu’à intervalles espacés. « On dit couramment que l’usure des marteaux du broyeur est due à 50 % aux pierres, à 50 % à la terre, résume Éric Bugnot. Avec de fortes variabilités en fonction de la nature de pierres. Quoi qu’il en soit, en concentrant les pierres en andains, on réduit l’usure. » En revanche, cette solution répartit de manière non homogène les broyats. Et il faudra potentiellement repasser plus régulièrement. « Le travail du sol en amont est primordial, afin d’avoir une terre sèche et bien affinée pour un andainage efficient, ajoute Cédric de Bourayne. Si la préparation est bonne, on peut s’assurer quatre à cinq années tranquilles, après deux campagnes d’andainage-broyage successives. »

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