ESSAI - Chargeur télescopique Faresin FS 7.40 Middle Excellence 100 – Un engin particulièrement stable et maniable
Jean-Marie Toutain, agriculteur dans l’Orne, et son salarié David Couillard, ont testé en exclusivité le chargeur télescopique Faresin FS 7.40 Middle Excellence 100. Ils livrent leur ressenti sur cet appareil peu connu en agricole.

Installée à Breganze en Italie, la société Faresin, qui emploie 270 salariés, est surtout connue en France pour ses remorques mélangeuses et ses désileuses automotrices. Elle s’est lancée en 1990 dans la fabrication de chargeurs télescopiques et elle en produit 1 000 unités par an. Ces engins de manutention ont été vendus en France sous la marque Haulotte jusqu’en 2015, avant d’être proposés aux couleurs de Faresin. Leur commercialisation est aujourd’hui assurée par la société Labrosse & You basée en Ardèche, qui compte 40 concessionnaires dans l’Hexagone, dont 24 dédiés à l’agricole. La distribution des matériels d’alimentation est, elle, réalisée de façon indépendante par la filiale Faresin France, située dans le Calvados.

Hydrostatique ou variation continue
Développant 136 ch, le chargeur télescopique Faresin FS 7.40 Middle 100 essayé en finition Excellence intègre la gamme agricole composée de sept modèles levant de 6 à 10 m et affichant des capacités de charge allant de 2,6 à 4,5 t. Le catalogue Faresin comprend aussi des chargeurs télescopiques 100 % électriques, dont un compact (6 m ; 2,6 t). Le FS 7.40 Middle est animé par un moteur Deutz également disponible en 115 chevaux. Il loge ici une transmission hydrostatique à deux gammes mécaniques à passage robotisé, mais il se décline également avec une variation continue baptisée HVTronic. Sur le plan hydraulique, cet appareil bénéficie en finition Excellence d’un circuit load sensing délivrant 170 l/min. Il dispose de plusieurs automatismes, tels que la limitation de la hauteur de levage mini et maxi, la rétractation automatique de la flèche lors de l’abaissement du bras, la position flottante et le secouage automatique.

+ Visibilité
+ Débit hydraulique
+ Écran tactile
- Manque de réactivité de la transmission à faible régime
- Position du coupe-batterie
- Capacité de remorquage limitée
Mis à disposition mi-mars par le concessionnaire Stéphane Hochet (Calvados), le télescopique Faresin a réalisé une quinzaine d’heures dans l’exploitation de Jean-Marie Toutain située à Lonlay-L’Abbaye dans l’Orne. Équipé uniquement d’un godet multifonction, il a été utilisé pour manipuler des balles, charger la remorque mélangeuse, curer des bâtiments et vider la fumière.

Comme nous sommes habitués à un plancher de cabine assez bas sur nos deux télescopiques, les deux marches d’accès à bord du Faresin nous ont sautés aux yeux à son arrivée. Mais finalement, à l’usage, la position haute du poste de conduite présente l’avantage de bien dégager la vue à 360 degrés, malgré l’ancrage haut du bras. Le pot d’échappement positionné à droite dans le prolongement du châssis ne nuit pas. La cabine bénéficie d’un grand pare-brise bombé procurant une bonne visibilité vers le haut et la petite casquette à l’avant du toit ne gêne pas, notamment lors du rangement de balles. La transmission hydrostatique, puissante et précise, demande de chauffer avant d’être opérationnelle, ce qui surprend, car à froid l’engin roule très lentement. Les deux gammes à passage robotisé sont très agréables pour circuler dans la cour, étant donné qu’elles permettent d’atteindre la vitesse maximale sans interruption de l’avancement. Pour les différents travaux, nous avons principalement utilisé le mode Chariot élévateur, qui adapte le régime moteur aux besoins hydrauliques. L’inconvénient est qu’à faible régime le télescopique manque de réactivité, surtout lors de l’inversion du sens de marche. Par conséquent, pour gagner en débit de chantier au curage, nous avons dû accélérer. Cela s’est ressenti sur la consommation de GNR qui s’est élevée à 7,8 l par heure (moyenne sur 12 heures de travail), alors que pour les mêmes tâches, mes appareils dépourvus d’un système de dépollution aussi perfectionné se contentent de 6 l/h.

Le télescopique Faresin nous a surpris par sa maniabilité en mode quatre roues directrices, surtout qu’il lève 7,10 mètres. Il est aussi très stable malgré son empattement de 2,95 mètres. Avec le godet bien rempli de fumier humide, il reste bien campé sur ses quatre roues. C’est dommage que son bras ne descende pas très bas à l’avant et cela nous a posé un problème au curage et à la reprise d’ensilage. Comme l’engin essayé est équipé d’une interface d’attelage Manitou, le godet multifonction fourni ne pouvait pas travailler à plat. Un modèle de plus grande capacité aurait été idéal, selon le constructeur. Par conséquent, nous devions incliner l’outil vers l’avant et avions ainsi tendance à piocher dans les bétons ou le sol stabilisé des bâtiments. Le curage a aussi révélé que les pneumatiques mixtes de 400 mm de large trouvent leur limite sur les surfaces grasses, car ils ont tendance à patiner rapidement sur les surfaces en terre. Ils présentent en revanche l’avantage de mieux résister à l’usure que des pneumatiques à profil agraire.

Du fait de sa transmission hydrostatique, le Faresin n’est pas conçu pour tracter et sa capacité de remorquage est d’ailleurs volontairement limitée à 7,5 t par le constructeur. Celui qui souhaite tirer un plateau à paille, par exemple, devra opter pour la version HVTronic dotée d’une transmission à variation continue affichant, elle, une capacité de remorquage de 17 tonnes. Sur la route, en solo avec le godet multifonction, il atteint facilement 40 km/h. Dans une côte à 7-8 %, il stabilise son allure à 30 km/h, là ou un autre appareil testé, équipé aussi d’une transmission hydrostatique, était tombé à 25 km/h. Ce télescopique se révèle très confortable et ne danse pas sur la route. Les pneumatiques mixtes ne sont certainement pas étrangers à son bon comportement. Les seuls reproches au transport sont le manque de visibilité vers l’arrière, car le rétroviseur intérieur manque d’efficacité et celui de gauche est en majeure partie caché par la structure de la cabine. Je l’ai déployé pour améliorer la vision, mais la porte le percute lors de son ouverture.

En finition Excellence, le Faresin est équipé d’une suspension de flèche et du verrouillage hydraulique des équipements. Son tablier porte-outil affiche un angle de rotation de 155 degrés. Il est disponible en différents types d’interface d’attelage : Faresin, JCB, Manitou… selon la demande du client. Pour annuler la pression dans le circuit hydraulique, afin de faciliter la déconnexion des flexibles de l’outil, il est nécessaire d’agir sur le terminal en cabine. Je considère qu’un bouton sur le nez de flèche ou le support de phare avant gauche serait plus pratique.


En finition Excellence, la cabine se caractérise par l’adoption d’un siège Grammer à suspension pneumatique équipé d’un accoudoir multifonction. Elle bénéficie également de la climatisation, dont le module prend place à l’arrière du toit. Pour démarrer le moteur, c’est une habitude à prendre, car il faut d’abord mettre le contact, puis appuyer sur un bouton du pupitre situé sur le tableau de bord à droite du volant.


Comme il n’y a pas de levier d’inverseur à gauche du volant, le sens avancement se gère uniquement avec les interrupteurs orange F et R sur le joystick. Un troisième bouton orange, placé à l’arrière du pommeau sert, lui, à mettre au neutre la transmission hydrostatique. Le monolevier à technologie bus-CAN contrôle toutes les fonctions du bras de manière proportionnelle. Il dispose en partie supérieure de trois boutons (gris, bleu et vert) pour sélectionner les fonctions auxiliaires et engager notamment le déverrouillage hydraulique des outils. Sur le Touchpad situé sur l’accoudoir, la molette orange s’utilise pour naviguer dans l’écran tactile, ce qui est bien lorsque le chauffeur travaille avec des gants. Elle est entourée de touches d’accès direct pour activer facilement les trois modes de direction (réalignement manuel avec indication visuelle sur le tableau de bord) et sélectionner les différents modes de conduite : Automotive (40 km/h), Slow (blocage sur la 1ère vitesse pour privilégier le couple), Creeper (régulateur de vitesse et de régime moteur pour animer une balayeuse, par exemple) et Chariot élévateur (régime moteur s’adaptant automatiquement aux besoins hydrauliques).

Intuitif et bien lisible, le terminal tactile fixé sur le montant avant droit de la cabine affiche les informations essentielles (régime moteur, vitesse, nombre d’heures, niveaux de carburant et d’AdBlue…), ainsi que le sens d’avancement engagé, l’angle de rotation du bras, les modes de transmission et de direction. Il gère aussi l’autoradio ainsi que la climatisation automatique et intègre en bas de son écran les commandes actionnant notamment le gyrophare, les feux de travail et le dégivrage de la vitre arrière. Il est possible, depuis cette interface, d’activer la fonctionnalité Start & Stop qui arrête automatiquement le moteur après une minute d’absence du chauffeur sur le siège, afin de limiter la consommation de carburant.


Le moteur Deutz quatre cylindres en position longitudinale dégage un bon accès aux filtres à air et à gazole, au vase d’expansion et à l’alternateur. Le filtre à huile moteur et le démarreur demandent, pour leur dépose, de lever le bras télescopique et de retirer des trappes au niveau du canal central. Le pack de radiateurs se situe à l’horizontal à l’avant du compartiment moteur. Son ventilateur entraîné hydrauliquement change automatiquement de sens de rotation (toutes les 30 minutes) pour assurer le nettoyage de la grille d’admission d’air.



CAPACITÉS
Hauteur de levage (point de pivot) : 7,10 m
Capacité maxi : 4 000 kg
Portée avant maxi : 3,60 m
Charge maxi à hauteur maxi : 3 000 kg
Charge à la portée maxi : 1 500 kg
MOTEUR
Marque : Deutz TCD3.6
Cylindrée : 3,6 l (4 cylindres)
Puissance nominale : 136 ch à 2 300 tr/min
Couple maxi : 500 N. m à 1 600 tr/min
Norme et système antipollution : Stage V/DOC + FAP + SCR
Intervalle d’entretien : 500 h
TRANSMISSION
Type : hydrostatique à deux gammes mécaniques robotisées
Intervalle d’entretien : 1 000 h
CIRCUIT HYDRAULIQUE
Débit : 170 l/min
Intervalle d’entretien : 1 500 h
HOMOLOGATION
Catégorie : Tracteur
Vitesse maxi : 40 km/h
Poids à vide : 8 120 Kg
PTRA : 25 000 Kg
Capacité de remorquage : 7 500 kg
DIMENSIONS
Capacité du réservoir à carburant/AdBlue : 120 l/10 l
Hauteur hors tout : 2,45m
Garde au sol : 0,35 m
Empattement : 2,95 m
Rayon de braquage extérieur aux roues : 4,15 m
Monte pneumatique du modèle essayé : 400/70 R24
BUDGET
Tarif au 01/05/2025 sans/avec options : 99 500 €/ 118 500 euros HT










