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Ensilage de maïs épis - Les boudins face aux balles d’enrubannage

Certains éleveurs recourent aux boudineuses ou presses enrubanneuses pour conditionner l’ensilage de maïs épi.

<em class="placeholder">Boudineuse Budissa Bag</em>
La boudineuse s'appuie sur un châssis doté d'un filet pour gérer la compression du fourrage.
© Dland

Produit plus concentré que le maïs ensilage en plante entière, l’ensilage de maïs épi trouve son intérêt auprès des éleveurs bovins souhaitant enrichir la ration à base d’ensilage. « Bon nombre de clients récoltent 10 % de leur surface de maïs en ensilage d’épis », explique Pierre Rouquette, entrepreneur de travaux agricoles à Saint-Izaire dans l’Aveyron et importateur des boudineuses tchèques Euro Bagging. Le ramassage s’effectue avec une ensileuse sur laquelle a été adapté un cueilleur à maïs de moissonneuse-batteuse. Le produit récolté comprend les grains, les rafles et les spathes (enveloppes de l’épi), qui composent pour 55 à 68 % du rendement de la récolte en plante entière, selon Arvalis. L’ensilage de maïs épi convient bien aux parcelles les plus éloignées, puisqu’il réduit environ par deux le nombre de remorques nécessaires pour le transport : l’ensilage de maïs épi est en effet plus dense que l’ensilage en plante entière. De plus, en restituant 40 % de la biomasse au sol, on limite les besoins futurs de fumure sur ces parcelles distantes du siège d’exploitation.

L’optimal de récolte de l’ensilage de maïs épi correspond à 35 % d’humidité du grain, un bon compromis entre rendement et digestibilité du grain. À ce stade, l’amidon est vitreux, ce qui impose une coupe fine (3,5 à 7 mm) et un éclatement intensif.

Une densité deux fois plus élevée qu’en plante entière

 

 
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Sur les presses enrubanneuses, la balle d'ensilage de maïs épis est liée au film, avant la phase d'enrubannage. © Göweil

La granulométrie moyenne plus fine de l’ensilage de maïs épi permet d’obtenir, une fois tassé, une densité presque deux fois plus importante que celle de l’ensilage de plante entière, autour de 400 kg de matière sèche par mètre cube. La fermentation est plus rapide, plus stable et préserve les propriétés du grain.

Mais c’est aussi un fourrage sensible à l’échauffement. Arvalis met en garde quant au dimensionnement du stockage. Le front d’attaque doit être net et avancer de 10 à 15 cm par jour en hiver, 20 à 25 cm en été, pour ne pas subir d’échauffement délétère pour la qualité de l’aliment. Il faut donc partir de la consommation quotidienne par les animaux pour établir la surface du front d’attaque.

On distingue trois méthodes de conditionnement : le silo (couloir ou taupe), le boudin et les balles d’enrubannage. La conservation en silo reste la solution la plus économique (de 5 à 10 euros la tonne de matière sèche). Mais le marché des boudineuses et des presses-enrubanneuses connaît un certain essor, notamment pour le maïs épi.

Un fourrage plus compacté avec la boudineuse

 

 
<em class="placeholder">Boudineuse Euro Bagging</em>
La dimension du boudin est à prendre en compte pour s'assurer d'une vitesse d'avancement suffisamment élevée lors du désilage. © Euro Bagging

« Le boudin permet une conservation optimale de l’ensilage, explique Émilie Deslandes, dirigeante de la SARL Dland, basée à Saulgond en Charente, qui importe les boudineuses du constructeur allemand Budissa Bag. Le compactage est plus important qu’en silo. La fermentation s’arrête plus vite, au bout de trois semaines, et le front d’attaque reste limité au diamètre du boudin. De plus, les jus sont conservés : on garde certains nutriments qui habituellement s’écoulent hors du silo. »

Nécessitant un tracteur autour de 200-250 ch, l’appareil se compose d’une trémie de réception, dans laquelle la benne est vidée. Le fourrage est conduit vers un rotor qui le pousse dans un tunnel. Enchâssée autour de ce tunnel, une bâche tubulaire en plastique se déroule et se remplit au fur et à mesure que la boudineuse avance. Retenu par des câbles, un châssis complété d’un filet prend appui en bout de boudin pour assurer une bonne compression. Procurant un débit de chantier comparable à celui d’un stockage en silo, la boudineuse, dont les tarifs s’étalent de 100 000 à 250 000 euros selon les modèles (2 à 3,50 m de diamètre), est le plus souvent proposée en chantier clé en main. Côté tarif, compter autour de 15 euros la tonne de matière sèche, juste pour la mise en boudin. Mais cette méthode fait l’économie d’un tracteur pour tasser. En revanche, la reprise du fourrage lors du désilage est un peu plus compliquée qu’avec un stockage en silo.

La presse-enrubanneuse apporte de la flexibilité

 

 
<em class="placeholder">Presse-enrubanneuse Dens-X Compactor d&#039;Orkel</em>
La presse enrubanneuse spéciale ensilage évolue à poste fixe. © Orkel

Autre conditionnement, le stockage en balles rondes enrubannées. Celui-ci est réalisé par une presse-enrubanneuse à poste fixe. Réalisant des balles allant de 60 à 115 cm de diamètre selon les marques et les modèles, ces machines disposent, comme les boudineuses, d’une trémie de réception. Celle-ci alimente par le dessus une chambre de pressage combinant rouleaux et large courroie. Le liage de la balle est réalisé par un film. Affichant une densité élevée, la botte est ensuite transférée sur une plateforme pour être enrubannée, avant d’être déposée au sol et reprise par un engin de manutention équipé d’une pince à balle.

Ce mode de conditionnement présente l’avantage de ne pas être soumis au risque d’échauffement, du fait de son petit format. Lorsque la consommation d’ensilage de maïs épi s’arrête, notamment au départ d’un lot de bovins finis, il n’y a pas de silo ou de boudins à refermer, avec les pertes que cela engendre. « L’enrubannage apporte une certaine flexibilité, explique Hubert Grélot, de la société suisse Göweil. Il y a certains éleveurs qui utilisent cette méthode de stockage de l’ensilage d’épis en zone de montagne. Ils ont très peu de surfaces labourables, souvent distantes de l’exploitation. Les bottes sont stockées directement à la parcelle et ils vont chercher de temps en temps un plateau de ce concentré d’énergie. » Affichant un débit de chantier plus lent (50 à 55 bottes à l’heure), le conditionnement en balles d’enrubannage présente l’avantage de pouvoir être stockées n’importe où, dès lors qu’il n’y a pas de risque de percement du film. Nécessitant un tracteur de 200 chevaux (surtout pour le transport), cette solution est la plus coûteuse (plus de 30 euros la tonne de matière sèche, manutention comprise), en raison notamment du prix de la machine. Compter plus de 315 000 euros net vendeur pour une machine Göweil LT-Master F115.

L’entrepreneur Pierre Rouquette constate une nouvelle tendance dans la récolte du maïs. « Jusque-là, certains éleveurs récoltaient 90 % de leur surface de maïs fourrage en plantes entières, tandis que les 10 % restants étaient conditionnés en ensilage de maïs épi : la combinaison des deux types de fourrage en faisait une ration quasi équilibrée. Désormais, nous enregistrons de plus en plus de demandes pour de l’ensilage en plante entière, mais fauchée juste sous l’épi. Cela réduit la proportion de vert dans l’ensilage (donc une ration plus complète), tout en simplifiant la récolte, le stockage et la distribution. »

 

 
<em class="placeholder">Boudineuse Budissa Bag</em>
La boudineuse dispose comme la presse enrubanneuse d'une trémie qui sert de réservoir tampon et d'alimentation du système de conditionnement. © Dland

 

 
<em class="placeholder">Stockage de balles d&#039;ensilage de maïs</em>
Le stockage en balles de l'ensilage de maïs épi est une solution flexible. © Orkel

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