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Donald Trump prend son temps sur les taxes douanières

Ce lundi 20 janvier 2024 a marqué le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait déclaré une guerre commerciale avec la Chine. Le nouveau président devrait à nouveau croiser le fer dans les échanges commerciaux, particulièrement avec le géant asiatique. 

Plusieurs premières pages de la presse française sur l'investiture de Donald Trump
L'investiture de Donald Trump par la presse française
© REUSSIR SA

En 2018, lors de son premier mandat comme président des Etats-Unis, Donald Trump avait imposé des droits de douane de 10 à 50 % sur les importations chinoises, selon la nature des produits. En réponse, Pékin avait riposté en limitant ses achats de produits agricoles en provenance des États-Unis, ce qui avait fortement impacté le secteur agricole du géant américain. 

Droits de douanes : Donald Trump agite le drapeau de la peur

Depuis son élection en novembre, Donald Trump avait promis la mise en place immédiate, dès son entrée en fonction le 20 janvier 2025, de taxes douanières. Cependant, le tout nouveau président des États-Unis a reporté cette décision ultérieurement. Selon le Wall Street Journal, Donald Trump devait publier, lundi 20 janvier, un mémorandum ordonnant aux agences fédérales d’évaluer la politique du commerce extérieur des États-Unis. Le but serait de vérifier si les accords avec la Chine, le Canada et le Mexique sont respectés, et d’obtenir des recommandations sur les mesures à prendre pour remédier aux déficits commerciaux.

En fait, cette position semble n'être qu'un répit. En effet, le nouveau locataire de la Maison-Blanche aurait affirmé auprès de journalistes vouloir mettre en place des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique dès le 1ᵉʳ février. Pour se justifier, Donald Trump reproche à ses deux voisins une lutte insuffisante contre l’immigration, permettant à un grand nombre de personnes d’entrer sur le territoire des États-Unis.

Donald Trump veut doper la production de pétrole

Bien que les États-Unis soient déjà le premier producteur de gaz et de pétrole au monde, Trump souhaite renforcer l’industrie pétrolière. En effet, il estime que la situation du pays est dans une situation dangereuse à la suite de la politique énergétique de Joe Biden, jugée trop contraignante.

L’ambition du nouveau chef du gouvernement des États-Unis est de doper la production nationale de gaz et de pétrole et d’inonder le marché afin de lutter contre l’inflation. Donald Trump a pris soin au passage de rassurer l’industrie pétrolière en promettant de reconstituer les réserves stratégiques nationales. Par ailleurs, le marché attend de voir les intentions de Trump vis-à-vis du pétrole russe et iranien, avec de possibles nouvelles sanctions.

Dans le cadre d’un décret, le président états-unien demande à l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) d’accorder une dérogation afin de permettre la commercialisation toute l’année du carburant E15, qui incorpore 15 % d’éthanol dans de l’essence. Toutefois, cette mesure pourrait être contestée par les raffineurs de pétrole, qui avaient déjà obtenu l’annulation en 2019 d’un décret similaire de Donald Trump sur ce biocarburant. En attendant, ce décret devrait satisfaire les producteurs de maïs, avec une possible augmentation de la consommation intérieure.

Les producteurs de soja attendent aussi la position du nouveau gouvernement sur la politique énergétique concernant les biocarburants. Les opérateurs s’attendent à une politique moins accommodante que celle de Joe Biden. De plus, la consommation intérieure des États-Unis en graines de soja est actuellement stimulée par une activité très dynamique de la trituration depuis plusieurs mois. Les acteurs de ce secteur seront donc attentifs à la position du gouvernement, d'autant plus que les derniers chiffres de l'organisation nationale des professionnels des oléagineux, la NOPA, montrent une augmentation des stocks états-uniens d’huile de soja

Comment les marchés céréaliers réagissent à l’investiture de Donald Trump ?

Depuis novembre, le dollar domine le marché des changes. Ce dollar fort a particulièrement pénalisé les exportations états-uniennes de blé, par manque de compétitivité. À Chicago, les cours ont particulièrement bien réagi à l’arrivée de Donald Trump. En effet, ils ont clôturé en forte hausse le 21 janvier, soutenus par le fort recul du dollar sur le marché des changes. 

Le maïs a aussi clôturé la séance avec une belle progression, poursuivant sa tendance haussière depuis la publication du rapport de l'USDA, qui a rapporté des stocks états-uniens en baisse, en deçà des attentes du marché. 

Le soja a clôturé la séance de Chicago en hausse, avec des gains supérieurs à 20 cents par boisseau. Les opérateurs accueillent favorablement la baisse du dollar, alors que les exportations états-uniennes faiblissent à l'approche de la récolte brésilienne

Est-ce que Donald Trump tente un grand coup de bluff ?

Le report de la hausse des droits de douanes apparaît comme une volte-face habile. D’un côté, le président fait preuve d’ouverture et de recul avec les pays concernés. De l’autre, ce délai ouvre la voie à des négociations commerciales où il se pose en position de force. 

Toutefois, la menace des tarifs douaniers reste d’actualité et constitue une épée de Damoclès au-dessus des exportations états-uniennes de produits agricoles.

Avec la Chine, Donald Trump devra clarifier sa position prochainement sur sa politique commerciale. Au cours du week-end dernier, l’échange téléphonique avec le président chinois semblait annoncer une ouverture des négociations sur leurs relations commerciales. Le nouveau président des États-Unis s’est toutefois bien gardé de communiquer sur ce sujet lors de son investiture.

 

Et l'Europe ?

Dans une nouvelle déclaration ce mardi 21 janvier 2025, le nouveau président des Etats-Unis a également précisé qu'il comptait bien aussi s'en prendre à l'Union européenne (UE) en matière de droits de douane.   "L'UE est très mauvaise pour nous. Ils nous traitent très mal. Ils ne prennent pas nos voitures ou nos produits agricoles. En fait ils ne prennent pas grand-chose", a déclaré le président américain, qui a ajouté "donc ils sont bons pour des droits de douane". Précisons aussi que les Etats-Unis possèdent un déficit commercial très important vis-à-vis de l'UE.

 

Rédaction Réussir

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