Aller au contenu principal

Dossier "Protéine en nutrition animale"
Développer une filière française en souffrance

Avec une autosuffisance supérieure à la moyenne européenne en protéines végétales destinées à l'alimentation animale grâce à son colza, la France s’affiche volontariste, même si la sole de protéagineux se réduit depuis vingt ans, au risque de voir les sélectionneurs s’en détourner.

La sole française de pois protéagineux est en baisse régulière depuis 20 ans.
© Markus Hagenlocher

La France importe 40 % de ses besoins en protéines végétales pour la nutrition animale et l’Union européenne 65 %. L’Hexagone a en effet pris le dossier des biocarburants très au sérieux et en a tiré profit, consacrant 1,4 Mha au colza par exemple, mais la baisse est continue pour les surfaces de plantes riches en protéines, notamment en pois fourragers (198 000 ha en 2017). Idem pour les féveroles (87 400 ha en 2017) dont les marchés indien et égyptien, un temps très porteurs pour des débouchés en nutrition humaine, ne soutiennent plus la production. Le soja français (141 000 ha) ne pourra pas satisfaire tous les besoins en nutrition animale à des prix compatibles avec les marchés internationaux, même s’il se place bien en bio et en non OGM.

Cinq pistes pour un plan efficace

Si la filière des huiles et protéines végétales se réjouit du plan proposé par la Commission européenne, elle en note les limites, notamment le fait que son contenu soit renvoyé aux États membres et à la future Pac. Elle a donc dressé, à l’automne, une liste de demandes qui s’organise en cinq grands points. Tout d’abord il s’agit d’encourager les exploitants agricoles à cultiver des plantes riches en protéines (PRP), en les comptabilisant dans les surfaces d’intérêt écologique et en maintenant les paiements directs pour rémunérer leurs services agroécologiques. Deuxième point, Terres Univia veut conforter l’organisation des opérateurs dans les filières des PRP via la contractualisation et leur soutien via des investissements publics et privés renforcés. Elle demande, en troisième point, la promotion des débouchés de ces cultures, en particulier celle des huiles tant en alimentaire qu’en non alimentaire et dans les biocarburants. Tout ceci ne peut déboucher sans renforcer la R&D. Enfin, les professionnels demandent des sources de financement du plan Protéines au-delà de la seule cotisation (CVO) sur chaque tonne produite.

 

_________________________________________________________________________________

Un consortium pour aller plus vite dans la recherche en alimentation humaine

Soutenu par IAR, le pôle de la bioéconomie présidé par Anne Wagner (directrice Recherche et Développement de Tereos), Protéines France a été fondé en septembre 2017 par Avril, Tereos, Limagrain, Roquette, Terrena et Vivescia, afin de développer l’innovation technologique et les investissements dans les domaines des protéines végétales et des nouvelles protéines (insectes, algues, levures…). Ils ont été depuis rejoints par d’autres acteurs de l’agroalimentaire et de la R&D : Improve, Arbiom, Épi de Gascogne, Triballat, Herta, Nutrition Santé, Lesaffre, Soufflet, Ÿnsect, Olmix, Royal Canin, Libiocarc.

 

Les plus lus

Photo montant quelques graines de tournesol
Récolte 2025 : la déception se confirme sur le tournesol en France

Alors que la récolte de tournesol 2025 touche à sa fin, la déception domine dans les principaux bassins de production dans l’…

graines de soja dans la paume d'une main
Les accords commerciaux sur le soja entre la Chine et les Etats-Unis : faits et chiffres

Depuis le 20 octobre et jusqu’à ce jour, le marché mondial du soja est sous influence de la rencontre entre les président…

champ sous un ciel nuageux, Creuse, octobre 2025.
Céréales et oléoprotéagineux bio : le marché du tournesol est toujours tendu

Après des conditions météorologiques favorables aux récoltes d’automne ces dernières semaines, l’arrivée d’un front…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

Photo d'un intervenant lors d'une conférence sur le réchauffement climatique lors des JTIC 2025
JTIC 2025 - Comment la filière céréalière s’adapte au réchauffement climatique en Espagne ?

Le réchauffement climatique impacte déjà sévèrement la filière céréalière en Espagne. À l’occasion de l'édition 2025 des…

Champ de blé à Mercedes, province de Buenos Aires, Argentine.
Une moisson de blé annoncée exceptionnelle en Argentine

Le volume attendu des moissons de blé à peine engrangées dans les Pampas en Argentine s’annonce au minimum record de 23 Mt,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne