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Brésil : des stocks finaux de soja historiquement élevés

La récolte record de 137 millions de tonnes soja au Brésil a laissé des montagnes de fèves dans les fazendas du Cerrado alors que les semis de la campagne 2025-2026 sont imminents.

Champ de soja au Minas Gerais. Décembre 2024.
La Chine est le principal débouché du soja brésilien en 2024-2025.
© Marc-Henry André

Les stocks finaux de soja au Brésil à l’issue de cette saison 2024-2025, marquée par une récolte record de 137 millions de tonnes (Mt), sont de 4,7 Mt au niveau national, selon Abiov1, et de 1,36 Mt dans le seul État du Mato Grosso, la première région productrice du pays, selon l’Imea2.

Quelque 1,36 Mt stockés au Mato Grosso rendu juillet, c’est beaucoup comparé aux 470 000 t estimées à l’issue de la saison 2023-2024. Et ce chiffre est issu du privé : du service d’études économiques du syndicat des exploitants agricoles du Mato Grosso (Famato).

Jusqu’où ira le Brésil en soja ? Quand faudra-t-il compter sur 200 Mt de soja par an du côté de l’offre brésilienne ?

Le Mato Grosso, un grenier à soja mondial

Le ministère brésilien de l’Agriculture (Mapa) table sur 185 Mt en 2030.

« Le transport et le stockage sont les deux goulets d’étranglement de la filière du soja.  Le mois dernier, j’ai vu un camion décharger du maïs sur le sol d’une cour de ferme, ses silos étant pleins. L’option du silo-sac ne comblera jamais notre déficit de capacité de stockage, que j’évalue à 48 % de nos récoltes de soja et de maïs, de l’ordre de 104 Mt au Mato Grosso », explique Rodrigo Silva, manager de l’Imea.

Le transport et le stockage, les deux goulets d’étranglement de la filière du soja brésilienne

Le Mato Grosso, cette région vaste comme la France et l’Allemagne réunis et peuplée de 3,8 millions d’habitants, est incontournable en soja et maïs. On y récolte 12 % de la production mondiale de soja. « Les agriculteurs du Mato Grosso sèment en moyenne 1 500 ha de soja chacun. Pas question ici de la taille des fermes, ni de la surface cultivée au sein de chacune. C’est bien de 1 500 ha emblavés en soja par tête de pipe en moyenne qu’il s’agit.

En trois décennies, le Mato Grosso s’est transformé en une sorte de nouvelle région pampéenne – dans son rôle de grenier à grains du monde – surgie au milieu de nulle part.

Lire aussi : Cofco va inaugurer son premier terminal portuaire au Brésil

La Chine, principale destination du soja brésilien

La série des exportations mensuelles de soja du Brésil, celle des six dernières années, dévoile autour de 1 Mt chargées en janvier, autour de 5 Mt en février, puis environ 15 Mt par mois de mars à juin, puis 10 Mt en juillet, et désormais plutôt autour de 8 Mt en août que 5 Mt auparavant et plutôt autour de 6 Mt que de 4 Mt en septembre ; toujours autour 5 Mt en octobre, et 2 Mt par mois en novembre et décembre.

Des exportations qui s'intensifient en août et septembre

Le premier débouché des fèves de soja brésiliennes, c’est la Chine à hauteur de 66 %, avec environ 72 Mt importées en 2024-2025 sur un total de 109 Mt exportées par le pays sud-américain . Suivent l’Asie hors Chine à hauteur de 16 %  et l’Union européenne à environ 13 %.

Une sole et un rendement en progression continue

Dans tout le Cerrado brésilien, les prairies sont peu à peu reconverties en zones de grandes cultures. Ces gains de surface s’ajoutent à la progression du rendement moyen des cultures de soja au Brésil, en mode métronome, qui est passé de 2 750 kg/ha en 2003 à plus 3 530 kg/ha en 2023, une donnée notoire souvent comparée à la panne des rendements de soja constatée en Argentine.

Un rendement qui a augmenté de près de 30 % en dix ans

Le rapport du prix des fèves de soja comparé à celui des engrais, au Brésil, est actuellement défavorable aux agriculteurs à la veille des semis de soja de la saison 2025/2026 prévus à partir de la mi-septembre.

Lire aussi : Brésil : comment les exportations de sucre font monter les prix du maïs et du soja

(1) Association brésilienne des industriels des huiles végétales.

(2) Institut du Mato Grosso de l’économie agricole.

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