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[ESSAI/VIDEO] - Chargeur télescopique Claas Scorpion 732 Varipower - Performance et visibilité

Nous avons testé la génération Tier 4 final de chargeurs télescopiques Scorpion du constructeur Claas. Récit d’une semaine d’essai de cet engin compact dans les campagnes normandes.

 
Dévoilée fin 2017, la nouvelle gamme de chargeurs télescopiques Claas Scorpion est issue d’une collaboration avec le constructeur allemand Liebherr, mettant fin à la collaboration avec Kramer. De cette dernière, Claas a gardé les éléments clés qui ont fait la réputation des Scorpion, à l’image des transmissions Varipower et Varipower Plus. Tous les Scorpion accèdent à un circuit hydraulique load sensing débitant 160 l/min sur les 635, 732, 736, 741 et 1033, 200 l/min sur les autres modèles. Claas propose également une version Trend des Scorpion, plus accessible, proposant une transmission hydrostatique simple à une gamme de 0 à 30 km/h et doté d’un débit hydraulique de 106 l/min. Spacieuse, la cabine propose un siège pneumatique, un compartiment réfrigéré, un pare-brise intégral dégageant une vue en continu de l’élévation de la charge.

 

La génération Stage V rectifie les défauts du modèle essayé

Testé en 2019, le chargeur télescopique à l’essai est une version Tier 4f. Depuis le début de l’année, les engins commercialisés bénéficient de la nouvelle motorisation Stage V. Cette nouvelle génération améliore les quelques points négatifs que nous avons relevés lors de cet essai.

 

On aime

- Transmission souple et précise

- Débit hydraulique

- Visibilité

- Performances pour le gabarit

On aime moins

- Finitions

- Absence de certains automatismes

- Freinage à la pédale

- Hauteur de cabine

En action « S’affranchir des sécurités pour travailler sans gêne »

 

 
 © L.Vimond
© L.Vimond
Au chargement de fumier, ce chargeur télescopique compact montre de bonnes performances hydrauliques et une motricité satisfaisante. Le godet bien ancré dans le tas de fumier, on est même surpris de constater que l’arrière de l’engin se lève, lorsqu’on cherche à arracher le godet. L’angle de cavage est en revanche limité et peut se montrer handicapant pour charger du fumier quasi-liquide : la génération Stage V dispose d’une nouvelle biellette qui augmente l’angle de cavage de 5 degrés. Côté automatismes de manutention, il n’y a que la remise à niveau du godet à un angle prédéfini. Le secouage automatique, tout comme la rétractation automatique du bras télescopique lorsque ce dernier descend manquent au catalogue des options. Pour le confort, on peut regretter l’absence d’amortisseur de fin de course du bras télescopique (de série sur les Stage V).

 

 

 
 © L.Vimond
© L.Vimond
Au transport, le chargeur télescopique se montre coupleux, attelé à un plateau chargé de balles rondes de paille. Dommage que la transmission Varipower essayée soit limitée à 30 km/h (40 km/h de série sur la version Stage V). Lorsque l’on appuie légèrement dessus, la pédale de frein à fonction d’approche diminue progressivement la vitesse d’avancement. En l’enfonçant complètement, la transmission passe au neutre et le frein de service est activé. Attention cependant à la position intermédiaire de la pédale qui met au neutre la transmission sans freiner.

 

 

 
 © L.Vimond
© L.Vimond
À la manutention de balles, le Scorpion 732 s’avère maniable, aidé par un empattement court. Les performances hydrauliques ne nuisent pas à la précision, tant au niveau des manœuvres d’approche que des mouvements du bras télescopique, la suspension de flèche se désactivant automatiquement en dessous de 7 km/h. Le sélecteur de modes de direction ne semble proposer que trois positions (deux ou quatre roues directrices et marche en crabe) : il en existe un quatrième, le crabe manuel. Il suffit alors de positionner les roues selon un angle choisi à l’aide du mode quatre roues directrices, puis de sélectionner le mode deux roues motrices : en appuyant sur l’interrupteur jouxtant le sélecteur, les roues arrière restent alors bloquées à l’angle préétabli et le chauffeur peut jouer avec la direction pour ajuster la position de l’outil avant, notamment contre un mur, un cornadis, etc.

 

La gamme

 

 
 © L.Vimond
© L.Vimond
L’offre en engins de manutention Claas se compose de onze chargeuses articulées (dont quatre à essieu arrière directeur, l’une disposant d’un mât télescopique) et de huit chargeurs télescopiques : les Scorpion 960, 756, 746 à grand châssis et les modèles 1033, 741, 736, 732 et 635 à châssis court. Le premier chiffre indique la hauteur maximale de levée, les deux autres la charge maximale (ex : 6 t pour le Scorpion 960). Les modèles 960 et 756 sont proposés en transmission Varipower Plus à 40 km/h. Proposant trois gammes, elle s’appuie sur un moteur hydrostatique grand angle complété d’un second moteur, afin d’offrir un maximum de couple dans les roues quelle que soit la vitesse. Les autres modèles accèdent à une transmission Varipower à 40 km/h, à trois gammes ne disposant que du seul moteur hydrostatique grand angle, ou une transmission hydrostatique simple 30 km/h dans la déclinaison Trend (sauf Scorpion 746).

 

À la loupe « Visibilité et ergonomie »

 

 
 © Claas
© Claas
Pour ce qui est de l’environnement en cabine, Claas joue la carte de la simplicité et de la robustesse, sans oublier l’ergonomie. Les commandes sont regroupées de manière logique par famille. Si l’accoudoir n’est pas solidaire du siège, il sert néanmoins d’appui pour le bras, afin de piloter le joystick avec précision dans les chemins cahoteux. Outre les commandes classiques de manutention (télescope, montée/descente, bennage/cavage), le joystick intègre la remise à niveau automatique du godet, la sélection de la gamme de la transmission, l’inverseur et un point neutre. Au dos, une molette permet de piloter la troisième fonction, mais aussi de verrouiller/déverrouiller l’outil.

 

 

 
 © L.Vimond
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Deux marches permettent d’accéder à la cabine qui dispose d’un bon champ de vision. La position basse du moteur, le capot taillé en biais et un point d’accroche bas du bras de levage procurent une bonne visibilité sur le côté droit. Ce bras bénéficie de trois positions de suspension : déconnectée, automatique (absence de suspension en dessous de 7 km/h) et forcée. En option, il est possible d’avoir un système de pesée sur les versions Varipower et VaripowerPlus.

 

 

 
 © L.Vimond
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Sur le montant droit, un petit indicateur de charge à diodes tricolores informe de l’imminence du déclenchement du système antibasculement (EN 15000). Lorsque l’on atteint 100 % de charge, trois scénarios se dessinent, définis par trois niveaux. Le niveau 0 n’autorise que les mouvements qui réduisent la charge. Si l’angle du bras est inférieur à 50 degrés, le niveau 1 autorise le dépassement des 100 %, le chargeur télescopique en mouvement. Disponible pendant une minute, le niveau 2 autorise le dépassement dans toutes les situations en gardant l’interrupteur activé. Ce mode permet par exemple de déposer la dernière botte en hauteur en toute sécurité.

 

Entretien "Des graisseurs centralisés"

 

 
 © L.Vimond
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Le compartiment moteur se décompose en deux parties, l’air frais entrant par la partie avant et ressortant par l’arrière après avoir refroidi les radiateurs. De série, le ventilateur s’inverse périodiquement pour expulser les pailles collées aux grilles : le conducteur peut réaliser cette manœuvre manuellement depuis la cabine à tout moment. Si la jauge à huile, le filtre à air et celui de l’huile hydraulique sont accessibles, le filtre à carburant et celui de l’huile moteur nécessitent chacun le démontage d’une tôle. La batterie est bien placée sous la cabine, près du marchepied. Le graissage est quant à lui centralisé en trois points.

 

Le regard de l’expert

 

 
 © L.Vimond
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:-) Les deux marches peuvent coulisser pour optimiser l’accessibilité en cabine ou le gabarit.

 

 

 
 © L.Vimond
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:-) Le Scorpion dispose de deux boutons de décompression, l’un en cabine, l’autre intégré en bout de mât, pour faciliter le débranchement des flexibles de l’outil.

 

 

 
 © L.Vimond
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:-/La colonne de direction est ajustable en hauteur et en inclinaison. Il faut néanmoins la relever pour monter et descendre : dommage que la position ne soit pas mémorisée comme sur une moissonneuse-batteuse.

 

 

 
 © L.Vimond
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:-/La vitre de la porte s’ouvre à 180 degrés, mais sa poignée est proéminente. Sur les versions Stage V, la poignée est beaucoup plus compacte, dispose d’un cran intermédiaire (vitre entrouverte) et s’intègre dans le gabarit du chargeur.

 

 

 
 © L.Vimond
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:- (Les distributeurs à l’arrière sont exposés. Dommage qu’ils ne soient pas plus intégrés dans le châssis.

 

 

 
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:- (L’accoudoir avec joystick n’est pas solidaire du siège.

 

 

 
 © L.Vimond
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:- (Certains câbles dénudés à leur extrémité gâchent la bonne impression de finition. Depuis la norme Stage V, les Scorpion disposent d’un carénage protégeant le fil et d’une nouvelle gaine limitant les frottements entre les fils.

 

Fiche technique

Claas Scorpion 732 Varipower

Moteur

Marque : Deutz

Puissance nominale (Norme ECE R120) : 136 ch à 2 400 tr/min

Couple maxi : 500 Nm à 1 600 tr/min

Cylindrée : 3 621 cm3

Norme et système antipollution : Stage V avec DOC, FAP et SCR

Transmission

Type : Hydrostatique grand-angle

Nombre de gammes : 3

Circuit hydraulique

Type, débit et pression pompe à cylindrée variable, 160 l/min à 240 bars

Réservoir d’huile 140 l

Capacités de flèche

Hauteur de levage : 6,93 m

Capacité maxi : 3 200 kg

Portée avant maxi : 4,10 m

Charge à la portée maxi : 1 100 kg

Dimensions

Capacité du réservoir à carburant/AdBlue : 150/10 l

Hauteur hors tout : 2,465 m

Garde au sol : 40,5 cm

Empattement : 2,75 m

Poids à vide : 7 585 kg

PTRA : 24 000 kg

Rayon de braquage extérieur aux roues : 3,812 m

Monte pneumatique du modèle essayé : 460/70 R24

Lieu de fabrication : Telfs, Autriche

Tarif

Prix au 1er décembre 2020 : 112 100 euros HT

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