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[VIDEO] « J’écime mes céréales avec un microtracteur »

Charles Crapard écime ses céréales à l’aide d’un tracteur de 36 chevaux et d’une écimeuse Bouillé Concept de 12 mètres.

« L’écimeuse montée sur un tracteur léger nous est apparue comme le bon compromis pour lutter contre la prolifération des adventices résistantes », explique Charles Crapard, céréalier à Villiers-Saint-Georges, en Seine-et-Marne. L’agriculteur cultive 270 hectares (colza, blé, maïs, betterave, orge) et partage tout son matériel avec son voisin Benoît Chevron, à la tête de 370 hectares : les deux exploitations sont étalées sur trois sites, dont le plus éloigné est à 20 km. Engagé dans les mesures agroenvironnementales, Charles Crapard cherche à réduire ses quantités d’herbicides et travaille à bas volume (30 l/ha). Comme beaucoup d’exploitations, il est confronté depuis quelque temps à la résistance de certaines adventices (vulpin et ray-grass) aux sulfonylurées. « Il nous fallait une alternative complémentaire pour lutter contre ces adventices », confie Charles Crapard. L’écimeuse récupératrice traînée conçue par Romain Bouillé, un autre agriculteur seine-et-marnais qui n’est autre que son beau-frère, réalise un bon travail mais la machine, désormais construite par l’Allemand Zürn, se révèle trop coûteuse pour Charles Crapard et Benoît Chevron. « Lorsqu’on cherchait à investir, Romain travaillait à la conception d’une écimeuse légère, sans système de récupération, montée sur microtracteur pour pouvoir être transportée sur un plateau derrière une voiture, retrace Charles Crapard. Ce qui m’importait, c’était d’avoir le même système d’écimage, efficace et performant, que la version traînée et récupératrice. »

Des grandes roues sur un microtracteur

Charles et Benoît ont donc bénéficié d’une des cinq écimeuses de ce type construites pour la saison 2021. La machine est montée à l’avant d’un tracteur Kubota L1361 neuf. Doté d’une transmission hydrostatique à trois plages de vitesse, le tracteur à arceau abrite un moteur Kubota trois cylindres de 1,8 litre délivrant 35 chevaux. Il dispose de jantes à voile conique permettant, d’une part d’élargir la voie du tracteur et suivre les traces du pulvé, d’autre part de monter des roues de plus grande dimension sans impacter les ailes : en effet, le Kubota est chaussé à l’arrière en 210/95 R44, soit des pneus de 1,50 mètre de diamètre quand il reçoit en standard des montes de 1,08 mètre. Ce choix augmente la garde au sol (50 cm) et la surface d’empreinte au sol, tout en conservant des pneumatiques étroits. Le bâti prend appui sur plusieurs points du châssis du tracteur, afin de lui donner le maximum de rigidité.

Des lamiers et des rabatteurs

Repliée manuellement en deux éléments au transport, l’écimeuse ne permet l’accès à la plateforme de conduite que par l’arrière. Pour cela, une échelle a été installée sur la centrale hydraulique fixée à l’arrière. Cette centrale alimente les moteurs hydrauliques qui entraînent les lamiers et rabatteurs. Fauchant sur 12 mètres, l’écimeuse se compose de deux lamiers à sections, comme une coupe de moissonneuse-batteuse et de rabatteurs hélicoïdaux dotés de brosses qui viennent effleurer le lamier, afin d’assurer une coupe efficace de ce qui dépasse de la culture. Le régime des rabatteurs et celui des lamiers sont indépendants, afin de s’adapter à toutes les conditions : « si ça dort sur le lamier, on redonne du régime aux rabatteurs ». Il est également possible d’inverser le sens de rotation des rabatteurs, une exclusivité sur cette écimeuse.

4 à 5 hectares à l’heure

Livrée début juin, la machine n’est intervenue qu’une seule fois principalement sur du blé et de l’orge de printemps, soit 200 hectares fauchés au rythme de 5 ha/h, quand le sol est bien plat et régulier. L’ensemble tracteur-écimeuse se montre maniable et confortable, avec une visibilité directe sur le travail effectué. En conditions plus irrégulières, le chauffeur peut piloter indépendamment et hydrauliquement les deux roues de jauge et ainsi gérer la hauteur du lamier (10 à 180 cm), en l’inclinant si besoin, pour être au plus près des épis. « Cette année, nous allons passer deux fois, prévoit Charles Crapard. Une fois en mai et une fois en juin. En intervenant précocement, on évite toute montée en graine des adventices fauchées à quasi-maturité. » Pour cette saison, Charles Crapard entend faire installer l’autoguidage sur le microtracteur. « Cela me permettra de me libérer de la conduite et de me concentrer sur la gestion de la hauteur de coupe. Je pourrais peut-être augmenter la vitesse. »

Cette année, les deux agriculteurs entendent aussi développer la prestation d’écimage et ainsi aider à amortir l’investissement de 40 000 euros.

Une écimeuse automotrice qui se transporte derrière un pick-up

À la tête de l’entreprise Bouillé Concept, Romain Bouillé a construit l’année dernière cinq écimeuses de 12 mètres montées sur microtracteur. Mesurant 2,30 mètres de large pour 6 mètres de long, ces petits ensembles affichent un poids de 2 tonnes, ce qui permet de les transporter sur des plateaux tractés par un pick-up ou une camionnette. « De cette façon, on peut les déplacer facilement sur des distances importantes, explique Romain Bouillé. Pour cette raison, ces matériels intéressent aussi bien les exploitations individuelles, que les Cuma ou les semenciers. » Pour cette saison, le concepteur a prévu d’en construire cinq autres. Depuis l’année dernière, le tracteur est passé à la norme Stage V ce qui a impacté le tarif qui devrait atteindre 42 000 euros. Sur la version 2022, les roues de jauge seront suspendues sur silentblocs, afin de gagner en confort et en vitesse (jusqu’à 10 km/h).

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