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« J’ai modernisé mon Spra-Coupe pour accéder à la pulvérisation de précision »

Dans l’Yonne, Benoît Chevallier a fait le choix de la seconde monte pour son automoteur de pulvérisation. Ce rééquipement lui offre les dernières technologies, sans investir dans un appareil neuf.

Lorsqu’en 2021, il succède à son père sur l’exploitation familiale de 280 hectares à Poilly-sur-Tholon dans l’Yonne, Benoît Chevallier se donne comme objectif d’optimiser la pulvérisation, un poste d’autant plus important qu’il assure également les traitements d’une ferme voisine. « J’étais face à un dilemme, changer de pulvérisateur ou rééquiper mon Spra-Coupe ? » Son automoteur léger de 1 500 litres embarque une rampe de 28 mètres à cinq tronçons encore en bon état, mais il ne dispose pas des équipements dernier cri, tels que le suivi de sol par capteurs, la circulation continue ou encore la coupure buse à buse. « Avec 2 700 heures au compteur, mon appareil cotait environ 30 000 euros. Le prix des pulvérisateurs traînés neufs dotés de l’équipement voulu se situait entre 120 000 et 160 000 euros. » Fidèle à la philosophie de maîtrise des coûts initiée par son père, Benoît Chevallier décide d’étudier l’alternative de la seconde monte en se tournant vers l’équipementier spécialisé dans la pulvérisation Optima Concept et ses produits AgroSystem. « Je devais ajouter entre 30 000 et 35 000 euros pour moderniser mon Spra-Coupe. Sans hésiter, j’ai opté pour le rééquipement. »

Une rapidité d’amorçage appréciée

La régulation, le terminal, les électrovannes, le débitmètre et tous les porte-jets sont changés. Ces derniers sont désormais équipés d’un solénoïde assurant la coupure à la buse, mais aussi la pulvérisation PWM. Une vanne de retour est également installée pour la circulation continue. Benoît Chevallier pulvérise de 35 à 50 litres par hectare, hormis pour les désherbages racinaires où il peut monter à 70 ou 80 l/ha. « En bas volume, la réactivité à l’amorçage est d’autant plus importante. À 37 litres, attendre un hectare pour amorcer la rampe n’est pas possible, la circulation continue est indispensable », remarque l’agriculteur, qui n’a pas changé la pompe de son Spra-Coupe. « J’apprécie vraiment sa pompe centrifuge, notamment pour la simplicité d’entretien. Je peux par exemple passer des sulfates sans aucun souci. La seule limite est sa capacité à monter en pression, impactant un peu la vitesse lors des apports d’azote. »

6 000 euros d’économie par an avec le buse à buse

En comparaison à ses cinq tronçons initiaux, Benoît Chevallier constate que le passage à la coupure buse à buse s’est soldé par une économie de 6 000 euros par an en comptant ses sept passages (dont le 2e et le 3e apport d’engrais liquide) sur 400 hectares traités. Il estime pouvoir amortir la totalité de son équipement en cinq ans.

Les capteurs à ultrasons de hauteur de rampe ABC (Automatic Boom Control) apportent à l’agriculteur une sérénité appréciable puisqu’il pulvérise à 20 km/h environ. La distance de la rampe par rapport à la végétation est programmée dans le terminal dédié, installé par Optima Concept. « Dès que je coupe la pulvérisation, la rampe se relève toute seule. Pour plus de confort la nuit, j’ai aussi opté pour de nouveaux éclairages à la buse. »

Pression constante avec le PWM

Le passage aux porte-buses à électrovanne PWM (Pulse Width Modulation ou modulation de largeur d’impulsion) apporte une grande souplesse. « Oubliez la relation entre vitesse, débit et pression, souligne Luc Lahy, directeur commercial chez Optima Concept. Pour comparer simplement, une buse associée à un porte-buses à pulsations offre un champ d’application équivalent à trois buses sur un porte-buses classique. » Sur un temps de 1 seconde, le flux de pulvérisation comprend 20 cycles. Pendant un cycle, il est possible de piloter le temps d‘ouverture de la buse qui correspondra au pourcentage de la PWM.

Benoît Chevallier illustre l’intérêt des buses à pulsation : « J’ai un volume et une pression constants, quelle que soit ma vitesse. Par exemple, 40 l/ha à 1,8 bar. Avant, en phase de démarrage, ma pression chutait ou montait en attendant de se stabiliser. Lorsque j’augmente mon litrage par hectare comme lors des désherbages à 70 l/ha, je peux conserver ma vitesse. » Avec ce système PWM, la durée d’ouverture joue sur la pression à la buse et ainsi sur la taille des gouttes. « C’est un bon moyen pour réduire les risques de dérive », ajoute l’agriculteur. La dose reste gérée par le débitmètre et la vanne de régulation. Autre avantage de ce système, il donne accès à la modulation de dose buse par buse, même si l’agriculteur ne l’a pas encore mise en pratique. « Il est possible de programmer une buse à 80 % de la dose de consigne et une autre en même temps à 60 % », remarque Luc Lahy.

Attention au choix des buses et à l’entretien

Les porte-jets reçoivent actuellement des buses Teejet à orifice classique XR, des antidérives (à injection d’air) AIXR violettes et bientôt de nouvelles buses à engrais liquide. « J’ai testé l’an passé deux modèles récents de buses. Pour les fongicides, la buse à double jet plat AI3070 propose une projection à deux jets en angles complémentaires de 30° vers l’avant et 70° vers l’arrière pour permettre, en autres, une meilleure couverture du végétal. Elle ne correspond pas à mes pratiques. Je l’ai trouvée sensible à la salissure et trop dure à nettoyer. En plus, cette buse nécessite de traiter plus proche de la culture. En revanche, je monte les nouvelles buses StreamJet SJ7 pour l’engrais (7 jets de liquide identiques) que j’ai vraiment appréciées. » Outre le choix de buses adaptées, la technologie PWM impose aussi une certaine rigueur dans l’entretien du pulvérisateur. « Avec ces buses à impulsions, il est nécessaire d’être vigilant au nettoyage. Je fais attention de les rincer en mode impulsion, afin que la salissure ne s’emmagasine pas dans le fond du corps de buse. »

En chiffres

280 ha de SAU : blé, orge, tournesol, colza, pois

400 ha de surface à pulvériser (280 ha + 120 ha à façon)

130 000 € dépensés en moyenne chaque année en produits phytosanitaires et engrais

35 000 € HT investis dans le rééquipement du Spra-Coupe

6 000 € économisés par an avec le rééquipement

Prêt pour la pulvérisation ciblée

Sur l’exploitation, les données cartographiées sont utilisées pour l’optimisation des interventions suivantes. La moissonneuse-batteuse CR 8.90, partagée sur 3 fermes (550 ha), est équipée pour la cartographie de rendement. « J’utilise les cartes obtenues pour définir mes densités de semis. Les besoins d’engrais sont pilotés à l’aide d’une pince N-Sensor ou encore de données satellites. Je télécharge la carte dans le boîtier du pulvé et c’est parti », détaille Benoît Chevallier, qui a désormais hâte de pouvoir équiper son Spra-Coupe de caméras pour la détection et le traitement localisé des adventices. La perche est déjà tendue à Optima Concept qui a entamé une collaboration avec le spécialiste Carbon Bee pour proposer le système de pulvérisation ciblée XeBee associant la PWM d’Optima Concept et les caméras de Carbon Bee.

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