« J’ai amélioré la qualité des plants de pommes de terre en optimisant la taille des gouttelettes à la pulvérisation »
Jean-Luc Guillerm, céréalier et producteur de plants de pommes de terre, utilise depuis cinq saisons le dispositif MagrowTec permettant à son pulvérisateur traîné d’appliquer les produits avec des gouttelettes de taille uniforme. Ce système garantit une meilleure efficacité des intrants et contribue à la meilleure valorisation de ses tubercules.
Jean-Luc Guillerm, céréalier et producteur de plants de pommes de terre, utilise depuis cinq saisons le dispositif MagrowTec permettant à son pulvérisateur traîné d’appliquer les produits avec des gouttelettes de taille uniforme. Ce système garantit une meilleure efficacité des intrants et contribue à la meilleure valorisation de ses tubercules.

« Avec le système MagrowTec équipant mon pulvérisateur traîné, j’obtiens une meilleure couverture foliaire lors de l’application d’huile minérale sur mes cultures de pommes de terre », indique Jean-Luc Guillerm, céréalier et producteur de plants, installé sur une exploitation de 120 ha au Tréhou dans le Finistère. « C’est mon concessionnaire Beyne qui m’a proposé d’intégrer sur mon appareil ce dispositif utilisant des aimants pour homogénéiser la taille des gouttelettes. Je le valorise pour les applications de bouillie et d’huile minérale sur les 43 ha de plants de pommes de terre, mais aussi pour les traitements fongicides sur les 77 ha de céréales. »
Un meilleur taux de couverture foliaire
« Depuis cinq ans que j’utilise l’équipement MagrowTec, la qualité des pommes de terre s’est nettement améliorée et par conséquent leur prix de vente aussi. Je ne souhaite pas revenir en arrière. » Les feuilles de pommes de terre sont très sensibles aux piqûres des pucerons porteurs du virus Y. Ce dernier provoque en partie des arcs nécrotiques bruns en surface du tubercule, détériorant ainsi la valorisation commerciale. « Pour lutter contre ce ravageur, je diffuse de l’huile minérale. Cette dernière doit couvrir la feuille entière, sinon le puceron s’attaque à la petite surface non protégée. Avant que j’équipe mon pulvérisateur du MagrowTec, le produit ne se répandait pas sur l’entièreté de la feuille, causé sûrement par des tailles de gouttelettes irrégulières, soit trop épaisses qui tombaient au sol, soit trop légères qui dérivaient sans atteindre les feuilles. » Le système, en modifiant, à l’aide d’aimants, les propriétés physiques de l’eau mélangée à l’huile minérale, réussit à former, en sortie de buse, des gouttelettes de taille homogène. « Les gouttes sont plus petites, mais plus nombreuses. J’arrive alors à recouvrir en totalité la surface végétale des pommes de terre avec la même dose de produit, voire en la réduisant de 10 %. » L’agriculteur indique tout de même continuer à faire environ 16 passages : un à 30 % de la levée, un autre à 60 % puis un passage tous les 6 à 7 jours à 100 % de la levée.

La bouillie soumise aux champs magnétiques
Avec ce procédé, la bouillie est dérivée du circuit classique de pulvérisation. En effet, en sortie de cuve, elle passe dans un module contenant des aimants pour être soumise à des champs magnétiques, modifiant alors les propriétés physiques de l’eau. Le mélange transite vers les buses à travers les canalisations de la rampe, qui intègrent, elles aussi, des aimants de plus petit diamètre, afin de conserver le conditionnement de l’eau tout au long du circuit de pulvérisation.

1 200 à 1 300 euros par mètre de rampe
La solution MagrowTec représente un investissement important : 1 200 à 1 300 euros par mètre de largeur de rampe. « J’ai acheté ce système en 2020, soit deux ans après la réception de mon pulvérisateur Beyne. Il représentait, à l’époque, 25 % du prix de mon appareil traîné, et je considère l’avoir amorti en quatre campagnes. Comme ce dispositif est monté en rétrofit, je pourrai le récupérer pour l’installer sur le prochain pulvérisateur. » Jean-Luc Guillerm précise aussi n’avoir réalisé aucun entretien spécifique sur le MagrowTec, hormis le rinçage à l’eau claire après chaque application, comme sur un pulvérisateur classique. Le fabricant affirme que les aimants perdent 1 % de leur capacité tous les 15 ans. L’agriculteur peut par ailleurs utiliser sa machine sans que le produit circule dans le premier module magnétique, en l’isolant à l’aide d’une vanne.
L’exploitation en chiffres
120 ha de SAU
43 ha de plants de pommes de terre
77 ha de céréales, dont 20 ha de blé, 47 ha d’orge d’hiver et 10 ha d’orge de printemps
25 ha de maïs grain
1 pulvérisateur traîné Beyne à rampe de 25 m acheté en 2018
1 système MagrowTec installé en 2020 sur le pulvérisateur
1 200 à 1 300 € le mètre de rampe pour le système MagrowTec
Des aimants pour augmenter l’efficacité des traitements
Le système MagrowTec s’adapte en rétrofit sur l’ensemble des marques de pulvérisateurs portés, traînés ou automoteurs. Il est annoncé capable d’améliorer l’efficacité des intrants et de réduire les doses en modifiant la structure de l’eau via des aimants permanents.
La solution MagrowTec, développée par la société irlandaise éponyme basée à Dublin, se matérialise en premier temps par un bloc composé de huit manifolds (collecteurs), quelle que soit la largeur de rampe. La bouillie appliquée, une fois sortie de la cuve et passée par la pompe, est dérivée vers les manifolds, où elle est divisée en huit flux distincts. Chacun de ces flux traverse une série de tubes équipés d’aimants permanents en néodyme de 40 mm de diamètre. Ces derniers génèrent des champs magnétiques puissants, auxquels est exposée la bouillie. Par ailleurs, les autres éléments naturellement présents dans l’eau (calcium, magnésium, etc.) se regroupent sous l’action de ces champs magnétiques, formant de minuscules agrégats appelés « structures précristallines » ou précurseurs de la formation des gouttelettes.

Garder le champ magnétique dans les rampes
Dans un deuxième temps, une fois traité par les manifolds, le produit est dirigé vers la rampe. Cette dernière reçoit, à l’intérieur de ses canalisations et sur toute sa largeur, une tige rigide en acier inoxydable de 9,5 mm de diamètre contenant des aimants, autrement appelée « rods ». Des ailettes blanches permettent de centrer cette tige, forçant le produit à circuler à proximité immédiate des aimants. Cette tige maintient l’effet créé par les manifolds et assure l’homogénéité des gouttelettes (entre 150 et 350 microns) en sortie de buses.