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Bâtiment isolé et ventilation dynamique
Les rapaces du Puy du Fou ont aussi droit au confort

Une partie des oiseaux de vol de la fauconnerie du Puy-du-Fou est logée dans un bâtiment similaire à celui des volailles de chair. L’objectif est de favoriser la mue avant l’ouverture du parc et de protéger ces précieux animaux de proie.

Jean-Louis Liégeois, maître fauconnier, et son aigle Royal, fidèle partenaire de chasse.
Jean-Louis Liégeois, maître fauconnier, et son aigle Royal, fidèle partenaire de chasse.
© a. Puybasset

 

 


Un bâtiment neuf entièrement isolé de 850 m2 avec ventilation dynamique pour loger une soixantaine d’oiseaux… Le concept fait d’abord sourire… On comprend mieux en apprenant qu’il s’agit d’héberger un cheptel rare dont la valeur est aussi élevée que le coût du bâtiment. Depuis novembre 2011, le parc vendéen du Puy-du-Fou y abrite une partie des oiseaux de sa fauconnerie. Aigles, vautours, faucons et autres rapaces y séjournent de septembre à février, avant de démarrer dès le mois d’avril la saison des spectacles de vol quotidiens.

 


L’idée d’un bâtiment fermé pour remplacer les traditionnelles volières en plein air a fait son chemin suite à la menace d’épidémie d’influenza aviaire de 2006, durant laquelle des mesures de confinement avaient été prises. « Le premier intérêt de ce logement de grande capacité est de protéger notre précieuse collection en cas d’épidémie, explique Jean-Louis Liégeois, directeur de l’académie de la fauconnerie. Si besoin, nous pourrions y loger la moitié de nos rapaces, soit la totalité de nos oiseaux rares (environ 250). » La fauconnerie compte aussi sur cet abri pour protéger les espèces sensibles au froid et à l’humidité. « Les températures inférieures à -5°C peuvent être dangereuses pour les pattes des oiseaux d’origine africaine, comme le vautour à dos blanc ou le marabout.»


 

Emplumement plus précoce
 


Le troisième enjeu de ce projet, et non des moindres, est d’appliquer un programme lumineux pour avancer la mue des oiseaux. L’objectif est qu’ils soient bien emplumés dès le mois de février et prêts à démarrer les entraînements au vol en mars. « Les oiseaux sont logés dans le bâtiment d’hivernage en septembre dès la fin de la saison des spectacles. En provoquant la mue, on « avance » le printemps de deux mois et demi, ce que l’on ne peut pas faire avec des volières », relève Jean-Louis Liégeois. Le bâtiment a été achevé à l’automne et les volatiles sont arrivés fin novembre. Il faudra attendre l’an prochain pour faire un premier bilan sur l’état d’emplumement.

 

En ce qui concerne la maîtrise de l’ambiance et le confort des oiseaux, les premiers retours sont positifs. Seuls les marabouts ont posé problème et ont été déplacés. Ces oiseaux à grands becs ont des fientes liquides chargées en urate et dégagent de l’ammoniac. La puissance d’extraction a été augmentée dans leur zone.


 

Besoins de ventilation

 



Les fauconniers ont pris progressivement en main le bâtiment et se sont familiarisés avec un langage technique, comme les circuits de ventilation ou les plages horaires, qui était jusqu’ici éloigné de leur univers. « Installer une ventilation dynamique était indispensable pour ces animaux qui ont des besoins de ventilation élevés. Les mois d’hiver auraient été difficiles à gérer avec un statique », estime Loïc Huard, de Tuffigo-Rapidex.

 


Ce projet coûteux (près de 300 euros/m2) n’a pas toujours fait l’unanimité au sein de l’équipe de la fauconnerie. Le logement en intérieur dénote un peu avec l’image de nature sauvage associée à ces rapaces. « Il est rare de voir des fauconneries aussi bien équipées », reconnaît son directeur. Le spectacle « Le bal des oiseaux fantômes » qui les met en scène est une des principales attractions du parc. Il est donc logique que cette équipe de passionnés soit aux petits soins de ces majestueux volatiles.

 


 

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