Aller au contenu principal

Alimentation en porc : Comment réduire la dépendance de la France au soja importé

Selon une étude, il serait possible de réduire la dépendance de la France au soja importé de 15 à 46% d'ici 2050. 

Comment réduire la dépendance de la France au soja importé
© D. Poilvet

Un article construit par des chercheurs français, se basant sur l’étude AE2020 de l’Inrae, porte sur la place des agricultures européennes dans le monde à l’horizon 2050.

Ce surplus se chiffrerait entre 3,5 et 10,2 millions d’hectares en fonction des régimes alimentaires suivis par la population européenne. L’objectif est d’analyser la possible utilisation de ce surplus pour la culture de soja afin de diminuer la dépendance aux importations. En 2050, les importations européennes de protéines pourraient représenter jusqu’à 54 % du besoin intérieur. Une augmentation de la culture de soja pourrait cependant réduire cette dépendance de 15 à 46 % en fonction du rendement, des hypothèses agraires et du régime alimentaire de la population. 

Dans le cas d’un régime « le plus sain » avec une moindre consommation de viande entraînant une diminution des pratiques d’élevage et une plus grande disponibilité en terre pour la culture de légumineuses, l’Europe augmenterait notablement son autosuffisance en protéines en produisant presque sept millions de tonnes de tourteaux supplémentaires. 

Les prospectives de rendement et de conditions agronomiques sont toutefois soumises à de nombreuses incertitudes : climatiques, géopolitiques, technologiques et socio-économiques. En 2020, les principaux producteurs de soja dans l’Union européenne sont l’Italie, la Serbie, la France et la Roumanie. En Europe, au sens géographique du terme, les plus gros producteurs sont la Russie et l’Ukraine. Ces deux pays pourraient voir leurs conditions climatiques et la qualité agronomique de leurs terres évoluer favorablement dans les prochaines années.

Mathilde Le Boulch, Ifip-Institut du porc

Côté biblio

« Could domestic soybean production avoid Europe’s protein imports in 2050 ? » Philippe Debaeke, Agneta Forslund, Hervé Guyomard, Bertrand Schmitt, et Anaïs Tibi. OCL 2022 29 : 38. https://doi.org/10.1051/ocl/2022031

Avis - Mathilde Le Boulch, Ifip-Institut du porc

 
Mathilde Le Boulch, Ifip-Institut du porc
 © Ifip

La filière porcine française est peu dépendante du soja importé

Cette étude, malgré de fortes hypothèses sur la répartition des terres cultivées, montre la dépendance de l’Europe et de la France à l’importation de soja, notamment d’Amérique Latine. Les graines et tourteaux importés sont principalement à destination de l’élevage et particulièrement des filières laitière et avicole. La filière porcine française est globalement peu dépendante du soja d’Amérique latine, puisque seulement 6 % des tourteaux de soja importés sont à destination des porcs français. Cette information est à modérer en fonction des stades de croissance. Si l’engraissement se passe de soja grâce à l’utilisation d’autre source de protéines et notamment d’acides aminés de synthèse, la phase porcelet reste très dépendante du tourteau de soja dans ses rations. Dans le cas où des terres cultivables seraient en surplus en 2050, il semble peu envisageable que, toutes choses égales par ailleurs, elles soient exclusivement disponibles pour la culture de soja. D’autres productions seront nécessaires à l’alimentation humaine et animale.

Les plus lus

, avec Anita et Sylvain Lohier, avec Christophe Hue, technicien bâtiment Eureden (à gauche). "Ces investissements vont permettre d’augmenter l'autonomie de l'élevage en ...
« Avec notre nouveau bâtiment d’engraissement et son silo tour, nous renforçons l’autonomie de notre élevage de porcs »

Anita et Sylvain Lohier ont investi dans un bâtiment pour engraisser tous les porcelets issus de leur atelier naissage. Une…

Thierry Dauger, Mathieu Pouteix (au centre), avec  Philippe Chanteloube, directeur de Cirhyo. « Le choix de l’agrandissement assure un système durable dans le temps. »
« Nous avons rénové et agrandi notre atelier porcin pour anticiper l’avenir »

Dans la Creuse, les associés du Gaec Le Breuil ont investi dans la rénovation et l’agrandissement de leur atelier porcin afin…

Patrice Aoustin, éleveur à Mézière-sur-Couesnon, a fait installer la vidéosurveillance pour gagner en tranquillité d'esprit.
« Avec les caméras, je suis prévenu en cas d’intrusion dans mon élevage de porcs »

Pour surveiller son élevage porcin, Patrice Aoustin a installé un dispositif de vidéoprotection. Des caméras intelligentes et…

Avec l'extension du site, comprenant la zone d'attente des porcs vifs ainsi que le dispositif d'étourdissement au CO2, l'abattoir Cooperl Viande a continué de produire ...
Cooperl Viande investit 15 millions d'euros dans son abattoir de Montfort-sur-Meu

Les travaux de modernisation de l’outil d’abattage de Cooperl Viande visent à améliorer la qualité de carcasse, l’…

porcs bio sur paille
Porc mâle entier : comment minimiser le risque d'odeurs en engraissement sur paille?

Le projet Farinelli établit des recommandations pour l’élevage de porcs mâles entiers en bâtiments alternatifs afin de…

(archives)
Installations en élevage : Le porc attire toujours des jeunes

Les statistiques publiées par la Mutualité sociale agricole (MSA) pour l’année 2022 révèlent une stabilité des installations d…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)