L’Union européenne exporte moins de viande porcine vers les pays tiers
Les exportations de viande de porc depuis l’Union européenne vers les pays tiers reculent, avec la baisse des achats chinois, que ne compensent pas d’autres marchés émergents.
Les exportations de viande de porc depuis l’Union européenne vers les pays tiers reculent, avec la baisse des achats chinois, que ne compensent pas d’autres marchés émergents.
En viande de porc, les exportations de l’Union européenne (UE) vers les pays tiers étaient en repli de 18,1 % entre janvier-octobre 2022 et janvier-octobre 2021, selon la Commission européenne. C’est vers la Chine (-47 %) et le Vietnam (-34 %) qu’elles ont le plus reculé. Après avoir connu des épisodes de peste porcine africaine, ces deux pays commencent à reconstituer leurs cheptels. Notons toutefois qu’un tiers des exportations (33,1 %) demeure à destination de la Chine. D’autre part, les prévisions semblent encourageantes pour les exportateurs puisque les expéditions ont progressé de 25 % en octobre 2022 par rapport à octobre 2021. L’Institut du porc (Ifip) pense que la Chine pourrait revenir aux achats en 2023. Le marché reste fortement déséquilibré.
La France accuse une baisse importante
Au départ de la France, les exportations de viande de porc vers les pays tiers se sont érodées de 23 % entre janvier et octobre 2022 par rapport à la même période 2021. Parmi les principaux exportateurs de l’UE, la France accuse la plus grande chute (-23 %) après l’Allemagne (-36 %). L'Espagne totalise une baisse de 20 %. Ces pays connaissent un net tassement de leur offre, notamment dû aux difficultés sanitaires (peste porcine africaine et Covid-19) et économiques (hausse du prix de l’alimentation animale et de l’énergie).
Le soudain fléchissement des exportations au départ de l’Allemagne pourrait profiter à la France. Les deux pays ont quasiment exporté les mêmes quantités vers les pays tiers, toujours à la même période. L’Allemagne a envoyé 225 000 tonnes alors que la France en a expédié 220 000. Par conséquent, la France pourrait se hisser à la quatrième place des exportateurs européens vers les pays tiers.
Consolidation des envois vers d’autres destinations
Les exportations de l’UE ont augmenté vers de nombreuses destinations (Corée du Sud, Philippines, Japon), sans toutefois compenser la baisse des achats chinois. Vers ces marchés asiatiques, les importations ont progressé pour différentes raisons. Aux Philippines, parce que le gouvernement hésitait à reconstituer un cheptel en l’absence d’un vaccin contre la peste porcine africaine, selon l’USDA. Au Japon, septième consommateur de porc mondial, la consommation est attendue en hausse en 2023. Les Japonais devraient davantage se tourner vers cette protéine animale à moindre coût dans un contexte d’inflation. Les exportations se sont aussi développées vers l’Ukraine.
Bien que la production ait repris, les importations ont été multipliées par quatre en juin, avant le rétablissement des contingents à l’importation le 1er juillet. Vers la Côte d’Ivoire, les importations depuis l’UE se sont intensifiées (+9,7 %) pour atteindre 82 400 tonnes en octobre 2022. Le porc est présent dans de nombreux plats urbains et l’exode rural s’accentue.
Qui sont les principaux acheteurs de porcs français ?
Les exportations françaises de produits du porc ont reculé de 4,8 % entre les neuf premiers mois de l’année 2022 et ceux de l’année 2021, selon l’Ifip. Elles étaient de 577 800 tonnes. C’est en viande que la baisse est la plus importante (-5,9 %), puis en coproduits (-4,9 %). Le principal acheteur demeure la Chine (102 500 t), malgré une baisse de 43,2 %. Viennent ensuite de nombreux pays communautaires tels que l’Espagne (65 000 t), l’Italie (58 000 t) ou encore la Belgique (45 000 t). Parmi les principaux pays tiers, figurent les Philippines (38 000 t) et le Royaume-Uni (25 000 t).