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La conjoncture laitière tient encore

La récession mondiale n'a pas encore entraîné une baisse de la demande. Les aides d'Etats soutiennent encore l'économie.

Au jour où nous mettions sous presse, le 23 septembre, les cotations du beurre, de la poudre de lait écrémé et des fromages d'exportation (gouda, edam, emmental) résistaient encore, malgré la récession économique mondiale. « Les échanges internationaux sont demeurés globalement dynamiques cet été, signe que la demande internationale demeure robuste dans les principaux pays déficitaires en lait, Chine en tête », indique l'Institut de l'élevage. Les aides d'États, aux États-Unis, dans l'Union européenne et d'autres pays, soutiennent le pouvoir d'achat et les emplois. «La récession économique ne s'est donc pas encore exprimée, expose Stefan Nether, responsable développement produits laitiers chez StoneX (anciennement INTL FCStone, leader pour accéder aux marchs à terme des produits laitiers en Europe et dans le monde). D'autre part, des pays importateurs ont anticipé des achats pour réaliser des stocks stratégiques pour parer d'éventuelles nouvelles mesures anti Covid-19 ».

Pourtant la collecte mondiale croît

Par ailleurs, dans l'UE, le niveau des stocks est bas pour la poudre de lait écrémé et les fromages d'exportation. Les stocks de beurre, élevés, restent à un niveau raisonnable. Aux États-Unis, « des aides très importantes ont dopé la consommation intérieure. Et la hausse des exportations a été plus élevée que les quantités de lait produites en plus. Les stocks ont donc baissé », indique Stefan Nether.

Ainsi, les marchés se tiennent, malgré une collecte laitière qui progresse dans les zones exportatrices : UE, USA, Océanie, Argentine. D'ici décembre, cette tendance pourrait se maintenir. Cela dépendra du niveau de la collecte néo-zélandaise, qui pour l'instant bénéficie de conditions météorologiques favorables. Pour l'UE, «en cas de Brexit dur, les transformateurs de l'UE pourraient chercher à vendre un maximum de produits laitiers, surtout des fromages, avant le rétablissement des frontières ; il y aurait alors moins de disponibilités en beurre et poudres.»

Et pour le premier semestre 2021 ?

« Si j'étais producteur de lait, je me préparerais à des mois plus difficiles en 2021. Quand le maintien sous perfusion de l'économie ne sera plus possible, la récession va s'exprimer. En cas de Brexit dur, il y aura une baisse des exportations européennes dans un premier temps. Les pays ayant constitué des stocks stratégiques ajusteront leurs commandes. Et si la collecte des exportateurs mondiaux continue de croître, les marchés seront déséquilibrés. C'est un scénario vraisemblable », brosse Stefan Nether, en rappelant que rien n'est sûr avec cette crise inédite.

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