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Facture électronique – « Prios entend proposer une solution intégrée », indique Franck Letourmy

Par sa réforme sur la facture électronique, l’objectif du gouvernement est de généraliser les échanges numériques de factures entre entreprises, en s’appuyant sur des opérateurs de dématérialisation, ainsi que des plateformes de dématérialisation publique ou privées. Franck Letourmy, directeur général chargé de l’activité agroalimentaire de Prios, nous explique sa stratégie en la matière.

Franck Letourmy, directeur général chargé de l’activité agroalimentaire de Prios.
© Prios

La Dépêche Le petit meunier : Face à la réforme gouvernementale sur la facture électronique, qui devait devenir obligatoire au 1er juillet 2024 sous certaines conditions (report annoncé de son entrée en vigueur, dont la date sera précisée dans la loi des Finances pour 2024), quelle est la stratégie de Prios ?

Franck Letourmy : Nous sommes éditeur de logiciels et intégrateur de nos solutions ERP (Enterprise resource planning), dédiées à la gestion commerciale et gestion administrative de l’entreprise. Nous comptons 70 salariés pour un chiffre d’affaires de 7 M€ en 2022. Nous travaillons avec deux partenaires Quadient et Yooz, qui se sont portés candidats pour devenir plateforme de dématérialisation partenaire (PDP).

Avec Quadient, nous avons travaillé sur la dématérialisation des bulletins de paie, avec un retour très positif de nos clients. Parallèlement, certaines entreprises nous sollicitaient pour la dématérialisation de leurs factures client. Nous avons donc élaboré des connecteurs avec Quadient et nous avons aujourd’hui une solution complètement connectée à notre ERP.

Ensuite, est apparue une demande sur la dématérialisation des factures fournisseurs. Nous-même en tant qu’éditeur et fournisseur, nous avions besoin de nous doter d’une solution. Nous avons décidé de prendre la solution Yooz qui, par rapport à l’étude de marché, a remporté le meilleur suffrage auprès de nos utilisateurs en interne et par rapport aux attentes de nos clients.

Une solution globale pour les factures clients et fournisseurs.

L’idée pour nous, grâce à nos partenariats avec Gradient et Yooz, est de proposer une solution complètement intégrée à nos clients, que ce soient les coopératives, les négociants, les usines d’aliments et la petite & moyenne meunerie. Cette solution globale leur permet de n’avoir qu’un interlocuteur, Prios, pour la dématérialisation de leurs factures client et fournisseur. Cette solution, complètement chaînée, pourra s’adapter aux évolutions de Prios meunerie ou Prios agriculture.

LD LPM : Le gouvernement précise dans ses fiches explicatives que « si une entreprise n’a pas de logiciel, il n’est pas nécessaire d’investir dans un équipement » car elle pourra « saisir les données de la facture sur la plateforme de son choix pour générer la facture qui sera émise électroniquement et transmise à la plateforme de son client ». Ne craignez-vous pas un manque à gagner si vous restez simple éditeur de logiciel ?

F. L. : Je considère que la facture électronique est un investissement lourd pour nos clients, comme la traçabilité. Ils savent combien cela va leur coûter mais ils ne perçoivent pas forcément le retour sur investissement. Il est clair qu’aujourd’hui que si vous passez par une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) toute la partie valeur probante et charge de l’opprobre incombe à cette dernière. Mais des petites structures peuvent déjà échanger avec des plateformes EDI (échanges de données informatisés), par exemple, sans coût associé à part celui du transfert d’information proprement-dit. 

Ce qui est intéressant dans les solutions que nous proposons, c’est que l’on peut avoir tout un workflow (flux opérationnel) de validation de paiement et de vérification de la facture, choses que les autres acteurs qui pourront être demain accrédités opérateur de dématérialisation (OD) ne pourront offrir car ils ne seront qu’un vecteur par rapport au portail public de facturation (PPF), qui sera mise en place par la direction générale des finances publiques (DGFiP).

Quid du retour sur investissement ?

Notre objectif est d’accompagner notre clientèle par rapport aux évolutions légales. C’est le client qui choisit son prestataire : on n’a pas à lui imposer, on ne peut que lui apporter des préconisations. Et il est vrai que, pour les petites structures avec un seul utilisateur, les solutions de pure dématérialisation, sans services associés, apportent moins de retour sur investissement que pour les grandes structures qui peuvent se doter d’un workflow lié à la dématérialisation.

LD LDP : Quelle est votre offre de service concernant la facture électronique ? Quid des surcoûts pour l’entreprise ?

F. L. : Les connecteurs avec Gradient et Yooz étant prêts, les solutions de dématérialisation que nous proposerons à nos clients travaillant avec nos deux partenaires sont déjà opérationnelles, avec une rationalisation des coûts puisque nous sommes dans une logique de logiciels standards et non spécifiques. Mais pour un client qui n’a pas choisi Gradient ou Yooz mais une autre PDP, il nous faudra effectuer des études et des développements complémentaires qui ne seront pas en standard dans nos applications. Le fait que nous ayons en amont identifier des partenaires, avec lesquels nous sommes déjà connectés, permet de rationaliser les coûts.

Des coûts variables selon les opérateurs. 

Passer à la facture électronique aura un surcoût pour le client par rapport au coût de dématérialisation et à la mise en place de connecteurs. Il faut prévoir un investissement de quelques milliers d'euros concernant l’installation technique, auquel il faut ajouter des frais opérationnels en fonction du volume de factures traitées (avec un tarif dégressif) et du workflow de validation de paiement et de vérification de la facture, qui sont des opérations complexes donc coûteuses. Notre partenaire Yooz intègre également une partie archivage à dix ans des factures (soit la durée légale en la matière) dans des coffres-forts numériques, qui permet de supprimer d’autres outils périphériques à la solution.

LD LPM : Dans votre clientèle actuelle, comptez-vous des opérateurs agricoles, en particulier des coopératives et des entreprises de négoce ? Sont-elles équipées pour recevoir et/ou envoyer des factures électroniques ?

F. L. : Aujourd’hui, nous avons déjà un groupe de clients, meuniers et fabricants d’aliments pour animaux, qui utilisent notre solution de dématérialisation des factures fournisseurs. Et nous avons un certain nombre de clients qui s’engagent aujourd’hui pour la dématérialisation des factures fournisseurs et clients.

Cette dernière démarche permet de donner à son client, à l’agriculteur ou à l’éleveur, la possibilité de pouvoir consulter ses factures sur un portail. Certains organismes stockeurs ont déjà mis en place un extranet avec la possibilité pour leurs adhérents de se connecter avec leur identifiant et consulter leurs factures, mais non cryptées et sans valeur probante comme la législation sur la dématérialisation va l’imposer.

LD LPM : Avez-vous effectué une étude prospective sur l’utilisation de la facture électronique par votre clientèle ?

F. L. : Nous n’avons pas effectué d’études de marché à proprement parlé mais nous effectuons des opérations de marketing régulières, nous sommes présents à différents salons et congrès.

La dématérialisation des factures est pour nous un enjeu car nous devons adapter nos solutions à la législation, comme nous l’avons fait avec la traçabilité, les nouvelles règles sur les contributions volontaires obligatoires ou la création de taxes autres. Nos clients nous font confiance et l’ADN de Prios est de proposer des solutions véritablement adaptées au milieu dans lequel nous évoluons depuis déjà trente ans.

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