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Sécheresse en Bretagne : quelles conséquences pour les légumes ?

La sécheresse de l’été, qui fait suite à un hiver déjà déficitaire en eau, a eu des conséquences importantes pour les légumes bretons, notamment l’artichaut et le Coco de Paimpol, en situation très critique.

L’été chaud et sec a été préjudiciable à la majorité des légumes bretons.
© Véronique Bargain - FLD

Confrontée au manque d’eau depuis le début de l’année, la Bretagne est en état de « crise sécheresse » depuis le 12 août, avec des conséquences importantes en légumes d’été. La situation est très critique en artichauts, avec une perte de rendement et un fort impact sur les calibres. « De plus, malgré la baisse importante de volumes, il n’y a pas de valorisation sur les marchés et pas de débouchés pour les petits calibres, déplore Maïwenn Bullier, directrice du Cerafel. Face aux aléas climatiques, le dialogue avec nos clients devrait permettre plus de souplesse, notamment sur les calibres ».

La situation est très compliquée aussi en Coco de Paimpol, dont les rendements ont été faibles et la récolte trop précoce par rapport à la demande. En oignons et échalotes, les rendements et les calibres sont inférieurs à la normale, avec des interrogations sur la demande commerciale à venir. « L’augmentation de surface en oignons devrait toutefois permettre de garantir une offre en qualité et quantité », précise Maïwenn Bullier.

La sécheresse impacte aussi les salades, avec une mauvaise qualité durant tout l’été et des pertes au champ, les courgettes, dont les rendements sont bas du fait du manque d’eau et du peu de fécondation par les abeilles dû aux chaleurs élevées, les endives, les racines étant de petits calibres, la rhubarbe dont la récolte a été arrêtée, les tiges étant creuses du fait du manque d’eau…

En pommes de terre, l’impact est limité pour les primeurs, qui représentent l’essentiel des surfaces pour le frais et avaient fini leur cycle avant la sécheresse. Mais pour les pommes de terre de conservation ou destinées à la transformation, plus tardives et qui n’ont pu être irriguées du fait des arrêtés sécheresse, l’impact est fort, avec des pertes de rendement et de petits calibres. Et les conséquences de la sécheresse pourraient se faire sentir encore les mois à venir, voire s’aggraver.

Les producteurs connaissent aussi des problèmes de main-d'œuvre empirés

En chou-fleur et romanesco, les producteurs déplorent la perte de plants et un manque de calibre sur les récoltes en cours. « Et pour les cultures d’automne-hiver, il pourrait y avoir une hétérogénéité des parcelles selon la quantité de pluie reçue. L’impact en termes de rendement et de calibre pourrait se faire sentir jusqu’à début 2023. La multitude de fermes au sein de Prince de Bretagne est toutefois une force, les conditions variables d’Est en Ouest permettant d’assurer la continuité de l’offre ».

La situation est également hétérogène en brocoli, avec une perte de rendement générale et des interrogations pour les parcelles d’automne non irriguées. S’y ajoutent encore des soucis de main-d'œuvre, cette problématique structurelle de étant renforcée par le manque de rendement qui désorganise les chantiers de récolte et parce que le personnel déjà manquant se répartit sur d’autres cultures comme les vendanges, plus précoces cette année du fait des conditions climatiques.

Et s’y ajoutent encore en bio un manque de valorisation sur toute la gamme et un manque de dynamisme.

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