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Melon français : enfin des anticipations de plantation optimistes

A Medfel, la filière française annonce enfin des surfaces de melon stabilisées. Le Maroc, en pleine campagne, est sur une année normale. L’Espagne signe à nouveau une baisse historique.

« Pour une fois, on annonce une hausse des surfaces françaises de melon ! », s’est réjouie Myriam Martineau, présidente de l’AIM, lors des traditionnelles anticipations de plantations de melon charentais le 26 avril à Medfel. Certes, il ne s’agit que d’une hausse anecdotique mais honorable de 100 ha (« un trait de plume » en termes d’impact sur les volumes récoltés, selon les termes de Jérôme Jausseran, responsable communication à l’AIM).

Lire aussi : Qui est le nouvel animateur de l’Association interprofessionnel du melon ?

Mais la présidente de l’AIM veut y voir « un enrayement du cercle vicieux » dans lequel semblait engluée la filière les années passées. D’autant plus que la campagne 2022 s’est finalement bien passée, à partir de juillet, avec une bonne mise en avant du produit français. En France, donc, enfin, après des années de baisse, 2023 devrait être sur une relative stabilité.

 

En France comme ailleurs, inquiétudes sur la disponibilité de l’eau et la météo

Pour la France, l’AIM anticipe des surfaces françaises à 10 500 ha, un léger gain de 100 ha. Les régions Centre-Ouest et Sud-Ouest, qui avaient connu de fortes baisses les années précédentes après l’arrêt de production de deux opérateurs majeurs, Rouge Gorge puis Soldive, retrouvent une stabilité.

  • Centre-Ouest : stable à 2 700 ha, dont 10 ha de serres ;
  • Sud-Ouest : stable à 2 300 ha, dont 30 ha de serres ;
  • Sud-Est : petite hausse à 5 500 ha, dont 450 ha de serres.

Les plantations se poursuivent et le melon français devrait être disponibles sur nos étals à parti de mai pour ceux produits en abris chauffés, et de fin mai pour ceux produits en abris non chauffés ; ceux sous chenilles devraient apparaître en juin. Volumes significatifs en fonction de la météo.

Lire aussi : Le melon dans la tourmente

A l’instar des autres productions fruits et légumes, les craintes pour la campagne française de melon se situe au niveau de la hausse de coûts des intrants depuis deux ans, et sur la disponibilité en eau.

Manque de curiosité pour la diversification ? A l’instar des autres fruits, le melon bio est en perte de vitesse. Le bio représentait 8 % des plantations en 2022, cette part tombe cette année à 7,5 %. Et côté diversification, ce n’est pas mieux. « Après des années 2021 et 2022 compliquées, l’engouement pour de la diversification en Galia, Canari, Piel de sapo… ont fondu et les opérateurs se sont recentrés sur le charentais », se désole Marion Mispouillé, animatrice de l’AIM. De même, l’origine France pour la pastèque, sous forme mini-ronde, reste encore limitée. « La curiosité est toujours là, se défend Jérôme Jausseran (AIM, Force Sud). Mais face à des clients qui restreignent leur nombre de références en magasin, nous nous recentrons. »

 

Maroc : campagne bien avancée, année normale

Premier à rentrer dans le jeu, le Maroc a annoncé à 1360 ha, une perte non significative de 50 ha.

  • Kenitra : stable à 120 ha (charentais jaune) ;
  • Marrakech : en légère baisse à 870 ha (charentais vert) avec un changement de répartition serre/plein champ (65 % de plein champ et 35 % de serre, contre 50/50 auparavant) ;
  • Agadir : stable à 140 ha
  • Dakhla : en légère hausse de +30 ha à 230 ha.

Les premiers melons marocains sont sur le marché depuis le 15 mars. La campagne n’est ni tardive ni précoce. Dakhla est sur la fin ; Marrakech a déroulé la moitié de sa campagne serre et commence celle de plein champ. « Le Maroc est peut être sur son pic de campagne en récolte cette semaine [24-28 avril] donc sur nos étals la semaine prochaine, ce qui promet une belle transition avec l’origine Espagne », estime Jérôme Jausseran, responsable communication à l’AIM).

 

Espagne : encore une baisse historique

L’Espagne justement, présente encore une fois les plus grosses évolutions dans les anticipations de plantation de melon. « La baisse en 2023 est encore historique, -870 ha, après une diminution record de -800 ha en 2022 », rappelle Marion Mispouillé, animatrice de l’AIM. Avec 3 130 ha annoncés, l’Espagne chute de -22 % sur un an, et -35 % sur deux ans.

  • Murcia-Alicante (80 % de charentais jaune) : énorme baisse de -980 ha (-30 %) pour descendre à 2 200 ha ;
  • Séville (charentais jaune), en légère hausse de 30 ha, prévoit 480 ha ;
  • Almeria (charentais vert) est stable, à 300 ha.

Marion Mispouillé analyse : « La baisse historique est due à Murcia-Alicante, principale région de production, après des campagnes 2020, 2021 et 2022 difficiles. La région était à 3 900 ha en 2021. » Myriam Martineau confirme : « L’Espagne a vécu en 3 ans ce que la France a vécu en 10 ans en termes de baisse de surfaces. »

Autre point notable : une baisse des origines tardives, sans doute pour éviter le choc des origines Espagne/France. Les conditions de campagne sont pour le moment bonnes, avec de bonnes mises en place et pas d’incidences météo majeures. Le début de récolte, en mai, situerait la campagne sur une année normale en précocité.

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