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Isère
Des salades toute l’année en vente directe

Luc Veyron produit toute l’année une gamme de salades très étoffée qu’il vend directement sur son exploitation. Avec une variété qui fait sa spécificité, la batavia rouge.

La diversité est son atout. Luc Veyron, producteur à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (Isère), cultive sur une dizaine d’hectares quelque 40 références de légumes, soit 350 variétés, ainsi que des plantes ornementales. La grande diversité de sa production lui permet, avec sa femme Sabine, de vendre toute l’année sur leur point de vente, les Jardins du Mareytang. Mais le produit phare du magasin est la salade, première culture de l’exploitation avec 115 000 pieds par an, dont près de 90 % de laitues. Une partie de la production de salades est destinée à un supermarché situé à 1 km de l’exploitation. La batavia rouge est la première variété produite, avec 25 000 pieds, soit le quart des laitues. « C’est le produit qui fait notre spécificité, explique Luc Veyron. Nous cultivons une batavia rouge de type grenobloise, avec une couleur rouge très marquée sur notre terroir, qu’on ne retrouve pas ailleurs. Elle se rapproche d’une variété traditionnelle de notre région, la Rouge Grenobloise ». Une quarantaine d’autres variétés de laitues sont également produites sur l’exploitation : batavias blondes, chênes blondes et rouges, rougettes, beurres blondes et rouges, multifeuilles.

Trente-deux dates de semis

La demande en chicorées (frisée, scarole, Chioggia, pain de sucre, Vérone et sauvage) est beaucoup moins importante qu’en laitues, la production est de l’ordre de 15 000 pieds. Le maraîcher le regrette : « En février-mars, début de production des laitues, nous sommes obligés d’en acheter pour satisfaire la demande. Alors que nous avons un vrai savoir-faire en chicorées, mais les clients en veulent peu. » La vente de salade tout au long de l’année implique un énorme étalement de la production. « La salade est la culture la plus compliquée de notre gamme légumes, confirme Luc Veyron. Nous avons trente-deux dates de semis sur l’année, réparties entre la semaine 2 et la semaine 49 ». Malgré ces contraintes, disposer en permanence d’une large gamme de salades est un avantage en vente directe. Pour le maraîcher, la salade est incontournable dans son point de vente, elle est un symbole de fraîcheur pour sa clientèle. Celle-ci est essentiellement très locale. Les Jardins du Mareytang ne sont pas situés en périphérie d’une grande ville, les clients habitent principalement dans les gros villages (de 1 000 à 3 000 habitants) alentours. « Notre situation géographique fait que nos prix sont bas par rapport aux zones périurbaines », note Luc Veyron. Le panier moyen des clients est peu important. « Souvent ils repartent avec une salade, ou quelques tomates », s’amuse le producteur. Comme à l’échelle de la France, la production de salades diminue en Isère et dans le bassin grenoblois. Les modes de commercialisation ont changé. « Aujourd’hui, très peu vendent autrement qu’au détail, assure Luc Veyron. Mais il y a encore des gens qui vivent de la salade ici ».

Un frein sanitaire

Pour le maraîcher, le principal frein à la production de salade est sanitaire. Sous abris, il limite les risques de Sclerotinia et de Rhizoctonia en pratiquant une culture sur billons et une irrigation au goutte-à-goutte. En revanche, la lutte contre les bactérioses, Pseudomonas et Xanthomonas, est plus difficile. « Les gros problèmes de bactériose sont nés dans la région. On travaille sur ce sujet depuis vingt-cinq ans, mais on n’arrive pas à avancer », déplore-t-il. Les salades touchées sont invendables. « C’est moins impressionnant qu’un coup de grêle, mais on peut avoir des séries complètes dévastées », souligne Luc Veyron. Les Jardins du Mareytang, contrairement à de nombreuses exploitations maraîchères dans tout le pays, n’ont pas été affectés par la crise des légumes d’hiver. « Les prix n’ont pas baissé, atteste le producteur. Ici, nous sommes plutôt gênés par les hivers rigoureux. Heureusement que cette année l’hiver a été doux car nous avons semé la mâche tardivement. Sinon, il n’y en aurait pas eu à Noël ».

Les bactérioses à l’étude

La lutte contre les bactérioses fait l’objet de travaux à la Serail, la station d’expérimentation maraîchère de Rhône-Alpes, dont Luc Veyron est le président. Le programme de recherche en cours, LactuXan, en collaboration avec l’Université de Lyon, porte sur la bactérie Xanthomonas. « Certaines maisons grainières intègrent la tolérance aux bactérioses dans leur programme de recherche, mentionne par ailleurs Luc Veyron. Pour l’instant, elles ne l’intègrent pas à leur catalogue ». Le président de la Serail souligne également l’importance des plates-formes variétales suivies par la station expérimentale et conduites en conditions producteurs. Celles-ci permettent aux professionnels d’évaluer le comportement des variétés et de choisir les mieux adaptées aux conditions régionales.

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