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Le Cantal pour préparer Tokyo

Champion olympique par équipe du concours complet d’équitation à Rio, Karim Laghouag était présent la semaine dernière dans le Cantal, répondant à l’invitation de François-Xavier Montil.

Karim Laghouag, champion olympique en titre du concours complet par équipe.
Karim Laghouag, champion olympique en titre du concours complet par équipe.
© J.-M.A

On ne reçoit pas un champion olympique tous les jours, encore moins depuis que les Étoiles du Sport ont disparu des radars cantaliens. Pourtant, François-Xavier Montil, directeur de cabinet du Département, a gardé des contacts avec certains d’entre eux. C’est ainsi que Karim Laghouag s’est retrouvé dans le pays vert.
Karim Laghouag, seuls certainement les initiés savent qui il est. Lors des derniers Jeux olympiques de Rio, il remporte, en équitation, le concours complet par équipe. Une joie immense, d’autant que la France était loin, très loin même d’être favorite en 2016.

Après la médaille, “j’ai eu l’envie de tout arrêter”
Alors, pour préparer les prochains JO de Tokyo - cet été si tout va bien après avoir été reportés en 2020 - le cavalier originaire du Nord s’est essayé à la méthode Wim Hof(1). “Je suis très heureux de découvrir le Cantal, une région que je connaissais peu”, expliquait-il aux côtés de son préparateur mental Guy Bessat et de son entraîneur Jean-Luc Force qui lui, en revanche, connaît parfaitement le département pour y être né avant de faire une carrière exceptionnelle dans l’équitation (ancien cavalier professionnel, participation aux JO de Sydney, professeur à l’école nationale d’équitation, écuyer du Cadre noir de Saumur...).
Dans sa démarche, Karim Laghouag aspire à optimiser ses chances afin de décrocher une nouvelle fois l’or olympique. “En fait, ce qui m’est arrivé, c’est que lorsque j’ai été champion
olympique, j’ai eu plus ou moins l’envie d’arrêter la compétition de haut niveau. C’est grâce à une équipe tout autour de moi - Jean-Luc, Guy, ma femme, les propriétaires de chevaux... - qui m’ont dit “non c’est ridicule tu es encore en pleine forme” ou encore qu’il y avait les JO de Paris en ligne de mire.”
Un entourage bienfaisant qui demande à Karim de bien réfléchir avant de prendre une décision et le médaillé d’or de répondre : “Moi, je veux bien, mais toute cette insouciance que j’ai eue en 2016 - c’était la première fois que j’allais aux Jeux - ou encore d’avoir considéré cet épisode olympique comme un concours comme les autres, je veux retrouver cela.”
En 2016, les cavaliers français avaient entendu beaucoup de choses à l’époque sur les JO, “négatives en plus”. Mais en fait, “c’était super bien organisé et on en a pris plein les yeux”. Pour Tokyo, c’est donc un nouveau cap à franchir. Karim Laghouag n’est pas sûr “d’avoir cette force nécessaire” pour ce deuxième rendez-vous olympique “d’autant plus que je sais maintenant à quoi m’attendre. Aujourd’hui, je suis attendu, alors qu’en 2016, j’étais outsider”. Ce sont donc tous ces moments d’émotions, “cette expérience incroyable que l’on ne peut vivre qu’à travers le sport”, que le cavalier de 45 ans veut retrouver à travers un entourage encore plus performant et surtout un mental en acier.

“En recherche permanente de choses nouvelles”
“J’ai besoin d’être prêt physiquement et psychologiquement. On a donc été en recherche permanente de choses nouvelles et essentielles, précise Karim Laghouag. Je suis tombé par hasard sur François-Xavier Montil, qui était à Tignes pour les Étoiles du Sport. Il nous a montré la méthode Wim Hof, avec l’instructeur Leonardo Pelagotti, nous faisant plonger dans un lac gelé, en nous préparant en amont via des méthodes de respiration,  en apnée, qui modifie notre conscient.”
Un énorme travail sur la concentration donc et la découverte d’une force mentale insoupçonnée. Cette concentration sur soi, “c’est comme une armure”, admettait le champion, qui louait aussi les techniques de méditation de l’enseignant italien, “sa façon de parler”, mais aussi “sa façon de te rassurer”. Une expérience marquante visiblement puisque Karim Laghouag a souhaité la partager avec ses coaches.
Du coup, Tokyo retrouve de la saveur au goût de Karim Laghouag. “Je sais maintenant à quoi m’attendre avec d’autres cavaliers qui eux aussi m’attendent.” Selon lui, l’équation est
désormais simple : “Soit j’y vais sans réfléchir et je vais me planter ; soit j’ai une armée autour de moi pour réussir ce nouveau pari.” Le natif de Roubaix “ne veut pas vivre” ce que deux cavaliers ont vécu, “deux amis à moi, en équipe de France concours complet, qui ont fait une grosse contreperf aux Jeux. Cela a mis un terme à leur carrière”. Si l’échec est une donnée indissociable du sport, “moi je ne veux pas que ça m’arrive. Je veux avoir du soutien et aller à Tokyo en pleine confiance, en donnant le meilleur de moi-même”.
Karim Laghouag a fait la promesse de revenir dans le Cantal pour des projets autour du cheval si on fait appel à lui. Mais également dans le cadre de la méthode Wim Hof puisque Léonardo Pelagotti aurait l’intention de s’installer dans le pays vert...

(1) Un Hollandais a inventé une méthode afin de limiter le facteur stress. Méditation, exercices de respiration bien particuliers et longs bains glacés sont, selon le sexagénaire, le cocktail idéal pour réduire le stress et rester en bonne santé.

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