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Un agriculteur invente l'asperseur décrochable sur pivot et rampe d'irrigation

Agriculteur irrigant en Gironde, Laurent Deyres a inventé et breveté un support d'asperseur amovible pour en assurer la maintenance depuis le sol.   

"Cela faisait longtemps que j'avais cette idée d'asperseur décrochable : elle est désormais concrétisée et brevetée", explique Laurent Deyres, agriculteur en SCEA avec son frère à Le Porge, en Gironde. Les deux frères exploitent 800 hectares de cultures, le tout irrigué par des pivots et rampes. Dans cette région, l'eau très ferrugineuse est souvent source de bouchage. "Lorsque le pivot s'arrête, toutes les impuretés s'accumulent dans les cannes de descente et bouchent les buses d'aspersion. Il faut régulièrement jouer les acrobates en haut d'une échelle ou d'un télescopique pour démonter et nettoyer ces asperseurs", explique Laurent Deyres. L'idée de trouver une solution pour se faciliter la tâche et limiter les risques de travail en hauteur germe petit à petit. Il faudra une mauvaise chute, soldée par une vertèbre fêlée, pour que le maïsiculteur mette en application son idée et en équipe tous ses pivots. 

Baptisée Adeco (pour Asperseur décrochable économique), la solution développée par Laurent Deyres consiste à rallonger le tuyau de canne de descente et de retourner l'asperseur. Ce dernier est monté tête en haut sur un support fixé au tirant, "comme un porte-manteau". Depuis le sol, l'opérateur peut décrocher l'asperseur de son support à l'aide d'une simple perche, le descendre à hauteur d'homme, assurer la maintenance et le replacer sur son support. 

Moins de bouchage et moins de dérive

"Outre le fait que l'on travaille en confort et en sécurité, l'avantage de ce système est que les impuretés ne s'accumulent plus dans les asperseurs, désormais en position haute, mais dans la courbure du tuyau, ce qui évite les bouchages et facilite le nettoyage", apprécie l'irrigant.

Pour les cultures basses ou pour les stades précoces de la culture, l'asperseur peut être décroché durablement et se trouve entre 0,60 et 1 m du sol, limitant la dérive au vent et l'évaporation. "Selon une étude du Cemagref des années 90, l'économie d'eau est au minimum de 5 %, entre des asperseurs en position haute au sommet de la rampe et des asperseurs au plus proche de la culture basse", argumente l'agriculteur.

Dans cet esprit, le céréalier a développé la canne de descente réglable en hauteur (inclus dans le brevet) qui peut se raccrocher sur le support fixé au tirant. Laurent Deyres se met à la disposition des fabricants de pivots ou d'asperseurs qui souhaiteraient produire en série et/ou commercialiser cette solution. 

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