Six tracteurs pour épandre et ravitailler du lisier
L'épandage de lisier nécessite souvent une logistique souvent bien organisée. Les parcelles éloignées compliquent les épandages d'éffluent d'élevage. Certains entrepreneurs de travaux agricoles se sont équipés en conséquence pour pouvoir répondre à la demande tout en conservant des debits de chantier performant. C'est le cas dans cette vidéo des Agris'is des Deux-Sèvres, avec pas moins de 6 tracteurs Fendt, deux tonnes à lisier Samson et troisJoskin, réunies pour épandre et alimenter le caisson de ravitaillement.
Nous étions allés en 2014 à la rencontre de Philippe et Sébastien Lemallier qui avaient déjà à l'époque, un avis bien tranché et un certain recul sur l'épandage à distance, avec un caisson de ravitaillement :
« Nous proposons le ravitaillement au champ depuis quatre ans »
Philippe Lemallier et son fils Sébastien, basés à Trun, dans l’Orne, sont entrepreneurs de travaux agricoles spécialisés dans le lisier depuis plus d’une quinzaine d’années. Ils ont fait le pari d’une stratégie de ravitaillement avec caisson depuis quatre ans, dans le but de redynamiser l’activité et de se démarquer. « Le caisson a quatre avantages pour l’agriculteur : le respect de la voirie, l’augmentation considérable des débits journaliers, la diminution du coût de l’épandage et le respect du sol avec la possibilité d’utiliser une plus petite tonne », explique Philippe Lemallier. La prestation étant facturée à l’heure, l’entrepreneur estime alors que « le caisson se justifie lorsque le temps au tour avec une tonne seule dépasse les quarante minutes ». En adoptant cette stratégie, la tonne ne sort jamais de la parcelle et ne sert qu’à l’épandage. « Pour les clients soucieux du respect des sols, nous proposons une tonne de 16 000 litres, argumente l’entrepreneur. Mais la majorité de nos clients optent pour la tonne à lisier de 24 000 litres et la rampe à pendillards de 24 mètres pour son plus faible coût de revient. » Dans ce cas, le débit de chantier dépasse les 100 m3/h. Généralement, deux tonnes de 20000 et 16 000 litres au profil routier, attelées à des tracteurs de 150 chevaux maximum, se chargent de ravitailler en permanence le caisson de 45 mètres cubes, posé au sol en bout de parcelle. Sa mise en place est simple et très rapide.
Le débit de chantier compense largement le coût horaire
Prévoyant, l’entrepreneur a équipé son caisson d’adaptations pour recevoir les effluents de tonnes de différentes marques, laissant la possibilité aux clients de participer ou d’assurer le ravitaillement. Le système est aussi compatible avec des citernes de poids lourds pour des effluents venus de plus loin. Cette dernière solution, l’entrepreneur y a pensé, mais les volumes épandus par l’entreprise, pourtant gros faiseur dans la région, ne sont pas assez conséquents pour justifier l’utilisation d’un camion citerne. Par ailleurs, l’accès aux parcelles reste limité avec ce genre de convoi. Quant au coût de la prestation, il est de 210 €/h avec la tonne à lisier de 24 000 litres au champ et deux convois ravitailleurs. La tonne seule est facturée 120 €/h. Mais le débit de chantier donne largement l’avantage au chantier décomposé au-delà de 5 kilomètres de distance.
Sébastien et Philippe Lemallier : « En France, le coût de la prestation reste la principale préoccupation, d’où l’emploi de matériels performants de grosse capacité. »