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Les machines à bêcher passent là où les charrues s’arrêtent

Les machines à bêcher ameublissent et aèrent le sol sans créer de semelle de labour. Elles se déclinent selon deux principes de fonctionnement : mouvement alternatif ou rotatif, dont l’action et la demande de puissance diffèrent.

Assez répandues dans le maraîchage, les machines à bêcher restent peu utilisées dans les exploitations de grandes cultures. Elles se retrouvent surtout dans les régions aux terres à forte teneur en argile et dans les zones de fond de vallée (Allier, Limagne, Puy-de-Dôme, Vallée de la Saône…). Ces matériels présentent l’avantage d’être complémentaires à la charrue, ou de la remplacer. Ils interviennent sur une grande plage de profondeurs de travail allant de 15 à 50 cm, voire plus d’un mètre pour des applications spéciales, dispensant ainsi des opérations de décompactage. Ces outils s’affranchissent particulièrement bien des conditions humides et cassent les éventuelles semelles de labour, réinstaurant ainsi une bonne capillarité. En continuant de travailler là où les charrues s’arrêtent, ils élargissent les fenêtres d’intervention. « Les machines à bêcher permettent de récupérer des structures de sol après des récoltes en conditions difficiles à l’automne. Nous avons aussi des clients, dans le sud-ouest en particulier, qui les utilisent l'été après la moisson pour enfouir les pailles et préparer le sol avant les semis de colza, par exemple », indique Philippe Lafforgue, directeur de Lafforgue Béchamatic. Leurs principaux ennemis s’avèrent être les cailloux, qui dégradent rapidement les bêches et entraînent la casse des boulons de sécurité. Ces machines se classent en deux familles : les modèles à mouvement alternatif, aussi appelés pelles-bêches ou bêcheuses (voire rotobêches par abus de langage) et les versions rotatives, dénommées rotobêches ou charrues rotatives.

Les pelles-bêches peu gourmandes en puissance

Les pelles-bêches, les plus répandues, à l’instar des variantes Béchamatic commercialisées depuis bientôt 50 ans par le constructeur français Lafforgue, se composent de bêches animées par un vilebrequin. Elles travaillent par arrachement sans lisser le fond et incorporent les résidus de récolte dans l’intégralité de la couche travaillée. Elles agissent comme un bêchage manuel et laissent un sol meuble favorisant la circulation de l’eau et l’aération. Leur utilisation à l’automne permet de créer des blocs de terre, dont la structure évolue durant l’hiver sous l’effet de l’alternance de périodes sèches, de pluie et de gel. Pour obtenir un résultat moins grossier, ces outils se complètent d’un robuste peigne arrière, qui disloque les tranches de terre, optimisant le mélange des résidus végétaux. Les pelles-bêches présentent l’intérêt de ne pas demander de puissance de traction, à l’inverse d’une charrue, et de n’entraîner aucune usure des pneumatiques. Leur animation est aussi peu énergivore, même si des différences existent entre les marques, selon la conception. « Un tracteur de 80 à 100 chevaux suffit pour nos modèles de 3 mètres de large. La vitesse de travail comprise entre 2 et 4 km/h peut, en revanche, être considérée comme un facteur limitant, reconnaît Philippe Lafforgue. En roulant à 2,3 km/h avec un modèle de quatre mètres de large, il faut environ 1 heure et 15 minutes pour bêcher un hectare. » Avec les nombreuses pièces en mouvement, l’aspect entretien peut également constituer un frein, mais certains constructeurs ont travaillé sur ce point en portant les intervalles entre graissage à 100 heures.

Lire aussi : « J’utilise une rotobêche pour lutter contre le taupin »

Les rotobêches plus rapides

Les rotobêches s’apparentent à de grosses fraises rotatives. Elles s’en distinguent par l’utilisation de pièces travaillantes spécifiques assurant un effet d’arrachement du sol comparable à celui d’une pelle-bêche. Elles interviennent ainsi sans risque de créer une semelle de labour. Ces machines peuvent aussi être équipées de bêches dont la forme favorise le mélange. Avec ces organes, elles sont capables de mélanger la terre et les résidus végétaux ou le fumier sur tout l’horizon cultivé, sur une couche de 35 cm d’épaisseur par exemple. Les rotobêches autorisent une vitesse de travail plus importante (3 à 9 km/h). « Plus elles reçoivent de bêches au mètre, plus il est possible de travailler vite », précise Sylvain Laurent, distributeur français des machines Imants. Ces matériels s’avèrent, en revanche, plus chers : de 35 000 à 40 000 euros pour un modèle de 3 mètres, soit 25 % de plus qu’une pelle-bêche. Ils sont aussi plus gourmands en puissance, compter 150 chevaux pour un modèle de 3 mètres de large. « À largeur égale, la rotobêche absorbe 25 à 30 % de puissance en plus que la pelle-bêche, mais le rendement horaire est meilleur, grâce à la vitesse d'avancement supérieure. Par exemple, une machine de 3 mètres, utilisée entre 5 et 9 km/h, affiche un rendement théorique de 1,5 à 2,7 hectares par heure », souligne Sylvain Laurent.

Le sol préparé en un passage

Les machines à bêcher peuvent être utilisées en combinaison pour préparer le lit de semences, voire semer, en un passage. Certains modèles se montent à l’avant du tracteur, afin d’atteler sur le relevage arrière le combiné de semis. D’autres reçoivent un relevage porte-à-court acceptant le montage d’une herse rotative, à condition de disposer d’un tracteur suffisamment costaud pour lever l’ensemble. Des utilisateurs intègrent même une unité de semis directement sur la pelle-bêche ou la rotobêche.

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