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Deutz-Fahr 6165 TTV : « Un tracteur confortable et ergonomique »

Florian Guionneau, agriculteur au Gua, en Charente-Maritime, a pris en main le tracteur Deutz-Fahr 6165 TTV pendant une semaine. Récit de ses impressions.

L’été dernier, Deutz-Fahr renouvelait son offre de tracteurs série 6. Celle-ci se décline désormais en six modèles (cinq auparavant) de 156 à 226 ch, quatre à petit châssis, deux à grand châssis. Nouvelles optiques et calandre saillante leur donnent un look fonceur. Tous abritent un moteur Deutz 6,1 litres combinant EGR, DOC, FAP et SCR pour satisfaire Tier 4f. Du côté des transmissions, ils reçoivent une semi-powershift à 5 gammes mécaniques et 6 rapports sous charge (3 en marche arrière), la version à gammes robotisées RCshift de cette transmission ou encore la variation continue ZF Eccom 1.5 dans leur déclinaison TTV (S-Matic 180 sur les deux plus puissants), comme le modèle à l’essai. Avec cette transmission proposant trois modes (Auto, PDF et Manuel), le tracteur évolue à 40 km/h à 1431 tr/min.

En cabine, ces tracteurs disposent du nouveau terminal couleur iMonitor 2 de 8 ou 12 pouces en option. L’écran couleur sur le tableau de bord figure comme l’apanage des versions TTV.

Autres évolutions sur ces tracteurs, le relevage avant est dorénavant intégré et surmonte une nouvelle suspension de pont, améliorant le confort. À cela, s’ajoute la cabine séparée du compartiment moteur pour réduire les vibrations.

Les conditions du test

Du fait des aléas météorologiques du mois d’octobre en Charente-Maritime, le tracteur Deutz-Fahr 6165 TTV n’a été essayé qu’au déchaumage, avec un déchaumeur à disques indépendants porté repliable de 32 disques (4 mètres de large), travaillant 35 hectares. Le comportement du tracteur a également été testé sur la route.

 

En cabine « Un espace intuitif »

En montant au volant du tracteur, j’aurais aimé avoir un peu plus d’espace. Mais son capot haut et fin procure une bonne visibilité vers l’avant. La visibilité est remarquable vers l’arrière pour un tracteur de cette puissance. Le seul défaut de visibilité concerne les ailes, que j’aurais souhaitées moins hautes et peut-être un peu plus larges, pour mieux voir les extrémités de mon outil de 4 mètres. Heureusement, les rétroviseurs doubles et électriques pallient cet angle mort. Enfin, le toit vitré et les pare-soleil avant et arrière permettent de faire face à toutes les conditions de luminosité.

J’ai bien aimé l’espace réfrigéré sous le siège passager, qui loge une bouteille de 2 litres. Il y a d’autres grands rangements mais qui manquent peut-être de profondeur.

 

On retrouve toutes les commandes sur l’accoudoir, réglable. Elles tombent sous la main et sont repérées par des codes couleurs correspondant aux familles de fonction. Bénéficiant d’un repose-main, le joystick gère la transmission (en mode manuel), le changement de sens, les relevages (qui disposent tous les deux du contrôle de profondeur) et deux distributeurs.

Outre le terminal couleur en bout d’accoudoir, on trouve un petit écran sur le tableau de bord, indiquant notamment la vitesse réelle, le compteur d’hectares et la consommation, que je trouve sous-estimée, ainsi qu’un écran couleur sur le montant droit, informant sur les vitesses maximales paramétrées, le mode de transmission, sur la séquence de bout de champ, le paramétrage de différents distributeurs et les butées haute et basse du relevage. Dommage que tout ne soit pas centralisé sur un même écran.

 

La navigation dans le terminal principal à l’aide d’une molette sur l’accoudoir est d’une grande simplicité. C’est intuitif, avec un affichage principal et trois autres petits. Le niveau de personnalisation est suffisant. Les petits et grands affichages sont presque tous interchangeables, même si on pourrait à mon sens personnaliser encore davantage.

D’une taille de 12 pouces, le terminal est un peu grand, sauf quand il est doté du guidage par GPS ou connecté à une ou deux caméras. Selon ses besoins, il est possible de le déplacer latéralement pour qu’il ne gêne pas la visibilité.

 

Au travail « Un tracteur bien équilibré »

 

Au déchaumage, le Deutz-Fahr montre une bonne traction, évoluant en mode Auto à 10 km/h. Il y a juste lors du deuxième passage dans le précédent tournesol qu’il s’écrasait un peu, sans être ridicule comparativement au tracteur de 180 ch de l’exploitation. La gestion des séquences de bout de champ est simple à mettre en œuvre. La mémorisation de deux régimes moteurs et la possibilité de régler simplement la réactivité de l’inverseur (molette 5 positions sur la palette au volant) y aident aussi. Le tracteur se montre confortable : j’apprécie particulièrement le siège à débattement latéral. Quant au braquage, il paraît peut-être juste, mais les butées ne me semblent pas réglées de manière optimale.

 

Lesté d’une masse de 900 kg, le tracteur se montre bien équilibré, avec un déchaumeur qui affiche plus de 2,5 tonnes. Les suspensions sont efficaces et la direction répond très bien. Si le tracteur se révèle nerveux en mode Auto, la transmission manque un peu de répondant lorsqu’on lâche la pédale d’accélérateur : dommage qu’on ne puisse pas conduire avec le joystick. Heureusement, les freins pneumatiques répondent bien.

 

Affichant 9 tonnes de capacité, le relevage laisse de la place pour atteler les outils. Les boutons sur les ailes sont bien placés, vers l’extérieur. En plus, ils sont éclairés la nuit par une petite led. J’ai bien apprécié la possibilité de déverrouiller l’hydraulique depuis l’extérieur en appuyant simultanément sur les boutons montée et descente du relevage : cela évite de remonter en cabine.

 

La grande majorité des optiques du tracteur sont à leds. Lorsqu’elles sont toutes allumées, pendant les travaux nocturnes, la lumière est intense et blanche : c’est très appréciable.

Autre éclairage lumineux apprécié, la led sous le rétroviseur gauche, qui s’allume automatiquement lorsqu’on coupe le contacte, pour sortir aisément du tracteur de nuit. Cette led est activable depuis l’intérieur de la cabine ou depuis le marchepied.

 

Entretien « Faire le plein des deux côtés »

J’ai bien apprécié la possibilité de faire le plein de GNR des deux côtés. En ouvrant le capot, on accède aux principaux organes d’entretien, avec le filtre à air à l’avant, les radiateurs qui s’ouvrent en portefeuille, les filtres à huile et carburant très accessibles. S’il permet d’isoler le chauffeur des vibrations, l’espace de quelques centimètres entre la cabine et le capot moteur constitue, avec les connectiques à la base du poste de conduite, un logement pour toute sorte de débris. En revanche, à l’arrière, les bavettes au niveau des suspensions de cabine empêchent l’encrassement de ces dernières.

Pour sortir la batterie, logée sous le marchepied droit, il faut un tournevis. Heureusement, les cosses sont doublées pour y brancher les pinces au besoin.

 

Les plus :

Visibilité

Gestion du relevage avant

Terminal

Capacité de relevage

Les moins :

Multiplicité des écrans

Frein moteur

Pas de conduite au joystick en mode Auto

 

Fiche technique

Moteur

• Puissance nominale sans boost (ECE R120) : 157 ch

• Puissance maxi avec boost (ECE R120) : 171 ch

• Couple maxi : 739 Nm à 1 500 tr/min

• Cylindrée : 6 057 cm3

• Norme et système de dépollution : Stage 4 EGR + DOC + FAP Passif + SCR

• Capacité d’huile du moteur : 15,5 l

• Intervalle de vidange : 500 heures

Transmission

• Type : variation continue Eccom 1.5

• Régime moteur à 40 km/h : 1 431 tr/min

• Régimes de prise de force et régimes moteur correspondants :

540/540Eco à 1 900/1 600 tr/min et 1 000/1 000Eco à 1 900/1 600 tr/min

Circuit hydraulique

• Type, débit, pression : load sensing, 120 l/min

• Volume d’huile hydraulique exportable : 40 l

• Nombre de distributeurs : 5 arrière + 2 avant

Relevage

• Capacité aux rotules sur toute la course : 9 200 kg

Dimensions

• Capacité du réservoir (GNR/AdBlue) : 280 l/35 l

• Hauteur hors tout : 2,95 m en moyenne

• Empattement : 2 767 mm

• Poids à vide : 8 290 kg

• Angle de braquage : 52°

• Monte pneumatique du modèle essayé : 540/65R28 et 650/65R38

Prix catalogue

147 350 euros HT au 1er juillet 2017 sans les options ; avec les options : 160 000 euros HT

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