Bientôt une nouvelle marque de tracteurs construits en France
Le leader chinois des tracteurs agricoles devrait dévoiler au Sima sa nouvelle marque de tracteurs, développés et produits en France avec des composants intégralement européens.
Le leader chinois des tracteurs agricoles devrait dévoiler au Sima sa nouvelle marque de tracteurs, développés et produits en France avec des composants intégralement européens.
Alors que la production de transmissions s'arrête à Saint-Dizier (Haute-Marne), avec 70-80 licenciements à la clef, l'usine s'apprête a être réaménagée pour y produire des tracteurs. Manager de la division tracteurs Yto France, Joël Chincholle explique le contexte du plan de sauvegarde de l'emploi, ainsi que le virage que s'apprête à vivre le site historique de Case IH.
"La chaîne de production de transmissions de Yto France alimente exclusivement les usines de tracteurs chinois du groupe Yto. Or, depuis 2014, le marché des tracteurs en Chine a connu une baisse des ventes de 40 % (-24 % en 2015, puis -21 % en 2017). Les stocks de transmissions produites à Saint-Dizier et livrées en Chine sont importants. Il n'était pas envisageable de continuer ainsi." C'est ce qui a conduit au récent plan de sauvegarde de l'emploi. Des quelque 120 salariés, ne devraient en rester qu'une cinquantaine. Un plan qui intervient malheureusement deux ans trop tôt au regard des projets que Sinomach, propriétaire du groupe Yto, envisage pour le site français.
Trois projets pour Saint-Dizier
Entamé en 2016, le premier projet consiste à créer un département tourné vers la commercialisation de pièces de rechange en Europe, en Chine, aux Etats-unis et en Australie.
Lancé en 2017, le second projet, baptisé Flye (First leaning Yto Europe) est le plus concret pour les salariés sur la sellette. "Il vise à développer, concevoir et produire sur le site de Saint-Dizier trois gammes de tracteurs, explique Joël Chincholle. Déjà bien avancée dans son développement, la première comprendra quatre modèles de 110 à 145 chevaux qui sera dévoilée au Sima sous une nouvelle marque." Ces tracteurs seront produits sur une nouvelle ligne de production en cours d'aménagement à Saint-Dizier, avec des composants en provenance de 37 fournisseurs, tous européens. Répondant à la norme antipollution phase V, ces tracteurs seront commercialisés en 2020, pour une livraison courant mars-avril. Une deuxième gamme de tracteurs (85, 95 et 105 chevaux) sera dévoilée dans la foulée de la première, pour une date de commercialisation identique. Enfin, une troisième phase dévoilera les trois modèles de 50 à 75 chevaux. En 2022, le projet Flye II prendra le relai, avec une gamme de tracteurs high tech.
Troisième projet lancé en juin dernier, le lancement d'une gamme de mini-pelles (8 modèles de 1 à 4 tonnes, qui seront par la suite complétés de modèles jusqu'à 6 tonnes) construites dans les usines du groupe Sinomach, selon un cahier des charges européen. "Positionnée haute de gamme, cette série baptisée Scoop, visera un public d'agriculteurs, de viticulteurs et de Cuma, au travers d'un réseau de concessionnaires agricoles, afin d'avoir un SAV le samedi, voire le dimanche, ce qui n'est généralement pas le cas dans les concessions BTP." Cette gamme sera commercialisée dès le 1er décembre.
8 000 tracteurs produits en cinq ans
Yto France s'est engagé auprès de ses fournisseurs sur des volumes de commandes correspondant à la production de 3 000 tracteurs de 85 à 105 chevaux et 5 000 tracteurs de 110 à 145 chevaux. Pour y parvenir, Yto France a renforcé ses équipes commerciales, marketing et service. Jean-Baptiste Tournier a intégré l'entreprise en mars dernier pour développer les ventes de pièces, ainsi que le réseau et les ventes pour les tracteurs. Frédéric Widiez est arrivé en octobre dernier pour gérer le marketing.