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Les matériels pour restructurer vos sols compactés

Après un automne et un printemps très humides durant lesquels la récolte et l’implantation des cultures ont pu faire souffrir les sols, un travail en profondeur peut s’imposer en pratiquant le labour, le pseudo-labour ou encore le décompactage.

Certains cultivateurs à dents offrent de la polyvalence en réalisant un pseudo-labour avec des dents standard ou un travail de fissuration avec des dents fines.
Certains cultivateurs à dents offrent de la polyvalence en réalisant un pseudo-labour avec des dents standard ou un travail de fissuration avec des dents fines.
© Väderstad

Différents outils de travail de sol peuvent s’envisager pour restructurer des sols dégradés. Leur choix est notamment guidé par la profondeur des zones de tassement, ce qui impose de faire un état des lieux de la structure du sol via un profil cultural, un test bêche ou un mini-profil 3D. Dès lors que les zones compactées atteignent l’horizon 15-20 cm, il est nécessaire de recourir à une charrue ou un outil à dents de pseudo-labour ou un décompacteur.

La charrue retourne et enfouit

La charrue restructure le sol par retournement en enfouissement.
La charrue restructure le sol par retournement en enfouissement. © Kverneland
En travaillant généralement entre 20 et 30 cm de profondeur, la charrue restructure le sol efficacement, mais au prix d’un retournement de la couche arable du sol et d’un enfouissement en profondeur des débris végétaux. Le labour impose également une dépense énergétique importante et s’accompagne obligatoirement d’un travail de reprise pour préparer le semis. S’il a l’avantage de faire place nette pour le semis et de contrôler les adventices, le labour met le sol à nu et le rend plus sensible à la battance et au ruissellement.

L’outil de pseudo-labour fragmente et mélange

Les outils à dents de pseudo-labour offrent un bon compromis en termes de débit de chantier et de puissance absorbée.
Les outils à dents de pseudo-labour offrent un bon compromis en termes de débit de chantier et de puissance absorbée. © Amazone
Le pseudo-labour assure un travail profond, autour de 25 cm, avec un mélange des horizons, mais sans retournement. Les débris végétaux sont ainsi répartis sur tout le profil. Il est généralement réalisé par des cultivateurs lourds à trois rangées de dents, même si d’autres outils moins répandus assurent un travail similaire comme la machine à bêcher, la charrue à disques, ou l’outil Express de Perrein combinant disques, dents et versoirs.

Les constructeurs d’outils à dents ont fait évoluer leurs appareils pour les rendre plus polyvalents, en les dotant notamment de sécurités non-stop appliquant des forces de déclenchement jusqu’à 800 kg, aptes au travail profond. Ces matériels équipés de dents classiques effectuent un mélange assez intensif. Mais certaines marques proposent à leur catalogue des socs étroits et des pointes fines, ainsi que des formes d’étançons qui limitent le bouleversement. Dans cette configuration, ces cultivateurs s’éloignent du pseudo-labour pour se rapprocher du décompactage. Il est aussi possible de faire évoluer des outils à dents existants vers de la fissuration en se rapprochant d’un équipementier, qui fabrique des pièces d’usure au carbure.

Les outils de pseudo-labour offrent le meilleur compromis en termes de débit de chantier et de puissance absorbée.

Le décompacteur fissure sans perturbation

Les décompacteurs à dents droites agissent en profondeur en bouleversant les horizons.
Les décompacteurs à dents droites agissent en profondeur en bouleversant les horizons. © Grégoire Besson
Le décompacteur, appelé encore fissurateur ou ameublisseur, a la capacité de réaliser un travail en profondeur, généralement jusqu’à 35 cm. Il s’affiche comme la solution idéale pour lutter contre les tassements profonds et devient même incontournable pour casser les semelles de labour. Cet outil peut agir sans bouleverser les horizons, à condition de choisir la bonne dent ou lame. En effet, les appareils munis de dents droites à pointe fine ou encore ceux de types Cracker proposés surtout par les constructeurs italiens, provoquent un foisonnement important, imposant notamment une reprise en surface. Pour effectuer un travail par fragmentation, il est conseillé de se tourner vers les dents courbes de type Michel ou Durou. Ces dernières ont toutefois tendance à générer un peu de dénivellations en surface. Un phénomène moins présent avec les lames droites à pointes décalées de type Agrisem ou la dent étroite d’Actisol. Outre les lames, les décompacteurs se différencient essentiellement par le type de sécurité (boulon, non-stop mécanique ou hydraulique) et la configuration de châssis : monopoutre favorable à un travail en combiné, bipoutre ou en V pour garantir un travail plus homogène et moins sensible à la présence de résidus.

Certains fissurateurs peuvent se transformer en outils de pseudo labour.
Certains fissurateurs peuvent se transformer en outils de pseudo labour. © Agrisem
Des fissurateurs légers à deux ou trois poutres font aussi leur apparition, comme le Smartplow d’Agrisem. Travaillant de 15 à 25 cm, ils peuvent aussi se convertir en déchaumeur en troquant leurs lames pour des dents à ailettes. Une mue inverse à celle des outils de pseudo-labour qui se transforment en fissurateurs.

Intervenir quand le sol est friable

La fenêtre d’intervention des outils de travail du sol profond débute en fin d’été pour se prolonger jusqu’en novembre. Elle varie toutefois en fonction du type de sol et du type d’outil. Le passage d’un décompacteur ne peut être efficace que lorsque le sol n’est pas trop sec pour éviter la formation de blocs et limiter l’usure et la consommation de carburant, ni trop humide pour avoir un effet d’éclatement durable. Il faut rechercher un sol friable caractérisé par une motte, qui s’éclate facilement dans la main, sans s’écraser, ni trop coller aux doigts. Le pseudo-labour et encore plus le labour, offrent davantage de latitude, acceptant des situations plus humides.

Le choix du type de dents va définir le travail effectué par un cultivateur à dents.
Le choix du type de dents va définir le travail effectué par un cultivateur à dents. © Väderstad

Les décompacteurs de type cracker peuvent travailler à grande profondeur, mais produisent un foisonnement important en surface.
Les décompacteurs de type cracker peuvent travailler à grande profondeur, mais produisent un foisonnement important en surface. © Alpego

Les décompacteurs à dents Michel travaillent davantage par fragmentation.
Les décompacteurs à dents Michel travaillent davantage par fragmentation. © Grégoire Besson

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