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Lait : des robots de traite plus rapides et moins énergivores

Les dernières générations de robots de traite disposent de capteurs plus efficaces et de mouvements animés électriquement, au profit de la rapidité du bras et de la consommation électrique.

La vitesse d’exécution reste au centre des préoccupations des constructeurs qui améliorent, à chaque renouvellement, le contenu technologique de leur automate de traite. Un bras plus rapide et une meilleure efficacité de pose des gobelets trayeurs augmentent le potentiel de vaches traites quotidiennement. Une des solutions est l’utilisation de caméras 3 D qui rend la détection des trayons plus performante. Elle limite également les interventions des éleveurs en dispensant des opérations de paramétrage manuel du bras du robot pour chaque nouvelle vache laitière. Ces gains de productivité se font également au profit de la consommation électrique, poste important pour ces équipements travaillant 24 heures sur 24. Par exemple, l’adoption de moteurs électriques à la place de vérins pneumatiques contribue à améliorer le bilan énergétique du robot.

VMS V300 de DeLaval

Ce robot a fait en grand pas en termes d’efficacité grâce à l’abandon de la détection des trayons par laser au profit du dispositif InSight à vision 3D, déjà éprouvé sur le roto robotisé AMR et l’automate TSR de pulvérisation des trayons. La meilleure efficacité de détection des trayons agit également positivement sur les phases de préparation et de trempage post-traite. DeLaval annonce un gain d’une minute par vache et par traite, ainsi qu’une économie de 10 % d’électricité, par rapport à la version antérieure du VMS.

Lely Astronaut A5

Il se distingue notamment par l’adoption d’un bras animé par un vérin pneumatique et deux vérins électriques. Cet entraînement hybride s’avère plus silencieux et procure, selon la firme néerlandaise, davantage de précision et de souplesse. Il garantit un meilleur suivi des mouvements de la vache et accepte désormais toutes les hauteurs de mamelles. Le spécialiste conserve un capteur laser, le TDS II, pour détecter les trayons. Le nouveau bras hybride permet de gagner près de 10 secondes à chaque traite, d’après Lely. Le remplacement de vérins pneumatiques par des moteurs électriques réduit par ailleurs la consommation électrique, en limitant fortement l’utilisation du compresseur.

Boumatic MR-S2 et MR-D2

Ces deux robots, à une et deux stalles, conservent le principe exclusif de traite par l’arrière. Leur unique bras animé hydrauliquement reçoit désormais une tête manipulant deux gobelets simultanément, contre un seul auparavant. Cette évolution réduit le nombre de mouvements du bras et augmente ainsi la cadence de traite. Ces robots bénéficient également d’une caméra 3D améliorant la précision du branchement. L’apprentissage est désormais automatique lors de la première traite d’une nouvelle vache. Cette caméra pourra être montée sur des robots déjà en service.

DairyRobot R9500 de GEA

C'est le nouveau nom du robot Monobox de GEA lancé en 2016. Cet automate conserve le principe de détection 3D, mais profite d’une caméra de cinquième génération. Pourvu d’un bras animé par trois moteurs électriques, le robot monostalle GEA se caractérise par l’utilisation de gobelets multifonctions. Une fois branchés, ceux-ci assurent toutes les opérations : prétrempage, lavage du trayon, séchage et stimulation, premiers jets, traite et trempage. Ils procurent ainsi un réel gain de temps, en limitant les déplacements du bras.

Merlin 2 de Fullwood Packo

Il dispose d’un bras animé par des moteurs électriques entraînant des courroies crantées. Ce procédé garantit des mouvements plus rapides que le précédent montage à vérins pneumatiques et réduit la consommation électrique.

RDS Futureline Elite de SAC

Ce robot conserve un bras industriel Motoman, desservant une ou deux stalles, équipé d’un laser et d’une caméra pour la détection des trayons.

Vers la fin du " teaching "

Avec l’évolution des capteurs, la phase d’apprentissage, teaching en anglais, qui consiste à préparamétrer le robot pour chaque nouvelle vache arrivant dans le troupeau, disparaît progressivement chez les constructeurs. Une contrainte de moins pour les éleveurs, notamment lors de la phase de mise en route du robot.

Avis d'éleveur : Gaëtan Leroux, en EARL, 65 Prim'Holstein à Berrien dans le Finistère

« Une caméra qui change la donne »

« J’attendais avec impatience l’arrivée du robot Delaval VMS V300, car mon précédent VMS, installé depuis l’été 2015, rencontrait des échecs de branchement liés à la morphologie des mamelles, caractérisée par des petits trayons arrière rapprochés. Depuis le renouvellement du robot en novembre 2018 et l’arrivée de la caméra 3D, ces désagréments ont disparu et je ne branche plus aucune vache à la main, y compris les génisses. Le nouveau capteur permet également de supprimer la fastidieuse phase d’apprentissage à l’arrivée d’une nouvelle vache au robot. Cela a d’ailleurs grandement facilité la mise en route du nouveau robot, qui était opérationnel dès la fin du montage, une intervention n’ayant pris que 4 h 30 en comptant la dépose de l’ancien. Seul un problème de connexion internet a retardé la mise en route de trois heures. En termes de performances, le bond est spectaculaire. Le temps de préparation et branchement a été réduit de près d’une minute pour atteindre désormais 42 secondes en moyenne. Le robot affiche un taux d’utilisation de 85 % pour 165 à 170 traites par jour et une production de 2 400 à 2 500 litres par jour. La nouvelle caméra est nettoyée beaucoup plus efficacement, c’est du temps en moins consacré à l’entretien. Le constructeur a aussi amélioré l’accès pour la maintenance, que je réalise au maximum moi-même. Dans les autres satisfactions, le VMS V300 est plus silencieux, sa sortie plus large améliore le flux des vaches et l’évacuation plus directe du lait a fait disparaître le risque de lipolyse. Si j’ai opté cette fois-ci pour le rinçage des pattes, j’ai en revanche abandonné le compteur de cellules, qui a, dans mon cas, peu d’intérêt au regard de la taille du troupeau et de l’absence d'associé ou de salarié sur l’exploitation. »

Avis d'éleveur : Bernard Morinière, Gaec de la roche Vetelay, 75 Prim'Holstein à La Salle-et-Chapelle-Aubry dans le Maine-et-Loire

« Le A5 nous apporte plus de souplesse »

« Nous utilisons un robot de traite Lely Astronaut depuis 20 ans. Le nouveau A5, arrivé en mars, remplace un A4 qui avait 8 ans. Auparavant, le premier robot A2 avait fait 12 ans. L'investissement s’explique principalement par la volonté de gagner en souplesse par rapport au A4, qui était complètement saturé avec un effectif de 75 à 76 vaches produisant 940 000 litres. Après 5 mois d’utilisation, le progrès se confirme avec un gain de 15 secondes par traite, faisant gagner 7 à 8 traites par jour. Le robot est un peu plus rapide à brancher et, surtout, la pompe à lait présente un meilleur débit pour une vidange plus rapide du bocal. Nous optimisons au maximum le robot avec un taux d’occupation de 95 % et, en moyenne quotidienne, 2,3 traites par vache et une production de 36 à 37 kg de lait par vache. En sélectionnant depuis 2 à 3 ans sur la vitesse de traite, on espère faire encore progresser la production, sans saturer plus le robot. L’intégration de davantage de composants électriques pour les mouvements du bras se traduit par une réduction du bruit de fonctionnement et une moindre sollicitation du compresseur, qui est le seul composant à ne pas avoir été changé. Nous avons opté pour le système Meteor qui nettoie les pattes en entrée de robot et pulvérise un traitement en sortie, pour une meilleure prévention des dermatites. En termes d’utilisation, il y a très peu de changements, le logiciel T4C étant repris à l’identique, mis à part l’affichage de la quantité de lait par quartier en instantané depuis l’écran du robot. Nous n’utilisons toujours pas l’application mobile sur le smartphone, n’en voyant pas l’utilité, les trois membres du Gaec habitant sur le site. Un dernier facteur a facilité notre prise de décision : la reprise du A4 était bien valorisée par le Lely Center, limitant l’investissement à 75 000 euros pour le A5. »

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