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Joffrey Collemiche, WM Presta – Conduire un tracteur électrique est relaxant

L’entreprise de travaux viticoles WM Presta possède quatre tracteurs enjambeurs électriques sur son parc de six. Un choix principalement économique.

« La stratégie de notre entreprise est de multiplier les sites pour être au plus près des clients, explique Joffrey Collemiche, l’un des cinq associés de l’entreprise de travaux agricoles WM Presta, qui emploie 25 salariés. Mes clients les plus éloignés sont à une dizaine de kilomètres. C’est ce qui nous a permis d’intégrer facilement des enjambeurs électriques dans notre parc de tracteurs, qui en compte quatre aujourd’hui. » Le transport routier constitue en effet un poste consommateur d’énergie : compter 1 % d’autonomie par kilomètre. « Ceci est à relativiser en fonction de l’âge du tracteur, avoue l’entrepreneur. Chaque année, les batteries progressent en termes d’autonomie. Le dernier modèle acheté en 2018 a gagné 15 % par rapport à celui acquis un an auparavant. » Les associés ont acheté les deux premiers tracteurs électriques d’occasion en 2015, lors du renouvellement du parc de Moët & Chandon. Maxime Mainguet, le plus gestionnaire des associés, cherchait en effet à réduire les coûts d’entretien des tracteurs enjambeurs. Les premiers retours des pionniers du tracteur enjambeur électrique étaient séduisants, quant aux coûts de fonctionnement et d’entretien. Ceci s’est confirmé avec les deux premiers modèles dans l’entreprise. Les coûts énergétiques ont été divisés par 10 en passant du GNR (60 à 75 euros pour une journée) à l’électricité (7 euros) et les « frais d’entretien annuels s’élèvent à 800 euros (essentiellement filtre à charbon et vidange moto-réducteur et hydraulique de la direction), alors qu’on leur fait faire 800 heures par an, résume Joffrey. Avec un enjambeur à moteur thermique, il y a la vidange moteur toutes les 250 heures et celle de l’hydraulique toutes les 1 000 heures. Et quand il faut changer un moteur de roue, il faut compter 10 000 euros par moteur de roue en hydrostatique – généralement, on change les deux côtés en même temps – contre 2 500 euros en électrique. » Et le remplacement du moteur de roue est beaucoup plus simple : quatre boulons à défaire et déconnecter l’alimentation. Si le tracteur se révèle beaucoup plus cher à l’achat, le retour sur investissement est rapide.

Un régal au travail du sol

Par ailleurs, le tracteur se révèle être confortable, offrant une bonne visibilité et surtout confortable. « Au travail, c’est un régal, apprécie Joffrey Collemiche. C’est silencieux, relaxant. On travaille la porte ouverte : on entend juste le bruit des outils de travail du sol. C’est toujours difficile de revenir à un thermique après. » Pour les associés, la transmission électrique apporte un couple et une nervosité que les transmissions hydrostatiques n’ont pas. Elle emmène l’enjambeur dans des pentes dans lesquelles les tracteurs hydrostatiques capitulent.

Pour l’entreprise, certifiée HVE et VDC, ce nouveau genre de tracteurs capte forcément l’attention, aussi bien des tractoristes qui sont plus nombreux à chaque offre d’emploi, que les clients dont les plus sceptiques des premières heures ont été contraints de constater les performances semblables aux modèles thermiques.

Concernant l’autonomie, ce sont les étapes de transport et de pulvérisation qui se montrent les plus énergivores. « Mais, même avec le mien, le premier T4E de Kremer Energie, dont les batteries montrent des signes de fatigue et seront peut-être changées l’année prochaine, j’arrive, dans la journée, à pulvériser les 5 hectares d’un client situé à un peu plus de 5 kilomètres de l’atelier. »

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