« J’ai investi moins de 20 000 euros pour moderniser mon semoir monograine de six rangs »
En Indre-et-Loire, Benoit Latour a choisi de moderniser son semoir monograine, plutôt que d’investir dans un appareil neuf, afin d’optimiser la qualité de semis de ses 100 hectares de maïs semence.

« J’ai choisi de moderniser mon monograine six rangs de chez Monosem avec des composants Precision Planting dans le but d’améliorer la précision de semis », annonce Benoit Latour, cogérant avec son épouse Anne-Sophie de la société en participation (SEP) Latour, basée à Cigogné en Indre-et-Loire.

En plus de ses 260 hectares de cultures traditionnelles, cet exploitant cultive 100 hectares de maïs semence en technique culturale simplifiée et en agriculture biologique (à hauteur de 20 % sur la SAU totale). Le cahier des charges pour cette culture lui impose d’intervenir plusieurs fois dans les parcelles avec le semoir monograine, afin de respecter les écarts de levée entre les pieds mâles et femelles. « Sur une planche, je réalise jusqu’à quatre semis différents, à des dates précises définies par le semencier. Un retard de trois jours à la levée représente une diminution du rendement de 30 % », indique-t-il.
Benoit Latour a acheté en 2013, pour 21 550 euros hors taxes un semoir monograine Monosem NG Plus 4 en six rangs à entraînement mécanique. Afin de gagner en temps de travail, ainsi qu’en homogénéité de semis pour optimiser la castration mécanique du maïs semence, il a décidé de s’orienter vers un semoir à distribution électrique.
Une modification à 5 500 euros par rang
« Acheter un nouvel appareil, quelle que soit la marque, me demandait d’investir entre 7 000 et 8 000 euros par rang, contre environ 5 500 euros avec des composants adaptables. J’ai donc confié, en 2021, à Romain Ripaud, de la société Euratlan, l’intégration sur le Monosem de la distribution électrique et des composants Precision Planting améliorant la qualité de semis. »

La modernisation a été réalisée en quatre jours sans modification du châssis. Seuls les bras des parallélogrammes ont été renforcés pour supporter les contraintes liées à la pression hydraulique des nouveaux composants. L’agriculteur s’est concocté un appareil haut de gamme, en optant pour la distribution par dépression vSet et l’entraînement électrique vDrive.

Il a également ajouté le réglage hydraulique de la pression au sol rang par rang DeltaForce, la languette de rappui Keeton Seed Firmer, ainsi que le système de fermeture du sillon par roues crantées FurrowForce. « Le coût total de la conversion s’est élevé à 33 000 euros. Toutefois, nous avons pu bénéficier d’une subvention de FranceAgriMer à hauteur de 40 %, soit un reste à charge d’environ 19 800 euros. »

Les levées plus homogènes
Grâce à l’entraînement électrique, l’agriculteur peut moduler la dose rang par rang. Il profite par ailleurs de la coupure automatique des distributions par GPS dans les bouts de champ et les pointes pour éviter les recroisements.

« Il est désormais facile, depuis le terminal en cabine, de désactiver certains des six éléments semeurs, ce qui est un plus en maïs semence. L’itinéraire technique demande en effet de réaliser des passages avec seulement quatre rangs pour les plants mâles ou femelles, puis d’effectuer un nouveau passage avec les deux autres rangées actives. Le terminal, plutôt complet, m’indique aussi le taux de précision d’espacement entre les graines, la stabilité des éléments et les indications de doubles. La languette Keeton Seed Firmer exerce une force de rappui inférieure à celle de la roue Pro d’origine du Monosem, mais la terre s’y colle moins. » Benoit Latour apprécie notamment le gain en précision de profondeur de travail, qui facilite le désherbage mécanique en pré-levée.
Anticiper les pannes en saison
Deux des six éléments semeurs accueillent la SmartFirmer, une languette de rappui dotée de capteurs capables de mesurer le pourcentage d’humidité, la température dans le sillon et la présence de résidus. « Ces données permettent d’adapter la profondeur de travail, afin de déposer les graines aux endroits les plus frais. »
Seule limite à la modernisation du semoir, l’agriculteur s’expose à d’éventuelles nouvelles pannes en raison de la présence d’électricité et d’informatique. « Avec l’entraînement mécanique, dès qu’une chaîne cassait, je pouvais aisément la remplacer. Dorénavant, l’appareil modernisé me fait craindre la panne électronique, que je ne suis pas à même de réparer. Heureusement, le service après-vente d’Euratlan est réactif. Toutefois, par précaution, je me suis créé un stock de quelques pièces d’avance, afin de ne pas prendre de retard dans les créneaux de semis. »

Satisfait des évolutions apportées sur son Monosem, Benoit Latour réfléchit à remplacer les microgranulateurs mécaniques Microsem, encore d’origine, par des modèles dotés d’une distribution électrique.
La SEP Latour en chiffres
- 2 associés : Anne-Sophie et Benoit Latour
- 1 salarié responsable du matériel : Olivier Patrice
- 2 salariés à mi-temps partagé
- 1 apprenti
- 360 ha de SAU dont 100 ha de maïs semence, 100 ha de blé, 50 ha de colza, 30 ha de blé dur, 30 ha de tournesol, 30 ha d’orge d’hiver ou brassicole et 20 ha de luzerne
- 21 550 € déboursés en 2013 pour acquérir le semoir monograine Monosem NG Plus 4
- 33 000 € (hors subvention) investis dans la modernisation du semoir
Favoriser la levée en réduisant les poches d’air dans le sol

Le système de fermeture du sillon d’origine sur le semoir monograine Monosem est remplacé, sur la version modernisée, par le dispositif FurrowForce. Ce dernier se décompose en deux parties. En premier lieu, les disques métalliques crantés inclinés en V scalpent et ferment proprement le sillon, éliminant au maximum les poches d’air. Ces dernières peuvent provoquer des retards à la levée de la culture, d’après l’expertise de Benoit Latour. Les roues en caoutchouc interviennent en second lieu et raffermissent le sol sur la semence, retenant l’humidité. Le poids exercé au sol par les roues s’ajuste grâce au poumon d’air qui, lui, est alimenté par la prise du circuit de freinage pneumatique du tracteur.