Aller au contenu principal

« Je me suis équipé pour gagner en confort et en qualité d’irrigation. »

Prestataire de services pour la SCEA de Galaben, Franck Minjat s’est doté d’équipements pour améliorer la gestion de l’irrigation, tant en termes de confort que d’optimisation des apports hydriques.

« En 2020, j’ai gagné en sérénité et amélioré la gestion de mon irrigation », annonce Franck Minjat, dirigeant de Servagri, qui assure en prestation de service intégrale, le suivi de toutes les cultures de la SCEA de Galaben, à Lanton en Gironde. La SCEA est centrée autour de l’élevage porcin naisseur-engraisseur, avec 700 truies. Les 230 hectares de l’exploitation servent en grande partie à assurer l’alimentation des porcs, notamment l’intégralité de la récolte des 170 hectares de maïs et de la trentaine d’hectares d’orge en double culture avec la carotte. Le reste consiste en de la double culture de haricot vert, en contrat avec Bonduelle. « Toutes ces cultures demandent un suivi de l’irrigation rigoureux, surtout dans nos sols sableux très drainants et disposant d’une faible réserve utile. Il n’est pas rare de démarrer l’irrigation fin mars pour l’orge ». Si les sols ne retiennent pas l’eau, celle-ci est disponible à faible profondeur, moins d’un mètre parfois en hiver. La nappe libre se recharge directement chaque hiver. Il n’empêche que l’irrigation est optimisée au mieux. « Si l’eau n’a jamais fait l’objet de restriction dans notre région, nous essayons d’être le plus pointu possible, afin de réduire la consommation d’électricité, dont les coûts augmentent d’année en année. » La crainte d’une panne peut avoir des conséquences importantes. « Trois jours d’arrêt pour une grosse panne en pleine saison de floraison du maïs peut se solder par une baisse de rendement de 5 quintaux. »

95 % de la surface arrosée avec des pivots

Aidée par la géométrie du parcellaire, l’irrigation est assurée à 95 % par des pivots. Ceux-ci assurent un arrosage homogène en quantité mesurée. Les 5% restant sont couverts par un enrouleur, des canons fixes et de la couverture intégrale. Ces pivots sont équipés de pendillards avec des arroseurs basse pression. Cette solution permet un arrosage par des grosses gouttes, ce qui limite l’évaporation de l’eau entre les asperseurs et le sol, ainsi que la dérive au vent. Elle limite également l’évaporation des eaux de lisier de porc, épandus via le réseau d’irrigation. « Les effluents sont d’abord passés dans un séparateur, qui dissocie toutes les particules solides du lisier de la phase liquide, cette dernière étant stockées dans trois grandes fosses au milieu des champs », explique le prestataire. De ce fait, limiter l’évaporation des jus avec les asperseurs basse pression contient les pertes atmosphériques de l’azote contenu dans le liquide.

Une irrigation assurée

Depuis la saison 2020, l’exploitation utilise le système de télégestion des pivots à distance FieldNet Pivot Control de Lindsay. « Je connaissais déjà bien le système, car mon frère exploitant agricole en était équipé depuis sept campagnes ». Facturée 2 700 euros par pivot, cette solution se compose de deux antennes, une à chaque extrémité du pivot informant de sa position et d’un boîtier électronique se connectant à l’armoire de commande du pivot. Ce dernier gère la vitesse d’avancement du pivot, donc la pluviométrie apportée à chaque tour, les mises en marche et les arrêts des pompes et des pivots, les détections de panne, les baisses de pression, etc. « En fonction des angles donnés par l’antenne GPS en bout de pivot, je peux activer/désactiver le canon d’extrémité de pivot, ce qui permet de limiter la sur-irrigation et d’éviter de mouiller les routes, apprécie Franck Minjat. Tout ceci est programmable et contrôlé depuis l’ordinateur de l’exploitation, une tablette ou un smartphone. Je rentre une pluviométrie et le système gère tout seul l’avancement du pivot. »

Des alertes pour limiter les dégâts

Le prestataire a gagné en confort de travail, puisqu’il est passé de cinq à six tours de plaine de contrôle quotidiens à trois par jour, pour vérifier qu’il n’y a pas de problème de panne et de bouchage d’arroseurs, par exemple. Habitant à 18 kilomètres de l’exploitation, Franck Minjat en a fini des tours de plaine à 23 heures : il contrôle désormais le bon fonctionnement de l’ensemble de pivots depuis son smartphone. S’il constate qu’il y a un risque de collision entre deux pivots, il peut choisir de manière pertinente lequel il va arrêter et pendant quelle durée. Avec parfois plusieurs pivots par pompe, Franck Minjat optimise la programmation en actionnant un second pivot lorsque le premier a terminé son parcours, sans avoir à se déplacer.

De même, les alertes se révèlent être fort utiles. S’il peut arriver d’être réveillé en pleine nuit, cela permet d’être très réactifs en cas de panne, limitant les pertes d’eau ou les risques de collision. « Cela évite les mauvaises surprises en arrivant sur l’exploitation le lendemain matin », apprécie Franck Minjat.

Une station météo et une sonde capacitive connectées

La saison dernière, le prestataire s'est équipé d’une station météorologique, ainsi que d’une sonde capacitive, auprès de la société Sencrop. « D’une extrémité à l’autre de l’exploitation (deux kilomètres), il peut y avoir des différences de pluviométrie allant du simple au double, en période d’orage, constate le prestataire. Les apports d’eau complémentaires par l’irrigation ne sont alors pas les mêmes. » Achetée 650 euros (+ 79 euros d’abonnement annuel), la station météorologique connectée mesure la température, l’hygrométrie, pluviométrie et la vitesse du vent. Le prestaire n’a pas fait le choix de la mesure d’ETP, ayant cette donnée via le GRCeta. Etant principalement concerné par les pertes d’eau par infiltration et les consommations des cultures, il a trouvé plus d’intérêt à investir dans une sonde capacitive, qui lui a été prêtée pour la saison 2020. Pour cette première campagne, Franck Minjat l’a placée à proximité des sondes tensiométriques installées sur l’exploitation par le GRCeta SFA, une façon pour lui d’apprivoiser et d’étalonner la technologie par rapport aux sondes tensiométriques. « Une sonde capacitive fait le travail de six tensiomètres, explique-t-il. En général, il faut implanter un tensiomètre à trois profondeurs différentes pour avoir les mesures sur différents horizons. Et comme ce sont des capteurs de contact, il faut doubler les sondes (soit six au total) en cas de problème de contact d’une sonde avec le sol. Comme la sonde capacitive émet un champ électrique pour mesurer l’eau dans le sol, elle permet d’explorer une plus grande surface. De plus, une seule sonde est nécessaire, ce qui simplifie sa mise en place. » La sonde est couplée à un pluviomètre qui permet une bonne connaissance des quantités d’eau apportées, et elle est dotée de capteurs tous les 10 centimètres ce qui permet au prestataire de suivre de manière plus fine l’évolution de la réserve d’eau dans le sol. « En revanche, le fait d’avoir une seule sonde par zone avec la capacitive, demande d’être plus pointu dans les paramétrages, le choix du site et son installation, de plus son coût est supérieur (1319 euros contre 930 euros à celui de six tensiomètres), tout comme celui de l’abonnement (80 euros par an contre 50 euros) », constate Franck Minjat.

Mieux maîtriser le démarrage de l’irrigation

Toutes les données de la station météorologique et de la sonde capacitive sont envoyées régulièrement via le réseau Sigfox. Les données sont consultables depuis l’ordinateur ou sur le smartphone. « La sonde capacitive réagit très vite à l’irrigation, alors qu’il y a un petit décalage temporel avec les tensiomètres entre le moment de l’irrigation et celui où elle est mesurée, observe le prestataire. Avec ces outils, on sait exactement quelle quantité d’eau on a apportée. » Maîtrisant mieux son fonctionnement, la sonde, qu’il a achetée, sera implantée ailleurs qu’à proximité des sondes tensiométriques cette année. Quelle que soit la technologie, les sondes se révèlent être utiles pour déterminer le moment opportun pour démarrer en début de saison ou redémarrer l’irrigation après un épisode pluvieux, ainsi que pour moduler les apports en eau en fonction des besoins de la culture et des conditions climatiques.

Entretenir ses installations pour limiter les risques de casse

Vérifier le bon état des installations d’irrigation pendant l’hiver permet de réduire les risques de pannes pendant la belle saison. Cette période est mise à profit pour assurer l’entretien des stations de pompage, des forages et des rampes d’irrigation et vérifier le bon état des équipements d’aspersion. Un bouchage partiel ou une usure peut se solder localement par une sous-irrigation ou une sur-irrigation. Selon la nature des eaux, il peut être utile de procéder au nettoyage des canalisations. Les neuf pivots de l’exploitation gérée par Franck Minjat sont alimentés par quatre installations de pompage. « Riche en fer, l’eau pompée est limpide d’un côté de l’exploitation, chargée en fer de l’autre côté : pour cette raison, nous passons un « obus plastifié » dans les canalisations PVC d’alimentation des rampes, ayant pour fonction de nettoyer les conduites principales », explique le prestataire. Ce nettoyage évite la réduction excessive du diamètre interne occasionnant des pertes de charge et de débit et donc une moins bonne qualité d’irrigation.

Les conseils techniques complémentaires aux OAD

Pour le suivi de l’irrigation comme pour le suivi agronomique, le prestataire fait appel au GRCETA-SFA regroupant 180 exploitations et employant six ingénieurs ou techniciens, dont deux dédiés à l’irrigation. « Ils connaissent bien les spécificités de nos terres, reconnaît Franck Minjat. Leurs conseils, notamment au travers du bulletin d’irrigation deux fois par semaine en saison, qui informe sur le suivi hygrométrique et pluviométrique, ainsi que sur les conseils irrigation, sont toujours pertinents. Ils sont complémentaires au OAD. » Pour établir ses conseils, le GRCETA s’appuie entre autres sur un réseau des parcelles témoins, équipées notamment de pluviomètres et de sondes tensiométriques réparties dans plusieurs exploitations et sur diverses cultures, dont celle gérée par Franck Minjat, le tout étant couplé aux prévisions météo.

Les plus lus

Remplissage du réservoir d'un engin agricole de GNR
Comment évolue le prix du GNR ?

Le prix du gazole non routier pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs qui en ont besoin pour alimenter leurs engins…

Remplissage du réservoir d'AdBlue d'un tracteur
Comment évolue le prix de l'AdBlue ?

Au coût du carburant qui pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs, s’ajoute l’AdBlue nécessaire dans tous les…

John Deere - Trois nouveaux tracteurs articulés 9RX culminant à 913 chevaux

John Deere dévoile trois nouveaux tracteurs articulés à chenilles 9RX, dont le plus puissant délivre jusqu'à 913 chevaux.

Épandeur d'engrais traîné Sulky XT 130 Polyvrac
« J’embarque trois fois plus d’engrais qu’avec mon précédent épandeur porté »

Xavier Testu, agriculteur dans la Somme, a investi dans un épandeur d’engrais traîné qui mobilise un tracteur moins puissant…

Le robot collecteur de lisier Glouton de Miro racle le lisier liquide ou légèrement pailleux (brins de 2 cm maxi) sur une largeur de 1,70 m.
Miro - Glouton ne fait qu’une bouchée du lisier
Le robot collecteur Glouton de Miro peut racler et embarquer 420 l de lisier.
Un cinquième modèle, le 5130M de 135 ch vient compléter la gamme de tracteurs John Deere 5M par le haut.
John Deere - Le tracteur 5M plus puissant et plus cossu

John Deere enrichit sa gamme de tracteurs 5M avec un modèle plus puissant et une plus grande diversité d’équipements.

Publicité