Comment garantir la qualité des pommes de terre au stockage ou au conditionnement ?
Des pommes de terre choquées perdent en qualité, risquent d’être déclassées ou même de pourrir et de contaminer les autres. Il est donc important de mettre en place des méthodes et des équipements pour les protéger lors du stockage ou du conditionnement.
Des pommes de terre choquées perdent en qualité, risquent d’être déclassées ou même de pourrir et de contaminer les autres. Il est donc important de mettre en place des méthodes et des équipements pour les protéger lors du stockage ou du conditionnement.

La sensibilité des pommes de terre aux chocs se qualifie selon plusieurs critères. Des grosses pommes de terre, donc lourdes, sont plus sensibles aux chocs que des tubercules de petite taille plus légers. Celles à faible teneur en matière sèche supportent également moins les coups. Les pommes de terre pour le marché frais sont vendues avec un taux de matière sèche inférieur à 18 %, pour l’industrie, entre 19,5 et 23 % et pour la fécule, supérieur à 23 %. Un autre critère à prendre en compte est celui de la variété. Les pommes de terre à chair tendre (peau fine) ont tendance à se déchirer plus facilement que des chairs fermes. Thibault Lefebvre, chef produit chez Grimme précise que : « En diminuant les chocs de 1 %, le gain peut atteindre 6 000 € par an, en prenant comme référentiel une culture de 100 ha à 50 t/ha, avec un prix de vente à 120 €/t. »
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Respecter la limite de 30 cm de chute

En sortie d’arracheuse et en fonction de leur destination, les pommes de terre seront stockées en bâtiment réfrigéré, dans des palox, ou encore déposées dans des bennes de camion pour leur expédition. La première règle ancestrale est la limite des 30 cm de hauteur de chute entre les convoyeurs, un répartiteur, une trémie de réception ou sur un tas de tubercules. Si cette hauteur peut être parfois difficile à respecter, diverses solutions ont été développées, afin de ralentir la pomme de terre dans sa chute.
Réduire la hauteur de déchargement

Lorsque les bennes déchargent dans la plupart des trémies de réception les pommes de terre fraîchement récoltées, la hauteur de chute dépasse souvent 30 cm et peut même atteindre jusqu’à 80 cm lorsqu’elle est vide. Pour amortir la chute des pommes de terre, la trémie de réception dispose d’un tapis en bandes matelassées et d’une poche souple en bâche (effet d’amortissement). Les rebords sont aussi revêtus de plaques en mousse. De plus, sur certaines machines, un capteur laser arrête automatiquement le fond mouvant quand le matelas de pommes de terre arrive à la hauteur définie au préalable par l’utilisateur, avant de recevoir une nouvelle cargaison.
Favoriser la chute sur un tapis mou

Pour subir le moins de chocs possibles, les pommes de terre doivent chuter sur un tapis dit mou, autrement dit entre deux de ses rouleaux d’entraînement. Cela crée un effet d’amortisseur. Grimme développe une solution plus évoluée de ce système, dénommée Airbag. Le principe : sur un élément à tapis, deux rouleaux de guidage soulèvent la bande, afin de créer un plus fort amorti sur la zone de réception. Par ailleurs, les bandes relevées sur les bords du tapis évitent aux pommes de terre d’être en contact avec les parois et diminuent les risques d’endommagement.
Ralentir la vitesse de chute

L’amortisseur de chute se situe à la fin d’un tapis convoyeur roulant et se compose de doigts semi-rigides en caoutchouc. Ces derniers, en se pliant, absorbent l’énergie de la chute des pommes de terre, cassant ainsi leur vitesse. La souplesse des doigts empêche aussi la terre de se coller dessus. Ce système économique est le plus utilisé dans les exploitations.
Déposer les tubercules dans les palox sans vitesse
Pour charger les palox, Grimme propose, par exemple, le système Drop Stop. Le flux de tubercules est pincé par une bavette en partie supérieure et une planche rigide en caoutchouc en partie inférieure. Un vérin à gaz est capable de modifier la dureté de la bavette dans le but de stopper la vitesse de chute des pommes de terre sans les coincer. Ce système peut être doublé jusqu’à toucher le fond du palox ou la partie supérieure du matelas de tubercules, afin d’éviter qu’ils reprennent de la vitesse.
