Essai tracteur Fendt 620 VarioDrive – « Un quatre cylindres taillé pour jouer dans la cour des grands »

Au travail – Un très bon comportement du moteur lent

Réglé à une profondeur de 10 cm dans une parcelle de groie bien sèche, le déchaumeur à dents de 4 m de large a quand même réussi à pénétrer et le tracteur évoluait au régime moteur de 1 680 tr/min à 8 km/h, soit 200 tr/min de moins que notre Fendt 720 Gen6. En passant à 10 km/h, il avançait sans difficulté au même régime. Bien que les conditions sèches du sol aient tendance à faire trembler l’outil, nous n’avons pas été secoués en cabine. Le Fendt 620 VarioDrive est relativement stable, grâce à ses bras de relevage courts. Si au ralenti et à l’extérieur le bruit du quatre cylindres est important, le tracteur se révèle plutôt silencieux à bord. Nous avons aussi valorisé le télégonflage, qui est un plus pour le confort de travail dans toutes les situations. Nous avons défini une pression à 0,8 bar et vu le taux de patinage diminuer. En sortie de champ, il nous a fallu 5 minutes et 30 secondes pour atteindre 1,8 bar.

Avec la presse haute densité Krone HDP 1290, le Fendt 620 Vario Drive a réalisé un peu plus de 1 000 balles cubiques. Il avançait entre 8 et 15 km/h, selon la taille des andains de paille. Le moteur était à l’aise sur le plat avec un régime de 1 900 tr/min, mais il accusait un peu le coup dans les montées. C’est un tracteur un peu léger pour ce type de chantier. En revanche, il est très stable et confortable. Le 620 VarioDrive absorbe d’ailleurs aussi bien les secousses données par le piston de la presse que notre Fendt 724 Gen6. Lors des demi-tours en bout de champ, nous avons apprécié son faible rayon de braquage, grâce au pont avant géré automatiquement pour réduire le ripage. Avec la suppression de la gamme I et II sur la transmission, nous n’avons plus à penser à arrêter le tracteur pour passer en mode route en sortie de parcelle.

Sur la route, avec le plateau à paille, nous avions la sensation de conduire un poids lourd. Particulièrement nerveux, le 620 VarioDrive ne ralentissait pas ou peu dans les côtes. Il met en revanche un peu de temps pour atteindre la vitesse cible demandée. Son moteur fonctionnant à bas régime nous a permis de rouler sur le plat à 40 km/h à 1 100 tr/min. En solo, il circule à 50 km/h à 1 300 tr/min. Cela s’est ressenti sur la consommation de carburant avec des maximales à 38,5 l/h en instantané, contre 47 l/h avec notre 724 Vario Gen6. Bien que la réserve d’AdBlue fondait comme neige au soleil au travail du sol, nous avons constaté que sur la route cela restait raisonnable. Nous observons une légère diminution de frein moteur vis-à-vis de nos Fendt 700 Gen6. En revanche, le frein hydraulique de la transmission, activable à l’aide du champignon au plancher, fait presque caler le tracteur. À grande vitesse, le Fendt est particulièrement silencieux : nous ne percevions que le bruit de la transmission.

L’attelage arrière du 620 VarioDrive est bien conçu et complet. Les prises hydrauliques, dotées de leviers de décompression, sont réparties de part et d’autre du troisième point hydraulique. Ce dernier se manipule par ailleurs avec précision, grâce à son lent déploiement. En complément du verrouillage automatique de l’essieu suiveur, Fendt fournit un boîtier à fixer sur une remorque dotée d’essieux directeurs à pilotage électronique puis à brancher sur la prise électrique spécifique à sept broches à l’arrière du tracteur. Ce système est un détrompeur évitant les oublis de désactivation du distributeur lorsque la remorque est dételée. Le Fendt est équipé du système de freinage double ligne hydraulique et pneumatique. Avec le freinage par air, l’assistant de freinage de la remorque est disponible de série, évitant de mettre en portefeuille l’ensemble routier.

En cabine - Un cockpit d’avion

Le Fendt 620 VarioDrive bénéficie de la célèbre cabine FendtONE, prédisposée, en option, pour recevoir une filtration de catégorie 4. L’accès à bord s’effectue par quatre grandes marches. Étant habitués à trois marches sur nos tracteurs, nous avons été un peu perturbés au début. La visibilité est bien dégagée à 360 degrés grâce aux grandes surfaces vitrées. Nous avons apprécié la présence d’un pare-soleil sur la vitre arrière. Le siège toutes options, ventilé, chauffant, massant et réglable depuis le terminal, peut paraître superflu, néanmoins nous y avons pris goût. Au niveau des rangements, ils sont certes limités, mais suffisants pour emporter quelques bricoles. Nous regrettons quand même l’absence d’une vraie boîte à outils. La cabine loge aussi, devant la vitre droite, une sorte de glacière amovible capable aussi bien de maintenir son contenu au frais que de le réchauffer.

L’accoudoir multifonction compte deux étages et donne l’impression de piloter un avion. Il centralise l’ensemble des fonctionnalités du tracteur avec une quantité importante de boutons. Il ne faut pas s’y perdre. Le joystick principal, le secondaire et les commandes physiques de contrôle du terminal sont rehaussés. Les boutons blancs sur les joysticks et l’accoudoir sont entièrement personnalisables. Nous avons apprécié les interrupteurs fingertips, qui changent de couleur en fonction du distributeur qui leur est attribué. Le joystick principal, quant à lui, conserve la logique de pilotage des transmissions Fendt.

La cabine compte deux terminaux tactiles de 12 pouces de bonne résolution, en plus de l’écran du tableau de bord situé derrière le volant. Le terminal principal, fixé en bout d’accoudoir, s’utilise pour configurer le tracteur de A à Z, allant de la programmation des séquences de bout de champ au contrôle de la radio ou de la ventilation, en passant par les réglages du siège. La navigation entre les menus peut ainsi prendre du temps avant d’attaquer un chantier. Le second terminal, s’escamotant dans le toit à droite, nous permet de faire les mêmes actions que sur le principal. L’écran de 10 pouces du tableau de bord, non tactile, affiche les informations du moteur et de la transmission. Il est possible de le scinder pour afficher les menus. Qu’il s’agisse du tableau de bord ou du deuxième écran dans le toit, nous ne voyons pas l’utilité de démultiplier les menus, notamment avec les outils que nous utilisons.

Entretien - Le nettoyage automatique des radiateurs est très efficace

Il est facile d’accéder, côté gauche, aux filtres à carburant et à huile moteur, ainsi qu’à la jauge à huile. Seul bémol, nous avons trouvé la dépose du filtre à air bien moins facile que sur nos 700 Vario Gen6, nécessitant de relever une durite. Depuis le terminal, nous pouvons lire en pourcentage l’état d’encrassement du filtre à air, une fonctionnalité plutôt pratique. L’accès au filtre de la cabine se situe au-dessus du relevage arrière. Le filtre de cabine catégorie 4, se situe au-dessus du relevage arrière. Le Fendt 620 VarioDrive se dote d’un ventilateur réversible programmable ou à engagement manuel, pour le dépoussiérage automatique des différents radiateurs. Le fonctionnement en sens inverse est très bruyant, mais il est très efficace. En effet, après une semaine de travail dans la poussière, les radiateurs étaient restés assez propres. Quant à la batterie, elle prend place sous les marches côté droit.