Épareuse – Les agriculteurs s’orientent vers des machines plus professionnelles
Le choix d’une épareuse se raisonne en fonction de son utilisation et de l’environnement dans lequel elle va évoluer.
Le choix d’une épareuse se raisonne en fonction de son utilisation et de l’environnement dans lequel elle va évoluer.

« L’entrée de gamme est de plus en plus délaissée pour des machines, un minimum, équipées », s’accordent à dire les constructeurs d’épareuses. Il est vrai que la taille croissante des exploitations agricoles s’accompagne inévitablement d’un kilométrage plus élevé de haies, de fossés et d’autres bordures de champ. Les agriculteurs cherchent donc des débroussailleuses à bras hydrauliques plus robustes, conçues pour avaler un plus grand nombre d’heures. Ils recherchent aussi des machines mieux dotées plus confortables à piloter.
Une portée de 6 m maximum
La grande majorité des épareuses vendues chez les agriculteurs et les Cuma affiche des portées entre 4,50 et 5,50 m, voire 6 m. « Les agriculteurs sont, en effet, obligés de faire des compromis entre la portée horizontale et la portée verticale d’une part et le gabarit compact d’autre part, explique Pierrick Blanchard directeur commercial et marketing chez Kuhn. Ils peuvent être amenés à entretenir des chemins étroits. Pour intervenir dans ces conditions, l’épareuse doit être en capacité de travailler à différentes hauteurs sans dépasser le gabarit du tracteur, à droite comme à gauche, ce qui limite les dimensions du bras. »
Bras droit, semi-avancé, avancé, télescopique

Le marché des débroussailleuses se compose essentiellement de quatre types de bras. Les modèles droits sont par définition les solutions les plus simples et les plus économiques. Les bras semi-avancés, également appelés coudés ou « en S », permettent d’avancer le groupe de fauche de 50 à 60 cm par rapport au bras droit. L’avant de l’épareuse se retrouve sensiblement à hauteur de l’axe de la roue arrière du tracteur. Cela confère un plus grand confort pour les longues journées de débroussaillage, le conducteur ayant moins à tourner la tête pour voir sa tête de broyage.

La cinématique en L du bras avancé améliore encore le confort du chauffeur en avançant davantage le groupe de fauche, le positionnant à la hauteur du volant du tracteur. Plus cher et plus fragile que les modèles en S, ce type de bras est souvent réservé aux gammes professionnelles à destination des entrepreneurs de travaux paysagers.
Pour compléter l’offre du marché, il faut ajouter les bras télescopiques, qui se retrouvent sur les bras droits ou semi-avancés. Ils permettent d’augmenter la portée du bras, tout en conservant un gabarit compact une fois rétracté.
Pour le monde agricole, l’offre se résume aux bras droits et semi-avancés. Un peu plus chers, « les bras semi-avancés conviennent aux travaux de fauche ou d’entretien des haies, explique Romain Cogo chef produit chez Noremat. Si le groupe de fauche doit être dételé pour être remplacé par un sécateur ou un lamier (section de bois de plus de 3 cm), le bras droit est à privilégier, afin que les branches sectionnées ne tombent pas sur la cabine… À moins d’installer une protection sur celle-ci. »
Adapter l’épareuse au tracteur
Autre élément de contexte à prendre en compte : le tracteur sur lequel l’épareuse va être attelée. Il doit y avoir adéquation entre le porteur et son outil. Une débroussailleuse avec une portée importante ne peut être attelée sur un tracteur trop léger, au risque de mettre en péril la sécurité de l’ensemble. Si besoin, le lestage doit être adapté pour compenser le transfert de poids lorsque le bras est déployé. À l’inverse, un tracteur trop lourd et trop puissant ne peut être équipé d’une machine à la construction trop légère, telle que celles proposées en entrée de gamme. L’opérateur ressentira moins les contraintes exercées sur l’épareuse, ce qui augmente le risque de casse.
Pivot et sécurité d’effacement

Pour protéger ces machines, les constructeurs proposent des sécurités d’effacement. Elles peuvent être mécaniques, notamment sur les modèles d’entrée de gamme (tarifs de 15 000 à 21 000 euros HT), s’appuyant sur un système de bielles qui efface l’épareuse vers l’arrière. La remise en place s’effectue manuellement ou en prenant appui au sol, en effectuant une marche arrière. Mais la plupart des débroussailleuses sont aujourd’hui dotées d’une sécurité d’effacement hydraulique. Une trop forte pression exercée sur le bras déclenche un clapet autorisant le pivotement du bras vers l’arrière. Sur les machines de plus grande portée, la pression d’effacement sera différente selon que le groupe de fauche est proche ou distant du tracteur.
Certaines épareuses disposent aussi d’une sécurité active en marche arrière.

Plus cher (surcoût autour de 4 000 euros), le pivotement hydraulique s’avère aussi utile pour entretenir les angles de parcelles, en pilotant le balayage du bras.
L’emplacement du point de pivot constitue un enjeu en matière de stabilité. Plus il est placé à gauche (sur une machine à bras droit), plus l’épareuse est stable.
Brider l’attelage pour gagner en stabilité et en précision

Outre le lestage et la position du point de pivot, le type d’accroche est un levier important de la stabilité de l’ensemble. Sur les plus petites machines, l’attelage trois points peut suffire, éventuellement complété de chaînes. C’est un bon compromis entre rigidité et temps d’attelage/dételage. L’ajout de bielles entre les deux points d’attelage bas et l’échelle d’attelage renforce la stabilité.
Pour rigidifier encore plus l’attelage, les constructeurs proposent, pour la partie basse de l’attelage, des châssis qui prennent appui sur quatre points : les deux bras inférieurs, ainsi que deux points d’accroche sur le pont arrière du tracteur. Les systèmes de fixation sur l’essieu restent à demeure. Permettant un attelage rapide, cette solution de fixation sur châssis est assez souvent choisie par les Cuma, dont certaines n’hésitent pas à investir dans un tracteur d’occasion qui reste attelé en permanence sur l’épareuse.

Les pompes et moteurs à pistons axiaux maintiennent la performance
Côté hydraulique, les épareuses d’entrée de gamme sont dotées d’une pompe à engrenage sur le bloc hydraulique et d’un moteur à engrenage au niveau du groupe de fauche. Ces solutions économiques sont petit à petit remplacées par des pompes et des moteurs à pistons axiaux à mesure que l’on monte en gamme. Ces composants hydrauliques « présentent l’avantage de moins chauffer l’huile, ce qui assure une meilleure performance et plus de puissance tout au long de la journée, tout en augmentant la longévité », explique Sébastien Ganza responsable des ventes de la société Rousseau.
Couteaux en Y ou marteaux
Selon les machines, les largeurs de groupes de fauche varient de 1 à 1,60 m et plus, la dimension 1,20 m restant la plus courante dans le monde agricole. Pour de l’entretien régulier, ces groupes de fauche sont dotés de couteaux en Y. Ils conviennent pour l’herbe, les broussailles et les petits bois jusqu’à 3 cm de diamètre. Au-delà, il est préférable d’opter pour des marteaux.
Les commandes électriques proportionnelles apportent de la précision

Concernant les commandes, les téléflexibles constituent la solution la plus économique, mais sont assez encombrants. Pour plus d’ergonomie, l’agriculteur peut investir dans des commandes basse pression ou des commandes électriques qui ajoutent de la proportionnalité dans les mouvements. Les commandes électriques proportionnelles sont aujourd’hui les plus demandées, car elles ne nécessitent que le passage d’un câble électrique en cabine et autorisent des mouvements souples et précis.

