Aller au contenu principal

Filière ovine
L´Abattoir de Bellac gère la traçabilité et la qualité sanitaire

Totalement fiché, de sa naissance jusqu´au consommateur, l´agneau abattu à Bellac (Haute-Vienne) répond pleinement aux attentes de la sécurité alimentaire. Une démarche de qualité pour un agneau de qualité.


« L´abattoir a été amélioré par une réflexion continue avec les utilisateurs ». Une phrase peu anodine pour Pierre Sabatier, le directeur de l´abattoir de Bellac. Depuis 1998, l´abattoir pratique la traçabilité de l´élevage au consommateur.

Informer les producteurs
En 2000, ont été réalisées l´extension des salles frigorifiques et la création de l´atelier découpe-expédition de la Coopérative Limovin. «Depuis l´apparition de l´ESB et la crise de la fièvre aphteuse en Grande-Bretagne, les procédures de contrôle pour l´hygiène et la sécurité alimentaires se sont renforcées» indique P. Sabatier.
Situé entre les producteurs ovins et les bouchers ou les consommateurs, l´abattoir doit gérer le process d´abattage mais aussi les déchets liquides et solides qu´il génère ; tous les déchets à haut (MRS) et bas risque en respectant l´environnement. Autres devoirs de l´abatteur : assurer la traçabilité et la qualité sanitaire de la viande. «Nous sommes à la croisée des chemins, indique P. Sabatier, par rapport à l´ensemble des décrets, nous nous adaptons très rapidement avec une réaction à l´ESB, la fière aphteuse, la démédullation et nous acceptons l´ensemble des contrôles. Il nous faut préserver à la fois l´image de marque de l´abattoir et celle de la viande d´agneau. Les éleveurs veulent aller loin, au maximum, sur le plan qualité notamment avec le Label rouge et la certification bio. Des contrôles réguliers sont effectués par Qualicert et Ecocert».
©J. Diependaele

Légende - En 2000, l´abattoir de Bellac a été doté de nouvelles salles frigorifiques et d´un nouvel atelier de découpe-expédition.
Des contrôles et une méthode Haccp assez contraignante mais « les contrôleurs nous épaulent dans cette recherche de la qualité et cela constitue une remise en cause utile à notre travail » constate Pierre Sabatier. Il est vrai que sur les 600 000 agneaux nés, élevés et abattus en Limousin, le tiers passe à l´abattoir de Bellac. C´est un système informatique spécialisé, baptisé Elisa (société Elisphère), qui prend en charge toute l´information pour chaque agneau. A l´entrée de l´abattoir, les lots et les agneaux sont répertoriés par usager.

Process automatisé et fiable
Un poste d´identification «Teisa» permet de lire toutes les boucles et particulièrement celles de Limovin, Bellac Agneaux. avec numéros ou avec codes à barre. Un poste classement des carcasses Ofival répertorie chaque animal et affecte le classement.
L´animal est ensuite pesé sur un rail de convoyage et une étiquette comportant toutes les indications (éleveur, nº cheptel, nº agneau, quantième, nº d´abattage, poids, classement grille Europe.) est éditée et apposée sur la carcasse. Un marquage du jour et du numéro d´abattage à jet d´encre est effectué sur la carcasse par tatouage indélébile ; cette encre est de qualité alimentaire (système Tiflex).
Ainsi, la carcasse ne peut échapper à l´identification : elle demeure marquée sur la chaîne d´abattage, lors du ressuage, dans les frigorifiques de stockage et pour l´expédition. Même en cas de perte de l´étiquette, il est possible de lui réattribuer une étiquette avec toutes ses qualifications d´origine (éleveur, poids, destinataire final, classement.) et de maintenir ainsi toute la traçabilité à partir du programme Hélisphère.

Cette organisation permet de peser, classer, labelliser, consigner. sur un même écran. Le suivi des animaux est tel que la facturation peut être réalisée puisque l´étiquette comporte un code à barres. De même, l´ordinateur Elisa d´Hélisphère peut être relié à des outils de bureautique standards pour obtenir des informations statistiques pour l´éleveur, ou pour l´abattoir. On comprend mieux pourquoi les animaux sans boucle sont refusés par les abattoirs. La traçabilité demeure l´intelligence, la mémoire vive de l´abattoir qui y trouve toute l´information de l´amont et de l´aval.
Directeur du groupement Limovin, Jean-Marie Grolleau suit de près l´activité de l´abattoir de Bellac et l´expédition des agneaux. « Nous expédions en moyenne 300 agneaux par semaine. Certains agneaux partent en direct (en carcasse) par camion vers leur destination, d´autres entrent en atelier de conditionnement sur palette ou roll. L´atelier est construit pour répondre aux normes sanitaires » précise-t-il.
©J. Diependaele


Légende - L´agneau abattu à Bellac porte une fiche assurant sa traçabilité et la qualité sanitaire de la viande.
Limovin : respecter les normes sanitaires
A la coopérative Limovin, 95 % des agneaux sont issus d´un cahier des charges qu´il s´agisse de la CCP Baronet ou de la CCP Agneau du Limousin qui bénéficient de l´Indication Géographique Protégée. Ces deux appellations sont détenues par le GIE Ovins du Limousin est un groupement de qualité (Celmar et Limovin).
Limovin présente la particularité d´avoir une activité à la fois sur l´amont (l´élevage) et sur l´aval (commercialisation) de la filière. Cette coopérative rassemble 600 éleveurs possédant 130 000 brebis.
« Le partenariat entre l´abattoir et Limovin est une garantie de sécurité. La qualité sanitaire par exemple est un travail d´ensemble de même que le respect du cahier des charges » affirme Jean-Marie Grolleau.
©J. Diependaele

Pas de maillon faible
« Pour la traçabilité, à l´arrivée à l´abattoir nous savons observer si un lot est certifiable ou pas. Mais cette certification est réalisée en bout de chaîne ». Pour éviter toute confusion, une relecture de l´étiquette est effectuée par Limovin dans l´atelier de conditionnement avant expédition : « nous savons où sont partis tous les agneaux abattus, même si parfois nous avons 25 clients pour 30 agneaux livrés par éleveur. Notre objectif est d´éliminer tout maillon faible dans la chaîne de traçabilité et de facturation ». Ainsi, au final, chez le boucher, on sait qui a produit l´agneau. Même si l´agneau est non certifié - Agneau de Tradition Bouchère par exemple - sa traçabilité doit être assurée jusqu´au point de vente.

Les plus lus

Vue aérienne de la ferme du domaine Bella Donna, en Italie.
Une ferme ovine multifonctionnelle à l’italienne
À l’image de jeunes agriculteurs italiens, Murad Salem se diversifie pour s’adapter aux nouveaux enjeux de l’agriculture.
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Mouton nez noir du Valais
Moutons blancs, nez noirs - Les chouchous du Valais
Un documentaire Arte présente l’élevage de la race nez noir du Valais.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Emilien Chaillou avec ses brebis lacaune.
« En Bretagne, nous désaisonnons nos brebis laitières en bio »
En Ille-et-Vilaine, Émilien Chaillou et Johanna Colleau conduisent leurs brebis laitières en bio et à contre-saison pour répondre…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre