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McDonald’s « Pas de tabou avec les agriculteurs »

À travers les six étapes de l’AgriTour, McDonald’s est allé à la rencontre des agriculteurs et des filières agricoles. Objectif : approfondir la stratégie filières durables de McDonald’s France à horizon 2030. Entretien avec Eloi de la Celle, directeur du département Achats Qualité Logistique & Environnement de McDonald’s France.

Eloi de la Celle. « Lors de l’AgriTour, nous n’avons pas eu de tabou avec les agriculteurs. »
© J. Jacquel

Quel est le mot qui résume l’AgriTour de McDonald’s ?

En un mot, je dis co-construction. Les échanges ont été francs et directs avec l’ensemble des acteurs des filières agricoles. Ils nous ont permis de nous remettre en question et de conforter certaines directions. Et demain, nous continuerons de rencontrer et d’échanger avec les agriculteurs. Lors de l’AgriTour, vous avez dit « pas de McDonald’s sans agriculture en France ».

Vos clients en sont-ils conscients ?

Nos clients évoluent avec la société. Nous sommes dans la bonne direction quand nous évoquons la valorisation ou les impacts positifs que peut avoir l’agriculture sur le dynamisme des territoires, les paysages, les sols, la biodiversité, la captation de carbone. Les agriculteurs veulent que nous communiquions encore plus sur ces points. Au Salon de l’Agriculture et dans les médias, nous sommes fiers de dire que nos agriculteurs font déjà bien et que nous les accompagnons dans une démarche d’amélioration continue.

Vos approvisionnements reposent sur l’agriculture conventionnelle. Vous l’assumez auprès du grand public ?

C’est assumé car nous contribuons à aider les filières agricoles à toujours faire mieux. On ne veut laisser aucun agriculteur engagé dans une démarche d’amélioration continue sur le bord de la route. Nous communiquons, par exemple, sur les efforts de nos producteurs de pommes de terre qui ont réduit l’utilisation de pesticides de plus de 50 % de matière active par hectare entre 2007 et 2021. Nos agriculteurs font un usage responsable des pesticides, nous en parlons à la télé, ce n’est pas tabou. Nous ne nous cachons pas, car c’est aussi ça l’agriculture.

Le 100 % bio ne fait donc pas partie de la stratégie McDonald’s ?

Nous nous sommes posé la question. Notre responsabilité n’est pas d’entraîner des filières dans du bio pour se rendre compte dix ans après que l’approvisionnement ne suit plus. Le bio, il en faut et nous en avons dans nos menus Happy MealTM pour les enfants. Mais pour l’instant, McDonald’s ne passera pas au 100 % bio.

Sur les cinq principales filières, le blé, la pomme de terre, la salade, le boeuf et le poulet, 78 % des produits agricoles achetés par McDonald’s sont d’origine France. Êtes-vous satisfait de ce chiffre ?

Notre stratégie est d’acheter le plus possible français. Cependant, nous avons des problématiques techniques, climatiques et stratégiques. Sur le bovin, nos steaks hachés sont formulés à 20 % de matières grasses. Nous sélectionnons donc certains morceaux. Nous achetons une partie de l’animal sur une bête sur cinq abattues en France et nous devons compléter notre approvisionnement en Irlande et aux Pays-Bas. Pour les fruits et légumes, nous nous adaptons aux contraintes climatiques. En poulet, nous sommes à 68 % d’origine française, et même bretonne. Si la grippe aviaire passe en Bretagne, je n’ai plus de poulet. Diversifier nos zones d’approvisionnement est une question de résilience et de continuité de l’activité. McDonald’s a pour but de réduire de 35 % ses gaz à effet de serre d’ici 2030 par transaction sur le périmètre élargi (en prenant 2005 comme année de référence).

Quelles sont les prochaines étapes et comment ne pas être taxé de greenwashing ?

Quand on s’appelle McDonald’s, on est attendu. Concrètement, nous allons terminer notre challenge Agritech avec les starts-ups au Salon de l’Agriculture. Nous menons aussi un projet pilote afin de mesurer les quantités de carbone séquestrées dans le sol selon les types de pâturage. Sur ce sujet, McDonald’s a mis en relation des chercheurs de plusieurs continents. Enfin il y a la partie frites éco-conçues : des exploitations Haute Valeur Environnementale ont des projets labellisés bas-carbone, nous répondons à un appel à projet de l’Ademe qui sera déployé fin 2023. Nous avons enfin l’objectif de faire basculer d’ici 2027 en agriculture régénérative notre filière blé. Pour cela, nous devons trouver le bon modèle économique et nos essais doivent être concluants.

Les agriculteurs sont prêts à développer de nouvelles techniques mais la rémunération reste le nerf de la guerre…

À travers la contractualisation, nous prenons en compte les coûts de production. Nous sommes face au challenge du renouvellement des générations en agriculture. Être transparent sur les coûts permet aux filières d’être résilientes. McDonald’s apporte sa pierre à l’édifice. Je constate que 80 à 90 % des agriculteurs renouvellent leur contrat.

Vous avez indiqué lors de l’AgriTour qu’il fallait parfois sortir du marché. N’est-ce pas un paradoxe quand on est une multinationale comme McDonald’s ?

Sur le territoire, nos restaurants sont gérés par des franchisés. Ce sont tous des petits commerçants, loin de la spéculation qui biaise les marchés. Sortir des marchés signifie s’affranchir de la spéculation pour garantir aux éleveurs et aux producteurs la couverture de leurs coûts. Nous le faisons déjà en partie. La question est jusqu’où peuton aller ? McDonald’s prend ses responsabilités. Nous sommes moteur sur le sujet mais pas le seul acteur économique.

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