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Election présidentielle 2022
Les candidats Jadot, Roussel, Zemmour et Taubira parlent d’agriculture et d’alimentation

A 90 jours du premier tour des élections présidentielles, les candidats élargissent leurs thèmes de campagne et s’intéressent enfin au monde rural et à l’agriculture. Tour d’horizon de leurs dernières déclarations sur le sujet.

Christiane Taubira au côté d'un éleveur bio.
Candidate à la primaire populaire, Christiane Taubira était dans l'Ariège le 6 janvier en visite dans une exploitation agricole bio.
© Compte Facebook de Christiane Taubira

Le thème de l’agriculture était jusqu’alors quasiment absent de la campagne pour l’élection présidentielle. Depuis quelques jours les candidats commencent à s’intéresser monde rural, à l’occasion de leurs déplacements et de leurs déclarations. Tour de piste des récentes prises de position de Yannick Jadot, candidat écologique, Fabien Roussel, candidat communiste, d’Eric Zemmour, candidat d’extrême droite et de Christiane Taubira, « candidate à la primaire populaire ».
 

Yannick Jadot veut supprimer la cellule Déméter

Invité de l’émission Questions politiques le 9 janvier sur France inter, le candidat écologiste Yannick Jadot a affirmé vouloir « éradiquer la grande pauvreté » en France. « Nous sommes dans un pays prospère, il est absolument aberrant de voir autant de personnes dans les Banques alimentaires », a-t-il déclaré, précisant vouloir augmenter les salaires dans les métiers de seconde ligne comme l’agroalimentaire. Autres propositions : baisser la TVA sur le bio, l’augmenter sur les « produits qui font inutilement des milliers de kilomètres » ou encore mettre en place une filière CBD en France. Par ailleurs, lors de ses vœux à la presse le 7 janvier, le candidat écologiste Yannick Jadot a déclaré vouloir supprimer la cellule de gendarmerie Déméter, dédiée à la protection des agriculteurs. « Il est choquant que ce gouvernement ait voulu surveiller les lanceurs d’alertes quand ils parlent de pesticides, d’élevage industriel ou des intérêts entre lobbies et les firmes internationales », a-t-il lâché devant les journalistes. Il a également déclaré : « il est choquant de voir comment ce gouvernement et les gouvernements précédents ont été complaisants avec la violence de certains groupes d’agriculteurs ».


Fabien Roussel défend un accès pour tous à la gastronomie

« Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage pour moi c’est la gastronomie française mais pour y avoir accès, il faut avoir les moyens », a déclaré Fabien Roussel, candidat à l’élection présidentielle pour le parti communiste français le dimanche 9 janvier sur le plateau Dimanche en politique, émission diffusée par France 3. « Le meilleur moyen de défendre le bon vin, la bonne gastronomie, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès », a-t-il insisté, ajoutant encore « le bon vin comme la bonne viande, il vaut mieux en manger moins dans du bon ». « C’est une question de salaire », a appuyé le candidat Fabien Roussel qui défend « le concept de travail universel ».

« En ce 9 du mois, beaucoup de familles ouvrent des frigos hélas quasi vides. Je veux faire de l’alimentation un sujet de cette présidentielle. Cela fait réagir ? J’assume. Je veux, que chacun puisse manger sain et à sa faim, y compris de la viande pour celles et ceux qui le souhaitent », s’est-il également expliqué sur twitter.

 Sur LCP le 7 janvier, le candidat avait aussi déclaré : « il faut donner envie à des jeunes de devenir agriculteurs. Il faut valoriser le métier ».

 

Eric Zemmour veut basculer les fonds de la ville vers les régions rurales

« Je ne vais pas mettre de sabots, je ne suis pas un paysan » a déclaré Eric Zemmour, candidat d’extrême droite le 6 janvier sur Europe, répondant à une question d’une journaliste sur son origine citadine. Une sortie qui n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. A propos de la France rurale, qu’il qualifie de « France des oubliés », l’ancien journaliste a affirmé vouloir contrebalancer tout ce qui avait été fait jusque-là. « Il faut basculer les fonds de la politique des villes vers les régions rurales », a-t-il proposé. Deuxième proposition : « arrêter l’installation des grandes surfaces à l’entrée des villes ». Eric Zemmour veut aussi obliger les médecins à s’installer dans les zones désertées. A propos de l’agriculture, le candidat a détaillé dimanche 9 janvier son programme sur twitter. Pour permettre « aux agriculteurs de vivre de leur métier », il propose de mettre fin aux regroupements de plusieurs enseignes au sein de centrales d’achat communes et de privilégier les circuits courts. Autres axes de propositions : « protéger les agriculteurs contre la concurrence déloyale des producteurs étrangers » et « encourager l’innovation et le renouvellement des générations ». Dans le détail, il s’engage à financer l’innovation en robotique agricole « afin de réduire la dépendance à la main-d’œuvre étrangère et à l’utilisation des pesticides », « encourager l’installation de nouveaux producteurs, notamment dans la culture bio » et à « favoriser le renouvellement des générations en augmentant la dotation Jeunes agriculteurs et en simplifiant les procédures d’installation et d’achat de foncier ».

Christiane Taubira dénonce les pesticides et défend le bio

Candidate à la primaire populaire, organisée du 27 au 30 janvier, et assurant qu’elle en respectera les conclusions, Christiane Taubira a débuté ce qui ressemble bien à une campagne ces derniers jours. En visite le 6 janvier dans une exploitation agricole bio en Ariège, elle a déclaré : « le gouvernement a abandonné pendant ces 5 années toute ambition d’une réelle politique de lutte contre les pesticides, alors que développer l’agriculture bio c’est protéger la santé des Français. Ne perdons plus de temps ! ». Parmi ses propositions, mises en avant sur Facebook : renforcer massivement le soutien de l’état en faveur de la transition vers un nouveau modèle agricole et des circuits courts, « soutenir les agriculteurs en permettant aux produits commercialisés sur le marché français ou européen d’être soumis aux mêmes normes qu’ils soient produits en Europe ou ailleurs » ou encore « aller plus loin avec les assurances récoltes pour les agriculteurs qui s’engagent dans une transition bio ». Durant cette journée, Christiane Taubira est aussi allée à la rencontre des jeunes du Lycée agricole de Pamiers et a visité l’usine de méthanisation de Montaut.

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