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Les 6 recommandations de la Fondation pour la Nature et l’Homme pour sortir l'élevage bovin de la crise

La Fondation pour la Nature et l’Homme a choisi d’apporter sa contribution au débat sur l’avenir de l’élevage bovin en France en publiant « Élevage Bovin : comment sortir de l’impasse ? ». Pour ce faire, elle dresse un état des lieux et propose différents axes de travail.

Vaches charolaises dans un pré.
Vaches charolaises.
© Sophie Bourgeois

La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) estime dans sa publication que « les politiques publiques actuelles ne permettront ni de préserver l’élevage bovin en France, ni de réduire son impact environnemental ». Selon elle, le secteur se trouve dans un « état critique tant d’un point de vue socio-économique : déclin du nombre d’exploitations et d’actifs agricoles, fort taux d’endettement et faibles revenus des éleveurs, forte vulnérabilité face aux chocs économiques, faible renouvellement des générations »

« Impasse socio-économique et environnementale »

Dans son étude, la FNH explique que depuis cinquante ans, trois grandes tendances structurelles sont à l'œuvre au sein des exploitations bovines : l’agrandissement-concentration des exploitations, la spécialisation des territoires et des exploitations et l’intensification des pratiques agricoles et d’élevage. « Ce schéma s’est progressivement imposé pour beaucoup d’agriculteurs comme la seule issue pour faire des économies d’échelle et essayer de dégager un revenu. Mais elle alimente l’impasse socio-économique et environnementale » estime la fondation.

Sans action d’ici 2030, l’élevage bovin sera davantage impacté et impactant

Si rien n’est fait pour mettre un coup d’arrêt à ces tendances, les impacts environnementaux et socio-économiques de l’élevage bovin pourraient continuer à s’empirer, met en garde la FNH qui assure : « Pourtant, il existe un modèle d’élevage agroécologique - majoritairement pâturant, autonome pour l’alimentation animale, utilisant pas ou peu d’intrants chimiques - qui peut être généralisé à condition de réduire les volumes de production et de consommation. Ce modèle est aussi plus pertinent pour les éleveurs. L’efficacité économique des fermes laitières en agroécologie, et plus particulièrement en agriculture biologique, est respectivement de 60 % à 99 % supérieure à celle des fermes du RICA (Réseau Civam, (2022). L’Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers) ».

« La transition doit impliquer l’ensemble de la filière »

La FNH pense que le PLOAA doit être conjugué à d’autres politiques publiques ciblant tous les maillons de la chaîne, afin de permettre une transition de l’ensemble de la filière. Selon elle, sans inflexion rapide, la situation des éleveurs va empirer et l’impact environnemental de l’élevage bovin s’accentuer. Pour sortir de cette impasse, la Fondation pose sur la table six propositions, de la fourche à la fourchette, permettant de garantir un avenir à l’élevage bovin français :

1. Adopter une gouvernance interministérielle de la transition agroécologique et alimentaire ;

2. Faire évoluer l’environnement alimentaire (donc l’offre de la distribution, restauration hors domicile et des industries agroalimentaires) afin d’inciter à consommer moins et mieux de produits animaux et plus de végétaux ;

3. Mettre un terme aux tendances d’agrandissement-concentration, de spécialisation et d’intensification des pratiques au travers une réglementation plus contraignante sur la taille des exploitations et une restructuration des élevages difficiles à transmettre ;

4. Lancer une réflexion pour réguler les volumes, les prix, et le partage de la valeur au sein des filières ;

5. Réguler les échanges commerciaux pour réduire la concurrence internationale déloyale que subissent les éleveurs bovins ;

6. Refondre les enveloppes financières existantes en modulant les soutiens à l’élevage pour l’orienter vers une baisse des volumes de production et une amélioration des pratiques.

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