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Fin de campagne problématique due aux problèmes de transport

Les professionnels du fret, présents à la bourse aux grains de Sète, le 18 mai, ont soulevé cette question en passe de devenir épineuse.

© Gabriel Omnes

«Oui, la grève dans le ferroviaire, c’est plus de travail, plutôt bien payé, puisqu’il y a urgence à transporter », reconnaît Stéphanie Rizzi, responsable commerciale France Sud Est et Italie de la Société européenne de logistique internationale (Seli), avant d’immédiatement tempérer : « Ce n’est pas si simple car il y a une pénurie de camions aujourd’hui. Cela s’ajoute à l’état d’un secteur déjà sous tension. Environ 50 000 chauffeurs vont partir en retraite dans les années à venir. Il faut les remplacer, donc former et cela n’est pas évident. Le phénomène est le même en Italie et en Espagne. Et dans les pays d’Europe de l’Est, la donne a changé : les apprentis viennent en France pour leur formation puis ils repartent travailler pour le compte de sociétés de leur pays d’origine. » Et le peu d’équipement existant en train-camion n’aide pas. « Donc oui, il y a des délais pour nos clients et nous devons aussi renforcer nos contrôles en matière de gestion du risque pour les nouveaux clients. »
 

« Ce que veulent les clients céréaliers, c’est avant tout une certitude sur la capacité d’enlèvement.»

Les principales difficultés constatées concernent principalement les régions de Rouen, de Nantes et du Centre pour réunir camion, chauffeur, capacité à enlever et agenda. Du côté de Geodis Multimodal, qui a démarré son activité il y a un an, Olivier Allies confirme : « Ce que veulent les clients céréaliers, c’est avant tout une certitude sur la capacité d’enlèvement. Avec les grèves actuelles, nous lissons les délais dans le temps et nous limitons nos démarches pour acquérir de nouveaux clients, pour pouvoir assurer nos capacités d’enlèvement actuelles. C’est difficile vers l’Italie. » « C’est très compliqué alors que les transporteurs pensaient pouvoir se refaire une santé après une précédente campagne difficile. Les camions sont saturés et on a été aussi confronté à des difficultés au niveau des écluses en raison des crues, ce qui a compliqué le report de certains transports vers le fluvial pour alimenter un port comme Rouen, par exemple », explique à son tour Jean Colas, commercial à la direction International et Nouvelles offres de SNCF Logistics. Ce responsable évoque aussi très rapidement la problématique de chevauchement qui se profile : des silos non vides en cette fin de campagne et le besoin de rentrer la récolte de la nouvelle campagne.

Également en filigrane : les plaidoiries en faveur d’une bascule du transport routier vers le transport ferroviaire pourraient être durement touchées. « Il faudra regagner de la confiance », dit-il, d’autant que « les impacts sont forts en euro sur le coût de la logistique ». Il espère un retour à la normale en juillet, avec la fin des grèves programmées.

Sur les longues distances internationales maritimes, les participants du secteur, présents à Sète, ne semblaient pas encore gagnés par l’inquiétude de leurs collègues terrestres. Certains opérateurs veulent cependant voir, dans cet épisode de crise, un moyen de rebondir et de « repartir sur des bases plus saines », notamment en intégrant de façon croissante les nouvelles technologies du numérique (capteurs, métrologie et contrôles techniques des trains en temps réel, dématérialisation…).

 

 

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