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QUESTIONS À
VINCENT GUÉRIN, responsable des affaires économiques de l’Association nationale pomme-poire: « Le marché algérien de pommes fait défaut aujourd’hui

  • Depuis 2016, l’Algérie, première destination d’exportation des pommes françaises, a instauré un volume limité pour les licences d’importations. Qu’est-ce qui a conduit l’Algérie à faire ce choix ?

    L’équilibre économique de l’Algérie repose sur ses ventes de pétrole. Le cours du baril s’établissait à plus de 110 $ en 2014, pour chuter au 2ème semestre 2014 et tomber jusqu’à environ 30 $ début 2016. Des ressources algériennes divisées par plus de trois ! La balance commerciale algérienne s’est fortement déséquilibrée. Les devises manquent pour importer. Le gouvernement algérien a donc mis en place une politique d’austérité, avec contrôle des importations via les licences, en vue de rééquilibrer la balance commerciale et soutenir la production locale. Cela a affecté les flux de pommes françaises vers l’Algérie durant la campagne 2015-2016, qui ont été en diminution. Puis durant l’été 2016, la gestion algérienne de ce système s’est durcie. L’octroi de licences est devenu rare, voire inexistant. Les exportations de pommes françaises vers l’Algérie sont réduites à néant ces derniers mois. L’ANPP oeuvre auprès des pouvoirs publics français par la voie diplomatique, pour tenter de débloquer la situation. Mais c’est un processus lent.

  • Quelle sont les conséquences pour les producteurs français ?

    Le marché algérien représente 150 000 t d’importations de pommes, approvisionné très majoritairement par la France et l’Italie. Les Golden et les rouges américaines sont les principales variétés concernées. C’est un marché qui accepte des "qualités intermédiaires". Avec 55 à 80 000 t d’exportations de pommes françaises vers l’Algérie, ce marché représente, selon les années, la 3ème ou 4ème destination export pour la France. C’est donc un marché majeur qui fait défaut. Certaines zones géographiques, et certaines entreprises, se sont spécialisées sur ce marché et sont fortement impactées par la situation actuelle.

    • Vers quels marchés les opérateurs français se sont-ils et vont-ils se tourner ? Et quels sont les risques ?

      Pour gérer cette situation au moins mal, les opérateurs ont pu user simultanément de différents moyens. En premier lieu, le stockage des pommes permet de temporiser un peu, en attendant un déblocage de la situation algérienne, toujours espéré avant la fin de la campagne. Puis d’autres marchés ont été demandeurs, dont l’Espagne, le Portugal, pays très demandeur, avec des réexportations. La France a la caractéristique de disposer d’un très large panel clients. Il faut donc jouer sur tous les tableaux. Enfin, le secteur de la compote est friand de Golden. Mais surtout cette situation doit être l’occasion d’entamer une réflexion structurelle sur le verger français (et européen) de Golden : localisation, dimension, qualité, restructuration…

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