Côtes-d’Armor : la campagne coco de Paimpol marquée par la météo et le manque de main-d’œuvre
Une météo fraîche et humide et un manque de personnel perturbent la campagne du coco de Paimpol. Une partie de la production est déjà perdue faute d’avoir pu être récoltée.
Une météo fraîche et humide et un manque de personnel perturbent la campagne du coco de Paimpol. Une partie de la production est déjà perdue faute d’avoir pu être récoltée.
Fin août, l’exploitation d’Hubert Jacob, président du syndicat de défense du coco de Paimpol AOP, avait déjà perdu plusieurs tonnes de haricots faute de personnel. Et les producteurs s’attendent à encore plus de difficultés. « Du fait de la météo froide et humide, les cycles sont passés de 100 à 120 jours en début de campagne, explique Hubert Jacob. Ils vont maintenant se raccourcir et les semis vont se chevaucher. Il faudrait plus de personnel. Or, la main-d’oeuvre est très difficile à recruter cette année. »
Avec la rentrée, les jeunes vont retourner à leurs études. Le changement de rémunération des « plumeurs », désormais payés à l’heure et non à la tâche, complique encore la situation. « Avant, nous pouvions embaucher des personnes éloignées de l’emploi qui s’adaptaient progressivement aux cadences exigées. Avec le paiement à l’heure, ce n’est plus possible. Nous devons faire appel à la main-d’œuvre d’autres régions ou étrangère, mais il y a un gros problème de logement en zone touristique. »
Un marché malgré tout équilibré, fin août
La météo fraîche et humide a renforcé les problèmes d’enherbement, de maladies et perturbé la floraison, entraînant plus de tri, avec aussi un problème de mouche des semis. La production bio, très limitée, a été encore plus compliquée. Fin août, le marché était toutefois équilibré. « Le coco bénéficie de l’engouement pour les légumineuses, assure Hubert Jacob. La concurrence est difficile toutefois avec des haricots sous appellation mais qui sont récoltés machine, comme la mogette de Vendée, le lingot du Nord… »
En 2021, les surfaces sont restées stables à 750 ha pour 200 producteurs. 98 % des récoltes sont vendues en filets de 8, 5 et 1 kg, le reste écossé en barquette, surgelé et bocal. La vente en écossé s’avère toutefois compliquée, du fait, notamment, de DLC courtes. Mais le magasin de producteurs ouvert cet été à Paimpol connaît un bon succès. « Mais si nous ne trouvons pas de personnel, nous pourrions perdre 1 000-2 000 t sur un potentiel de 5 000-6 000 t, annonce Hubert Jacob. Et si les problèmes persistent, des producteurs pourraient arrêter. »