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Bretagne : une offre en choux-fleurs de près de -70 %

La tempête Ciaran et les excès de pluie ont fait beaucoup de dégâts en Bretagne sur le chou-fleur, entraînant une forte baisse de l’offre. Les dernières températures négatives ont aussi ralenti leur croissance. Les producteurs espèrent un retour à la normale dans les prochaines semaines.

Le chou-fleur d’hiver est la principale production de Prince de Bretagne, avec habituellement 80 millions de têtes commercialisées de septembre à mai.
Le chou-fleur d’hiver est la principale production de Prince de Bretagne, avec habituellement 80 millions de têtes commercialisées de septembre à mai.
© Véronique Bargain

Les températures basses qui sont allées jusqu’à - 4°C dernièrement ont fortement ralenti la croissance des choux-fleurs alors que les producteurs avaient déjà été fortement touchés par la tempêtes Ciaran qui avait balayé la Bretagne la nuit du 1er au 2 novembre, avec des vents jusqu’à 200 km et fait beaucoup de dégâts en chou-fleur d’hiver, principale production des maraîchers Prince de Bretagne, avec habituellement 80 millions de têtes commercialisées de septembre à mai. « Le vent a secoué les choux, provoquant la formation d’un entonnoir au pied des plantes dans lequel l’eau s’est accumulée avec les fortes pluies des dernières semaines. Les plantes sont asphyxiées et le phytophtora se développe, faisant pourrir les choux-fleurs », détaille le président.

Le Finistère et certaines zones des Côtes d’Armor sont particulièrement impactés. L’Ille-et-Vilaine, moins touchée par la tempête, est plus épargnée. Les pertes varient selon les variétés, certaines ayant subi plus de dégâts, peut-être du fait d’un système racinaire plus fragile ou d’une plus grande sensibilité au phytophtora. Elles sont aussi plus importantes sur les terres plus lourdes, qui retiennent davantage l’eau. « Mais tous les producteurs sont impactés, de quelques pourcents jusqu’à 100 % de pertes », insiste Marc Kerangueven.  « Sur novembre et décembre, les récoltes de choux-fleurs sont inférieures de 20 % au prévisionnel et janvier sera pire », indique Marc Kerangueven, président de Prince de Bretagne. 

« Et cela alors que le marché est très porteur cet hiver, précise Marc Kerangueven. L’Espagne étant en retard, du fait de problèmes d’eau, même si elle semble arriver sur le marché actuellement, il y a une vraie demande dans toute l’Europe. Les producteurs récoltent ce qui peut être récolté et des choux-fleurs plus petits, moins bien valorisés. Nous sommes actuellement à - 70 % de l’offre habituelle à cette période ».

Expliquer au consommateur qu'un chou plus petit est aussi bon

Dans ce contexte, Prince de Bretagne veut être transparent par rapport à ses clients et aux consommateurs. « Nous expliquons la situation à nos clients et voulons faire passer le message au consommateur qu’un chou-fleur plus petit est mûr et aussi bon qu’un gros chou-fleur. Et nous espérons un retour à la normale d’ici quelques semaines, avec le retour d’une météo plus favorable, plus de douceur et de luminosité et moins de pluie ».

Des pertes sont également constatées sur les choux pommés, qui souffrent d’un excès d’eau sur le feuillage, entraînant des maladies et amenant là aussi à récolter des produits plus petits. « Nous avions des craintes pour l’artichaut, mais pour l’instant les observations ne montrent pas de dégâts, ajoute Marc Kerangueven. Et les plantations de salade et brocoli ont commencé sur les terres bien ressuyées ».

Des agriculteurs en péril

La situation très compliquée en chou-fleur depuis novembre et encore sans doute jusqu’en février et peut-être mars devrait toutefois mettre de nombreux producteurs en péril. « Le chou-fleur d’hiver est notre principale production, souligne Marc Kerangueven. Et le plan de 80 M€ annoncé pour aider les producteurs de Bretagne, Normandie et Hauts-de-France touchés par la tempête Ciaran ne porte pas sur les pertes de culture ». Le président de Prince de Bretagne a alerté la MSA du fait que des producteurs pourraient être en grande difficulté, pour susciter la mise en place de mesures comme des reports de cotisations.

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