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Sélection végétale et robotique : trois programmes de recherche financés par France 2030

Dans le cadre du plan France 2030, 1,8 milliard d’euros sont dédiés à l’innovation dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation et 242 nouveaux projets ont été sélectionnés pour leur recherche ambitieuse ou leurs innovations transformantes. C’est le cas du programme de recherche « Sélection végétale  pour faire face au défi climatique et à la transition agroécologique » et du « Grand défi robotique ». Ils ont été présentés au Salon de l’agriculture 2024.

Robot agricole dans une vigne
Le programme « Grand défi robotique » a pour ambition d’inventer de nouveaux équipements agricoles, basés sur les technologies robotiques.
© J.C. Gutner

[modifié le 13/03/2024]

Les programmes financés par France 2030 visent à construire ou consolider un leadership français dans des domaines scientifiques considérés comme stratégiques et prioritaires à l’échelon national ou européen. « Les axes forts de France 2030 pour le monde agricole sont le renforcement de la compétitivité du secteur, l'adaptation au changement climatique et le respect de la biodiversité », assure Bruno Bonnell, secrétaire général pour l'investissement, chargé de France 2030 .

Piloté pour le compte de l’Etat par Inrae et financé à hauteur de 30 millions d’euros par France 2030, le programme de recherche « Sélection végétale pour faire face au défi climatique et à la transition agroécologique » mobilisera l’ensemble des connaissances et technologies disponibles en sélection variétale pour sélectionner de nouvelles espèces et de nouveaux caractères favorables à la transition agroécologique et à l’adaptation au changement climatique. Deux projets ont été ciblés. 

Lire aussi : Sélection variétale/mutagenèse : comprendre les NBT en 5 questions

Le projet « Typex »

Le premier, porté par Inrae, s’intitule « Typex ». Son objectif est de renforcer en profondeur la capacité des acteurs français de la sélection et de la recherche végétale au service d’une création variétale encore plus précise applicable à un large éventail d’espèces. Les premiers travaux consisteront à développer des outils et des règles pour modifier les gènes de manière très ponctuelle (Prime Editing), plus finement qu’avec CRISPR-Cas9. Trois plantes seront utilisées comme modèles : Marchantia, Physcomitrium et Arabidopsis.

 

Le projet « Divedit »

Le second programme de recherche appelé « Divedit », porté par l’IRD, vise à intégrer l’édition des génomes dans les schémas de sélection variétale. Le premier objectif du projet est de quantifier le gain de temps et d’efficacité des schémas de sélection permis par l’édition de génome (EG) et l’acquisition de nouveaux caractères biologiques. Pour cela, un cadre théorique complet sera développé pour des espèces annuelles et pérennes variées. Le deuxième objectif est d'utiliser l’EG pour développer de nouveaux outils de sélection opérationnels. L'accent sera mis sur des systèmes expérimentaux avec une technologie d’EG bien établie et des gènes cibles déjà identifiés, afin de garantir la faisabilité des approches proposées.

Lire aussi : Machinisme agricole : les aides de France 2030 se font attendre

« Le Grand défi robotique »

Le Grand défi robotique a pour ambition d’inventer de nouveaux équipements agricoles, basés sur les technologies robotiques, capables de promouvoir à grande échelle des pratiques agricoles écologiques en améliorant leur interaction avec des environnements complexes. 

A été retenu dans ce programme le projet « GDRA axes 1 - Gouvernance et 4 - Normalisation », porté par l’association Robagri.

Lire aussi : France 2030 : quels sont les 80 équipements innovants lauréats pour la filière fruits et légumes ?

 

Créer de nouveaux robots agricoles et faciliter l’accompagnement réglementaire des fabricants sur leur sécurité

Le premier axe vise à inscrire dans la durée un consortium « robotique agricole » pour identifier les technologies matures, les verrous et projeter ces équipements et les systèmes d’acquisition dans les futurs systèmes et filières durables. L’idée est de s’appuyer sur une gouvernance public-privé de ce consortium, adaptée au périmètre et aux actions du grand défi. Il s’agit de veiller à produire tant des valeurs marchandes et non marchandes que des connaissances génériques, mobilisables, non seulement pour les actions du Grand Défi, mais également par la communauté. L’axe 4 va s’attacher à traiter des questions de sécurité et de normalisation. Afin de résoudre ce problème de réglementation, la stratégie d’accélération propose cette mesure visant à faciliter l’accompagnement réglementaire des fabricants sur la sécurité des robots agricoles.

 

Des projets rigoureusement sélectionnés

France 2030 soutient aussi bien des projets de recherche que des projets de jeunes entreprises prêtes à commercialiser des solutions innovantes aux agriculteurs. La sélection est assez rigoureuse puisque seuls 30 % des projets qui ont candidatés sont finalement retenus. Un milliard d'euros de l'enveloppe a déjà été consommé, reste 800 000 € qui seront attribués au travers de nouvelles AMI à venir. « Nous avons notamment une réflexion autour de la régénération des sols qui n'est pas encore formalisée », précise Bruno Bonnell.

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