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Boiteries : « Je me suis formé au parage fonctionnel »

Guillaume Sansoit, éleveur de charolaises dans la Nièvre, a suivi avec un de ses salariés une journée de formation sur le parage fonctionnel. Depuis, ils parent les vaches qui boitent le plus tôt possible, ce qui évite les complications des lésions des pieds.

parage fonctionnel des pieds bovins
Guillaume Sansoit dispose d’un couloir de contention et d’une bascule équipée avec un treuil électrique pour pouvoir parer les pieds.
© S.Bourgeois

Guillaume Sansoit, éleveur de charolaises à Pazy dans la Nièvre, a suivi il y a quatre ans une formation au parage fonctionnel. « Au bout d’une journée, on connaît la théorie du parage fonctionnel. On a un document de référence sur lequel s’appuyer, et on sait comment tenir une meuleuse pour mettre un pied à plat, explique l’éleveur. On peut commencer à parer ses vaches. Plus on en fait, plus on est à l’aise. »

 

 

Guillaume Sansoit s’est formé avec un de ses salariés qui avait déjà l’habitude d’assister le pareur lorsqu’il venait. Être deux sur l’élevage à connaître la technique, c’est un plus pour s’organiser. Le troupeau compte 300 vêlages avec engraissement des vaches de réforme, de babynettes et de jeunes bovins.

Lire aussi : Boiteries : « Les lésions des pieds sont devenues courantes en élevage bovin viande »

 « On pare les vaches qui boitent. Sur le début de l’hiver, avant que les vêlages démarrent, on arrive à s’occuper de 60 à 70 d’entre elles, et sur l’ensemble de l’année, cela représente une centaine de cas à peu près », situe l’exploitant.

Une cage de contention toujours prête et à l’abri

Pour soigner leurs pieds en toute sécurité, Guillaume Sansoit dispose d’un couloir de contention et d’une bascule équipée avec un treuil électrique. Dans l’idéal, il faudrait parer un animal dans les jours suivants le début d’une boiterie. Dans les faits, c’est difficile à appliquer. Car parer est une tâche pénible et chronophage. « La condition nécessaire, c’est que l’installation de contention soit toujours prête et à l’abri. » Ce sont les jours de pluie et surtout hors période de travaux de saison sur les cultures que les éleveurs arrivent à être les plus réactifs.

Un pareur professionnel du cabinet vétérinaire de Corbigny intervient très rarement sur les cas plus complexes. Le parage par l’éleveur et de façon précoce a beaucoup réduit les frais vétérinaires sur les boiteries.

Des économies sur les frais de santé

Plusieurs types de lésions des pieds sont en cause dans les boiteries chez Guillaume Sansoit. Avec son salarié, ils savent les corriger avant qu’une complication ne survienne.

Environ 70 % des vaches qui boitent présentent de la dermatite digitale. « Ce qu’on essaie de faire dans ce cas, c’est parer le plus tôt possible comme s’il n’y avait pas ces lésions, et mettre un pansement qui se dissout seul au bout de quelques jours. Il a fallu accepter qu’il ne soit pas possible d’éradiquer la maladie. Mais elle est contenue. Mis à part le parage, on est limités dans nos moyens de lutte. On observe que le stress joue un rôle. Après les sevrages par exemple, des cas se déclenchent. Avec notre troupeau important, il n’est pas évident d’agir à ce niveau. » L’éleveur a aussi essayé l’ensemencement du milieu mais n’a pas obtenu de résultats concluants.

Les jeunes bovins ne sont presque plus parés

Pour les jeunes bovins, Guillaume Sansoit a mis en place une pratique qui lui permet de ne presque plus avoir à les parer. « Deux fois dans l’hiver, au moment où les cases sont curées, on fait passer les jeunes bovins dans un pédiluve de sulfate de cuivre installé dans le couloir de contention », explique-t-il. Ce dernier a choisi un modèle composé de deux bacs séparés par une grille en Inox, assez facile à vidanger et qui sépare la matière organique de la solution du pédiluve. « C’est tout un chantier à organiser. On place une deuxième cage à l’entrée du couloir pour contrôler les passages. Mais nous ne parons plus de jeunes bovins et les pertes de croissance sont moins importantes. »

Avis d’expert : Bertrand Gibe, vétérinaire à Corbigny dans la Nièvre

« Des repères pour prendre en main les cas de boiteries »

Bertrand Gibe, vétérinaire à Corbigny dans la Nièvre

« L’idée est que les éleveurs interviennent le plus tôt possible, dès qu’ils observent une déformation d’onglon ou bien une boiterie. Cela permet de prévenir certaines complications des lésions des pieds. Il leur faut une cage de contention avec option parage, deux rainettes et une disqueuse pour démarrer. Ceux qui ont beaucoup de cas de boiteries dans leur élevage investissent dans une cage professionnelle, nettement plus chère.

Selon ce qu’ils trouvent en parant, les éleveurs formés sauront si leur parage va porter ses fruits, ou bien s’il faut faire appel à un professionnel et lequel solliciter entre le pareur et le vétérinaire.

Dans notre cabinet, l’activité de parage par les vétérinaires est assez importante. Nous sommes équipés d’une cage professionnelle et nous venons en plus de recruter un pareur pour proposer ce service à nos clients. Dans notre secteur, il n’était pas évident pour les éleveurs d’en faire intervenir un. »

 

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