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Rotterdam, le premier port européen, devrait résister à la crise

Avec une activité en hausse de 7,7% sur le premier semestre, le port néerlandais affiche ses meilleurs résultats depuis plus de 10 ans. Sa diversité devrait l'aider à travers la crise économique.

Avec 213 millions de tonnes de marchandises manutentionnées durant le seul premier semestre 2008, Rotterdam occupe incontestablement la première place des ports européens. Et son activité reste dynamique. Sur le premier semestre, elle enregistre une hausse de 7,7 % par rapport à la même période de 2007. Les exportations affichent en progression de 5,2 % quand les importations ont porté la majeure partie de cette croissance avec +8,6 %. Les produits en vrac ont plus progressé que les marchandises diverses (+9,3% contre 4,4 %). Les containers sont en hausse comme partout dans le Monde (+7% à 5,4 millions de TEU).

Dans les domaines agricoles et alimentaires, le trafic est fortement orienté à la hausse : les vracs agricoles sont même les champions toutes catégories de la croissance (+29%). Cette catégorie comporte les grains, les semences, les matières premières pour l’alimentation animale et a dépassé de plus d’un million de tonnes les 5 millions de tonnes « habituelles » en un semestre. Plus de 80 % de ce volume est de l’importation qui permet de compenser les mauvaises récoltes de 2007.

Le domaine des « autres liquides vracs » (comprenons : en dehors des produits pétroliers) obtient la palme de la croissance dans le segment des liquides (+18%). Il compte des centaines de produits chimiques mais aussi les huiles animales et végétales ainsi que les jus de fruits et… les biofuels (biodiesel et bioéthanol). Le trafic de ces derniers à plus que doublé durant ce premier semestre 2008 et devrait rester le plus porteur d’ici la fin de l’année.

Les containers enregistrent une hausse qualifiée de « raisonnable » par les autorités portuaires, tant à l’importation qu’à l’exportation (+4% à 67 millions de tonnes) avec un motif supplémentaire de succès : la baisse de trafic des containers vides. Le développement des containers se fait au détriment des flux des marchandises diverses (notamment le transport de fruits).

Les meilleurs résultats depuis 10 ans

Hans Smits, le p-dg de l’Autorité du Port de Rotterdam a souligné, lors de la présentation des résultats semestriels, que ces chiffres sont les meilleurs résultats depuis plus de dix ans avec un second trimestre encore meilleur que le premier. Le début du second semestre est encourageant mais, pour le dirigeant, le port de Rotterdam ne pourra pas échapper aux conséquences du ralentissement économique mondial. Le port, par la grande diversité des marchandises qu’il traite, peut cependant profiter des secteurs qui progresseront encore. « Nous renforçons nos positions par exemple dans la mer Baltique, dans les biofuels et dans l’acier. L’un dans l’autre, je reste optimiste et j’espère que le port progressera au total de 4 % sur l’ensemble de l’année, pour atteindre 420 millions de tonnes »illustre ainsi Hans Smits.

A la mi-août, le dirigeant annonçait également le démarrage des travaux sur le site Maasvlakte 2, après 15 ans de préparation. Le sable dégagé sur ce site sera déplacé par pipeline jusqu’à l’endroit ou le nouveau terminal APM va être construit. Le trafic de containers est en effet bloqué par le manque de sites.

Le port de Rotterdam est le pivot de l’exportation néerlandaise. Selon les récentes statistiques d’Eurostat (11 septembre), avec 402 milliards d’euros, les Pays-Bas arrivent en effet en troisième position des pays européens après l’Allemagne (champion du monde toutes catégories avec 968 milliards d’euros) et la France (403 milliards d’euros). Et ils pourraient bien doubler l’Hexagone cette année car ils affichent une croissance de 9 %, soit quatre fois plus importante que la nôtre. Ce sont les réexportations qui soutiennent cette hausse (électronique, produits pétroliers) et les transits (alimentation animale, charbons, minéraux…), notamment vers les pays de l’Est. Le port tire aussi un trafic important des industries présentes sur ses sites et traitant avant de les exporter des produits alimentaires comme Unilever (margarine), Farm Frites (produits à base de pomme de terre qui a développé un flux important vers la Grande-Bretagne), Nolet (vodka), Cargill (huiles), ADM (soya/protéines).

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